Notes de Kodo Sawaki
(commentaires Taisen Deshimaru)
RECUEIL Il
«Quand une goutte d'eau tombe dans l'océan,
Quand un grain de poussière tombe sur la terre,
A ce moment-là, la goutte d'eau n'est plus une goutte d'eau,
Elle devient l'océan,
Et le grain de poussière n'est plus un grain de poussière,
Il devient la terre tout entière. »
Commentaires de MAITRE TAISEN DESHIMARUQue penser de la civilisation moderne ?
Kodo Sawaki écrit: « La science s'est développée mais l'homme n'a pas du tout progressé, son esprit n'a pas évolué. Et ce sont les personnes qui n'ont pas évolué qui utilisent les progrès de la science ".
C'est un koan. La science et le monde matériel se développent. Les techniciens se concentrent sur la fabrication des armes. C'est dangereux.
Les gens veulent utiliser de plus en plus d'ordinateurs.
« Et ce sont ceux qui perdent leur temps au jeu qui voyagent en avion ...
Les fous ont le contrôle des missiles et des bombes. C'est un grand danger pour les temps modernes ", dit encore Kodo Sawaki.
Autrefois, lorsqu'on ne se servait que de revolvers, il était toujours possible de fuir, mais à l'heure actuelle, les armes utilisées ont une tout autre envergure ... L'U.R.S.S. et les Etats-Unis possèdent des armes suffisantes pour faire sauter dix fois la planète, mais à New-York, l'eau manque et la vie des habitants en Russie est pareille à celle d'il y a cent ans. Il ne s'agit pas uniquement d'une question matérielle mais l’esprit n'est pas libre, il est toujours dirigé par la compétition. C'est ridicule ... Les journalistes n'en parlent pas suffisamment. Alors que, si quelqu'un tire un coup de fusil sur les Champs-Elysées, on remplit une pleine page de journal! Il faut arrêter cette course aux armements.
Pas nécessaire d'être anxieux, mais on doit en avoir conscience.
Qu'est-ce qui est le plus important?
Kodo Sawaki écrit : « La culture est certes importante, mais elle encourage le développement des bonnos (illusions), le réalisme de nos instincts, si bien qu'à notre époque la culture scientifique se développe vers le plus bas de la conscience humaine et non vers la sainteté.
Seul le matériel progresse et non l'esprit".
La plupart des pays augmentent leurs budgets pour l'armement et diminuent les autres. C'est la civilisation de la folie. Chacun le sait, mais peu le comprennent.
Comment faire ? Simplement retrouver le calme, la sérénité. Zazen est la meilleure méthode pour apaiser, revenir à la condition normale.
Si une seule personne pratique zazen, elle transforme le cosmos. Il faut développer la conscience vers la sainteté.
Dans l'histoire, on peut remarquer que les héros, Hitler, Mussolini, Alexandre ... ont toujours tué de nombreuses personnes. Le barbarisme n'a pas disparu ! C'est pour se nourrir que l'homme tuait jadis. Il chassait et la femme préparait la nourriture. Certains faisaient zazen dans des grottes. Les êtres humains n'étaient pas très dangereux pour ceux qui étaient en paix. A l'heure actuelle, seulement la folie d'une seule personne peut faire sauter le globe entier.
L'esprit religieux est devenu faible. C'est dangereux.
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Re: Notes de Kodo Sawaki ( RECUEIL Il )
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suiteQu'est-ce que la vraie religion ?
Zazen, gassho, sampaï, la concentration dans le travail manuel, dans les gestes de la vie quotidienne sont très importants. La plupart des gens l'oublient ou ne le comprennent pas. « Zazen est plus important que la respiration et la circulation du sang », a écrit le professeur Mori, technologue à l'université de Tokyo. Ceux qui travaillent pour l'armement ont perdu cet esprit. L'être humain devient de plus en plus un robot et ne fait plus fonctionner son cerveau droit. L'esprit religieux a disparu. La vraie religion signifie revenir à la condition normale du corps et de l'esprit. Zazen est la meilleure méthode. Durant zazen, vous devenez des Dieux, des Bouddhas vivants. Le véritable état de bouddhéité se réalise.S'abandonner au cosmos.
« Il ne faut ni espérer un profit ni craindre un préjudice, sonsuru ».
Sonsuru, c'est s'abîmer, s'endommager. Vouloir obtenir un profit est illusion, maya. Dans le Shodoka, il est écrit : « Ne recherchez pas le satori, ni jugez pas mayoi ». Plus et moins donnent zéro. L'esprit doit toujours revenir à zéro.
Le vrai Zen, ce n'est pas courir pour attraper la Voie, c'est être attrapé par la Voie. Le vrai Zen est gedatsu, éveil, métamorphose; ce n'est pas un satori personnel. Le Sutra du Nirvana relate ces paroles que prononça le Bouddha lorsqu'il obtint le satori sous l'arbre de la Bodhi : « Moi et tous les êtres vivants avons ensemble réalisé la Voie. » Les montagnes, les rivières, l'herbe, les arbres, tout devient parfait Bouddha. Cela revient à dire : « Moi et tous les êtres sensibles, tous les humains, sommes devenus Bouddhas parfaits » : si toute l'humanité était Bouddha, il n'y aurait ni guerres, ni fous, ni pauvres, ni riches. Tout serait éternellement paisible. Cela, c'est zazen.
Lorsqu'on pratique zazen, ce n'est pas seulement pour soi, mais pour tout le cosmos. Si vous êtes vraiment concentrés, cette concentration influence le monde entier. C'est plus efficace que de manifester contre le sur-armement de l'U.R.S.S. et des U.S.A.
