Dans sa dernière publication, sur son blog, le maître Brad Warner, successeur désigné de maître Nishijima, s'exprime comme suit:
Pourrons-nous un jour lire des choses semblables, en France?
Ma tournée se passe vraiment bien. Je viens de passer plusieurs jours avec l'indomptable Zuiko Redding, directrice du Cedar Rapids Zen Center. Dimanche dernier, j'ai fait office de doshi (dirigeant) lors de leur zazenkai d'une journée où j'ai également donné le discours du Dharma. J'adore le mot zazenkai parce que pour moi, il signifie "fête de zazen". Ceux qui ne sont pas familiers avec le japonais l'entendent différemment. Mais le suffixe "kai" renvoie habituellement à toutes sortes de rencontres et est d'usage commun pour désigner les fêtes pour une occasion quelconque. Zazenkai est un mot japonais correct, pas une invention américaine. Mais, pour ma part, je l'entends toujours comme "fête de zazen".
Et comme fête de zazen, c'était cool. Et Zuiko est l'une des enseignantes de zen les plus sympas de tous les USA si vous voulez mon avis. Elle a été au lycée avec Janis Joplin à Port Arthur, Texas, et s'est établie à Cedar Rapids il y a quelques années. Elle était prof à l'université et a voyagé de par le monde. A plusieurs titres, elle est tout l'opposé de moi. Elle sait bien s'exprimer et elle est très polie, mais elle peut être très stricte sur certains points de la pratique où je suis plutôt déficient et relâché. Elle a un chat à trois pattes appelé Sanbon (japonais pour "trois pattes").
Avant cela, j'étais à Lawrence, au Kansas, chez Judy Roitman et son époux Stan Lombardo. J'ai donné des conférences à son dojo, le Kansas Zen Center de Lawrence, Kansas, de même qu'au Unity Temple de Kansas City, au Missouri, un gig que m'avait organisé mon pote Blake Wilson, un auteur au Elephant Journal.
Judy enseigne dans l'Ecole Kwan Um, un ordre coréen. J'ai donné des conférences à plusieurs dojos coréens, et c'est toujours vraiment très intéressant. Ils font les choses un peu différemment. Ils ont des services qui impliquent de très longues périodes de récitations, parfois plus d'une heure, et des tas de prosternations (108 tous les matins, dans certains temples). Les récitations me font toujours me dire des trucs comme: "T'sais, Inna Gadda Da Vida te donne l'impression que ç'est interminable, mais ce n'est que la moitié de ceci et bien moins répétitif". De même, quand je passe d'un dojo coréen à un dojo japonais, je me dis à chaque fois que je ne plaindrai plus jamais de la longueur des services religieux.
Quoi qu'il en soit, j'aime vraiment les enseignants des lignées coréennes que j'ai croisés, et lorsqu'arrive le moment de faire zazen, nous faisons pas mal la même chose. Judy est l'un des meilleurs enseignants que j'aie jamais croisés. Si vous êtes au Kansas, allez la voir.
Pourrons-nous un jour lire des choses semblables, en France?