Djee a écrit:Je crois qu'à d'autres époques en d'autres lieu, la tradition orale était beaucoup plus dévelloppée que dans notre culture.
Les griots d'Afrique sont en quelque sorte des livres vivants, capables de raconter tout l'historique d'une famille grâce en particulier à l'emploi de la versification, dont ce fut le premier usage.
L'Iliade et l'Odyssée furent d'abord des récits oraux, du même ordre que ceux des griots.
Je me rappelle encore de l'école des passages entiers de Victor Hugo et de Racine, sans effort particulier, et je récite le Sûtra du Coeur en sino-japonais ou en français sans problème.
Il n'y a donc pas à se surprendre, d'autant que les écritures brahmi et karoshti n'ont fait leur apparition en Inde qu'assez tard. A l'époque du Bouddha, il semble que la seule écriture connue entre la Méditerranée et l'Inde ait été le cunéiforme employé par les Perses.
Néanmoins, dès son décès, le roi Ajatashatru a voulu réunir un concile pour standardiser les récits oraux. Ces récits ont été mis par écrit assez longtemps après, mais ce retard n'est pas un obstacle particulier. On écrit aujourd'hui l'histoire de l'Afrique de façon assez fiable sur des bases similaires. C'est juste que, pendant longtemps, les Européens n'ont pas voulu en tenir compte.
Le fait est qu'il a malgrés tout laissé un Sutra, qui peut-être lu par tout le monde, ou qu'il soit :
ZAZEN
Un Sutra qui lie le corps, l'esprit, et le cosmos tout entier, et qui les conditions d'une compréhension juste.
Le sutra du Bouddha : C'est Zazen.
Gasho!
Je me méfierais de ce genre d'affirmation péremptoire. J'ai observé trop de gens qui ont passé trente voire plus années à se confire dans la posture assise, à coup de sesshins etc., en appelant ça "zazen" et en finissant par en devenir complètement racornis, calcifiés, méchants, arrogants et imbittables.
Sans une étude parallèle des textes et des enseignements, s'asseoir peut devenir un dangereux poison pour le corps et l'esprit...
J'ai d'ailleurs été conforté l'autre jour dans cette position par un courriel:
Oui. Un moine japonais (très, très atypique) nous disait récemment qu'il avait vu évoluer deux types de co-disciples : ceux qui se concentraient uniquement sur la pratique et d'autres qui avaient poursuivi parallèlement une étude approfondie du bouddhisme. À la longue, il s'était rendu compte que les seconds étaient devenus plus modestes que les premiers.
Cela nous avait surpris, dans l'assistance, car on représente souvent, dans les zen, les « intellos » comme imbus de leur savoir et perdant le lien avec la réalité. Mais notre bon moine avait insisté, et à la réflexion, je crois qu'il a raison.
Le moine en question est Kojun Kishigami, le plus jeune héritier du Dharma de Kodo Sawaki. (http://www.zen-road.org/fr/)