un chat noir et blanc, yeux verts
La pie jacasse
axiste a écrit:
Ecrire pour mieux aimer
des mots si effrayés
rayés et balayés
ils n'ont jamais rimés
et place à la clarté
qui pousse dans le ciel
le plus bel arc en ciel
qui n'ait jamais été
Le vent chasse les lettres
qui brouillaient le passé
souvenirs amassés
menue monnaie si piètre
ils reste des couleurs
d'un arc qui s'étire
pour doucement écrire
les couleurs de ton coeur
dans l'azur qui se meurt
l'air soudain qui respire
a plein de choses à dire
libéré des rancoeurs
POEME ZEN
En vérité, aucun chemin n’égale la trace des anciens.
Marcher dans leurs pas sans choix ni rejet
Sans effort ni étude
Est la plus haute destinée.
L’espace est courbe
Et ce qui part d’un point y retourne immanquablement
Une fois la boucle accomplie
Pourvu que la résolution soit inébranlable
Et la distraction vaincue.
Ami, ne te soucie de rien
Si ce n’est de vivre là où tu n’es plus
Car là où tu es
Il n’y a que duperie, duplicité et faux-semblant.
Assieds-toi comme les anciens l’ont fait
Étire la colonne vertébrale
Mets ta force dans les reins
Et ton être dans le ventre.
Laisse s’apaiser ton souffle.
Qu’il soit ample et fluide,
Et ton esprit comme l’eau vive
Insaisissable, toujours neuve.
Ainsi tous les phénomènes se reflètent
Dans le miroir de ta présence
Allant et venant comme les vagues de la mer
Lancent leurs embruns au voisinage du rocher.
Jette tout, ne retiens rien
Ni la recherche, ni l’obtention
Ni même l’abandon
Car il n’y a rien à abandonner
Ni qui que ce soit qui puisse le faire
Et la force qui t’habite n’est qu’un démon
Si tu crois la posséder.
D’innombrables générations d’hommes de la Voie
Et de passeurs
Se sont succédé
Montrant à la face du monde la lune pleine.
Qu’en a-t-il résulté ?
Dans ce monde de vicissitudes
Réside la saveur unique.
Il suffit d’un grand bond en avant,
D’un saut dans le vide
Pour t’éveiller de ton rêve
Et rencontrer ta vraie nature, ton infinie liberté
Et la fraternité avec tous les êtres
Dans le non-né, le non-créé, le non-duel
Ineffable brillance, flux limpide
De l’unique appartenance.
Poème de Luc Boussard, en hommage à Maître Deshimaru, pour le quarantième anniversaire de sa mission, ainsi qu’à tous les patriarches, dont il est l’émanation.