par lausm Jeu 8 Sep 2011 - 22:45
Bonsoir.
Question pertinente, car écueil combien de fois vécu??
je ne reviendrai pas sur tout ce que toute l'équipe que tu rencontres t'a expliqué.
Juste un autre point : il y a la concentration.
Pour éviter que les pensées deviennent ce qui te domine, on investit le corps.
Mais il y a aussi, l'observation.
Devenir témoin.
En fait, c'est ce que tu as commencé à faire, mais que tu ne prends pas pour l'action de méditer. En nommant ce qu'il se passe en toi.
En fait, la méditation ne consiste pas en se concentrer "sur" un objet, un sujet.
Elle consiste en se concentrer en soi-même. D'où le support corporel plus que quelque chose de mental. Et observer comment on fonctionne. Observer comment on réagit quand on a mal au genou, ou qu'on pense beaucoup : vouloir que ça cesse, vouloir être autre. ou quand c'est agréable, vouloir que ça soit éternel.
Mais comme tu as vu, le mental, il est actif, ça pense.
La cascade, y a du débit!
Mais comme tu vois, il y a aussi tout ce qui l'environne! La cascade n'existe pas isolée de son contexte.
La pensée n'existe pas isolée non plus.
Se concentrer sur s'asseoir, la posture, ne veut pas dire que tu ne penses pas.
Quand ton énergie est investie plus dans le bas du corps que la tète, ce cerveau du bas qu'est le hara, sous le nombril, tu peux et même dois observer.
Sans forcer, sans volontarisme.
Mais simplement rester vigilante, doucement.
C'est ce qu'on appelle simplement s'asseoir : tu ne donnes pas d'injonction à ton esprit de se manipuler encore, de visualiser, de ci ou ça. Tu laisses faire ce qui y vient, et tu regarde ça comme un bon film. Sauf que au lieu d'être vautré avec une bière, on reste droit, sans rigidité, conscient de ce qu'il se passe. Conscient que la cascade des pensées coule, mais qu'il y a le rocher de la posture, la forèt de ses sensations, le ciel de l'esprit ouvert à ce qui le dépasse, et on ne fait aucun vide : le vide finit par nous faire, ça devient plus spacieux, plus tranquille, plus paisible, moins attiré par plein d'objets pour le remplir, ce vide.
On vit dans une civilisation obsédée par le chiffre, le résultat visible, la performance.
Simplement s'asseoir, c'est s'arrèter de courir après tout ça, et juste être.
et si tu es quelqu'un qui pense, et bien tu vois ça comme c'est, assise sans bouger.
Mais pas besoin de te prendre la tète. Et si tu te prends la tète, accueille ça, regardes toi te prendre la tète, reconnais ce qui se passe en toi : c'est cela observer.
En fait tu le fais déjà, mais tu crois que la vérité est ailleurs. Il faut simplement reconnaître les choses là où elles sont. Souvent pas bien loin.
Bon courage.