Incroyable ce Yudo, un véritable sexologue de la pensée...Kaïkan a écrit:
Voilà une série de textes passionnants... J'ai tout lu : impressionnant.
D'une rétention extrême surgit le suc de la félicité.
Incroyable ce Yudo, un véritable sexologue de la pensée...Kaïkan a écrit:
Voilà une série de textes passionnants... J'ai tout lu : impressionnant.
ha! bon ? c'est pas ce que j'avais compris; autant pour moishikantaza a écrit: (...) Non on se fou de personne. Derrière les claviers se trouvent des humains qui viennent poster ici. Ils méritent tous une forme de respect même dans leurs souffrances ou leurs délires... Lorsque nous sommes en désaccord sur des points de vues intellectuels, on peut certes se montrer catégoriques mais jamais irrespectueux. Et attention à ne pas blesser inutilement; c'est tellement facile avec des mots.
shikantaza a écrit:Oui de beaux textes comme généralement tout textes de ce genre.
Bon fonzie:
"T'es pas là pour faire cas d'un ego, t'es bouddhiste et l'ego, c'est une illusion. "
C'est un peu hâtif.
L'égo existe bien sûr. C'est un noeud d'énergie, qui ne laisse rien circuler, qui bloque, et par conséquent ne peut jamais rien recevoir et donc donner.
Contrairement à l'idée que l'égo c'est pas bien, il trouve son origine dans les temps reptiliens de notre évolution où pour survivre on avait besoin de se montrer agressif pour défendre notre territoire.
Inutile de faire de l'égo un drame.
Il est là, on y peut rien, et là encore il faut lui laisser une juste place ni trop, ni trop peu...
"On se fout complètement de la personne "
Non on se fou de personne. Derrière les claviers se trouvent des humains qui viennent poster ici. Ils méritent tous une forme de respect même dans leurs souffrances ou leurs délires... Lorsque nous sommes en désaccord sur des points de vues intellectuels, on peut certes se montrer catégoriques mais jamais irrespectueux. Et attention à ne pas blesser inutilement; c'est tellement facile avec des mots.
lausm a écrit:
J'ai pu lire parfois que le bouddhisme c'est revenir à l'expérience de Shakyamuni. Mais qu'est-ce que c'est, l'expérience de Shakyamuni??
C'est bien de le dire, mais ça n'explique pas ce que c'est. Alors quand j'ai un doute ainsi, je potasse les vieux sutras.
Alors, hier, voulant me rappeler ce que c'est, et m'instruire pour que Blutack voie que quand même je ne cherche pas à stagner dans mon ignorance profonde, j'ai ouvert « les entretiens du Bouddha ». Et lu le Kutadanta sutra. Ca raconte l'histoire d'un brahmane qui veut faire un sacrifice, et à l'époque ça voulait dire tuer plein d'animaux et gaspiller plein de richesses. Le Bouddha lui répond dans le cadre de son rite, il ne lui cause pas de trucs très compliqués. Il valorise les qualités des brahmanes et des chefs de famille...pour qu'à la fin ils voient comme un sacrifice le fait de ne pas tuer d'animaux, mais de partager les richesses, ils élargit leur vision sans leur demander de renoncer à leur rite, mais en utilise la forme pour montrer qu'ils peuvent avec ça faire autrement, et que tous y gagnent. Le brahmane lui demande si il y a mieux comme sacrifice. Bouddha lui dit que faire des dons aux renonçants est mieux. Et mieux? Leur donner l'asile. Et mieux encore?? Prendre refuge dans les trois trésors. Et mieux que ça? Respecter les préceptes. Et mieux encore?? Entrer dans les Jhanas, autrement dire s'asseoir en méditation et revenir à soi-même. Zazen. Après il n'y a pas mieux! Sacré Bouddha, un vrai malin pour nous emmener à la pratique!
Cependant, dans ce sutra, un passage m'a frappé. C'est le brahmane qui parle du Bouddha. Ses copains lui disent que s'il va le voir, on va penser qu'il s'infériorise. Or lui, a entendu du bien du Bouddha, et pense que ça vaut le déplacement. En gros il est prèt à faire fi des considérations d'image pour aller demander conseil au Bouddha. Belle preuve d'humilité et d'ouverture!
Donc il dit à un moment : « ...Vraiment, ô honorables amis, le Samana Gotama est pourvu des trente deux marques des grands hommes. Vraiment, ô honorables ami, le Samana Gotama accueille tous ceux qui viennent le voir, en disant « venez, vous êtes les bienvenus », il est sympathique, conciliant, il n'est pas dédaigneux, il parle souvent et il parle d'abord »... (je suppose que ce dernier point signifiait qu'il n'attendait pas que son interlocuteur vienne vers lui, mais que lui faisait le geste de l'accueillir sans attendre de marques de déférence).
