Les deux derniers versets se réfèrent au poème de Chen Sieou et au poème de Houei neng (Eno-le maître de Yoka), ces deux disciples du cinquième patriarche ; le premier, érudit, savant, espérait la succession du patriarche, le deuxième illettré, pilait le riz à la cuisine.
Voici le poème de Chen Sieou :
« Le corps est l’arbre de la Bodhi
Le cœur est comme un miroir brillant
Sans cesse nous les époussetons et essuyons
Afin de ne pas y laisser s’attacher la poussière. »
Houei Neng (Eno) fit écrire :
« Il n’y a pas d’arbre de la Bodhi
Ni de miroir brillant
Puisqu’intrinsèquement tout est vide
Où la poussière pourrait-elle se déposer ? »
Ce fut Eno qui reçut le dharma du cinquième patriarche et devint le sixième patriarche, maître de Yoka. [ Chen Sieou était dans un sens Rinzaï. (nd Kaïkan) ]
Il n’y a donc pas à essuyer la poussière, à enlever les souillures, mais par Shikan taza, à connaître qu’il n’y a ni miroir ni poussière et qu’intrinsèquement toutes choses sont vides ; immédiatement, soudainement, nous obtenons l’esprit de Bouddha, ton zen ou ton go, satori de l’esprit immédiat, alors que Chen Sieou veut l’obtenir par un travail continu.
Ton zen est essentiel, voie abrupte et non voie progressive. Si nous doutons, à cet instant même nous devons surmonter notre doute, à cet instant même faire za-zen.
Dernière édition par Kaïkan le Sam 13 Aoû 2011 - 23:13, édité 1 fois