Ce passage semble anecdotique dans l'ensemble, mais il témoigne d'une attitude, et c'est ce Shakyamuni-là que je vois aussi. Je ne le vois pas critiquer les gens en leur absence, je ne le vois pas se prendre le chou sur ce qu'est ou pas le satori, par contre il répond en parlant le langage que comprend son interlocuteur, se mettant à portée de sa compréhension, et ne le dévalorisant pas s'il ne comprend pas. Il ne convainc pas les gens par la force, mais il ne renonce pas à ce qu'il pense juste. Il ne se bat pas pour l'éveil, il en témoigne tranquillement. Il a confiance en son expérience, ne rejette rien de ce qui lui est différent, et explique, dialogue.
Et c'est ce bouddhisme-là auquel je crois, encore parler de bouddhisme est-il probablement une étiquette trop encombrante pour ce truc universel de l'être humain et du vivant dont il veut parler. Une identité trop limitée.
C'est pour ça que je n'aime pas parler de bouddhisme, de ce qui est le vrai éveil, le vrai satori. Je peux pointer la lune. On peut tous pointer la lune. Mais la lune, je ne peux la regarder à la place d'un autre.
Je peux comprendre que certains pensent que ce que je dis est faux, idéaliste, erroné. Soit. Mais je pense cependant que c'est la voie juste, et elle ne s'accorde pas avec sortir les armes, la guerre des mots, à montrer ce que serait le vrai bouddhisme. La vérité, elle se voit quand on ouvre les yeux. La montrer à un aveugle ne sert à rien, sa vérité est de ne rien voir. Mais il voit avec ses mains!
Deshimaru écrivait que le satori est parfois rond, parfois carré. Qui peut enfermer le satori dans une définition? Quels mots peuvent seulement définir une expérience aussi infinie?? Ils ne peuvent qu'en approcher. Je pense qu'on peut parler de ce qui permet d'aller vers l'expérience, comme comment se concentrer, comment vivre son quotidien, comment vivre l'énergie de son corps et esprit, comment s'asseoir sur son coussin, etc....après, c'est intime.
Alors pourquoi devrait-il devenir objet de controverse et de disputes??
Dogen disait lui-même que la Voie du Bouddha était le parfait dharma de paix et de bonheur!
D'ailleurs, il disait dans le Bodaisatta Shishobo, que la parole d'amour était une des quatre pratiques du bodhisattva. Après le don.
« La parole d'amour veut dire, en regardant les êtres, éprouver d'abord de la compassion à leur égard et leur adresser une parole d'attention bienveillante. Il n'y aura jamais de parole violente ni malveillante. Dans le monde profane, il est poli de prendre des nouvelles les uns des autres. Dans la Voie de l'Eveillé, il est bienséant de demander à l'autre de se ménager et de prendre soin de sa santé. La parole d'amour consiste à utiliser le langage avec cette pensée au coeur: « L'Eveillé regarde les êtres comme si le parent couvait son petit enfant .
Respectez ceux qui ont des mérites et ayez pitié de ceux qui sont sans mérites. A partir du moment où vous aimez la parole d'amour, celle-ci se met à croître. Ainsi, même la parole d'amour qui vous restait longtemps inconnue et invisible se présente devant vous yeux. Tant que votre vie et votre corps présent subsisteront, pratiquez volontiers la parole d'amour. Ne reculez pas durant toutes vos vies à venir.
On prend pour principe fondamental la parole d'amour afin de faire rendre les armes aux pires ennemis et d'apporter la réconciliation entre les princes. La parole d'amour entendue face à face rend nos visages joyeux et donne le plaisir à nos coeurs. La parole d'amour entendue par l'intermédiaire de quelqu'un, nous nous la gravons dans l'âme et l'esprit. Sachez-le, la parole d'amour sort du coeur aimant, et le coeur aimant a pour semence le coeur compatissant. Il faut apprendre que la parole d'amour a la force de pouvoir tourner le ciel. Il ne s'agit pas seulement d'admirer le talent de l'autre. »
Voilà donc le bouddhisme que j'aime, auquel je crois. D'ailleurs, en fait, le bouddhisme, ce mot, ça me gène.
C'est marcher dans les pas de ces gens-là, comprendre qui ils furent, comment ils ont vécu, comment ils ont marché dans le monde, et sans les singer, réaliser ce qu'ils ont réalisé.
Peut-être certains trouveront mon point de vue niais, mièvre, idéaliste, autistiquement inadapté à ce monde. Peut-être me trompé-je.
Mais c'est quand même ce que je pense juste, profondément juste, et que le bouddhisme ne cautionne aucune violence, et prône une attitude bienveillante pour tous. Et cette valeur de compassion, je la pense nécessaire dans notre monde, et que sans elle, il n'y a pas d'éveil véritable qui s'exprime.
et moi je te rappelle que sur bouddhisme xoiit, le "komyo" ne s'appelait plus "Thierry", comme sur l'annuaire du bouddhisme, mais "Laurent".ted a écrit:Et est-ce que tu te souviens quand j'ai failli me faire virer de l'annuaire du bouddhisme, par Thierry, parce que j'avais pris ta défense ? D'ailleurs, je ne savais pas qu'EROS c'était toi... Tu as beaucoup de pseudos tu sais.