« Quand une goutte d'eau tombe dans l'océan, quand un grain de poussière tombe sur la terre, à ce moment-là, la goutte d'eau n'est plus une goutte d'eau, elle devient l'océan; et le grain de poussière n'est plus un grain de poussière, il devient la terre tout entière ».
Les kusen de Kodo Sawaki sont très profonds. Je répète cet enseignement depuis quinze ans. Ces phrases très brèves, il me les faut compléter en commentant. Et il faut les répéter. Certaines personnes ne sont pas du tout impressionnées. D'autres au contraire reçoivent un choc et peuvent s'éveiller. Bien que le moment et l'époque soient différents, lorsque je relis ces phrases aujourd'hui, je les trouve très, très profondes.
Dans cette phrase, la goutte de rosée symbolise l'ego. Pendant zazen, notre ego, abandonné au cosmos, prend fin. Alors corps et esprit ne sont plus ego, mais deviennent le cosmos, deviennent les autres.
Comment s'unir au cosmos ? Pas nécessaire d'y penser. Faire zazen, c'est s'abandonner au cosmos...
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suiteLa réalisation du scénario.
« Le satori, c'est la réalisation du Dharma du Bouddha, c'est la chose réelle actualisée, sho. La Voie du Bouddha n'est pas seulement quelque chose d'historique qui relève du déroulement du temps et des textes.
La Voie du Bouddha se réalise par la pratique du vrai Zen. C'est cela le Zen ».
La chose réelle est donc shokyogyo. Sho : satori, certification. Kyo : enseignement. Gyo : pratique.
Dõgen n'utilisait pas le terme satori mais préférait sho, la certification.
Gyo, c'est la pratique. Kyo, les sutras. Kyo, c'est le scénario et gyo la représentation sur scène. Si on se contente de kyo, on ne fait que le scénario. Certains sont ainsi. Sans zazen, le Bouddhisme n'est que scénario. Votre zazen, mais aussi votre vie quotidienne, doivent être réalisation du scénario. Il faut avoir foi en cela. Shin : la Foi. C'est la vraie religion. Alors le vrai Zen se réalise et le vrai Dharma s'actualise.
Pratique, gyo, et certification, sho, sont le satori. C'est Gyo Sho Ichi Nyo.
Dans le Nembutsu, il faut se concentrer seulement sur le nom " Amida Buddha " et avoir foi en lui. Pour Dõgen - et il en est de même pour Taisen Deshimaru - Dieu et Bouddha sont identiques.
Quand on pratique zazen, sho se réalise. Ce n'est pas de l'imagination.
Vouloir obtenir une chose en la serrant dans sa main, c'est une catégorie limitée.
Sampai et postures.
« Le Zen de Maître Dõgen, c'est se regarder, s'observer. Ce n'est pas de l'histoire, des contes, des sutras; ce n'est pas la forme extérieure du Bouddhisme, mais c'est notre problème à nous ».
Le Zen, cela nous concerne nous-mêmes, au-delà des pays, des nations, des siècles et des âges. Il n'est pas important de se poser la question:
« Quelle différence y a-t-il entre Dieu et Bouddha? » Les Chrétiens se fâcheront peut-être, mais pour moi, c'est pareil. C'est notre problème personnel, celui que nous avons à résoudre, ce n'est pas un problème de sutra. Cela nous concerne seuls. Ma mère récitait le Namu Amida Butsu. En moi-même, je pensais que Bouddha Shakyamuni et Amida Bouddha, c'est pareil. Une fois en Europe, j'ai pensé que Dieu et Bouddha, c'est aussi la même chose. Les noms sont seulement symboliques.
Finalement, les postures de zazen de mes disciples sont comme le nom de Dieu ou de Bouddha. C'est pourquoi, je fais sampaï devant vous, devant tous ces Bouddhas assis. Tel est ce que Kodo Sawaki nomme la " chose réelle ", par opposition à l'imaginaire. Ce n'est pas devant la statue que je me prosterne. La statue n'est que le symbole de votre posture vivante de zazen. Pour Kodo Sawaki, comme pour Dõgen, le Bouddha est vous-même.
Dõgen dit :
1. « Pratiquer zazen seulement peut promouvoir la mission, le Bouddhisme. »
2. « Construire des temples, des pagodes sans faire zazen ne suffit pas. »
Lorsque je vois le zazen de mes disciples, je pense que c'est plus important que de construire un temple. Mes disciples continuent zazen, même lorsque je ne suis pas présent et lorsqu'après vingt heures, le soir, j'entends le gong, le bois, je fais gassho devant mon bureau, de même lorsque j'entends le mokugyo. Je pense à vous qui faites zazen. Je me demande qui donne le kyosaku ? Ceci est plus important que de construire des temples. C'est Dõgen qui l'affirme. Zazen, ce n'est pas tellement utile pour les problèmes du monde social, les bompus. Dõgen dit : « Ne pratiquez pas le Dharma• du Bouddha, ne pratiquez pas zazen pour votre profit, dans un but utilitaire, pour les honneurs, pour les mérites, pour rechercher des bienfaits, des miracles, mais seulement pour le Dharma du Bouddha. Shikantaza est la plus haute, la plus grande, la plus pure dimension pour le corps et l'esprit de l'homme. »
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Re: Notes de Kodo Sawaki ( RECUEIL Il )
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suiteCondition normale et non-bénéfice.
Kodo Sawaki a dit: « Le Zen de Maître Dõgen n'est pas le souhait de devenir plus qu'humain, un être spécial, Bouddha ou Dieu. Il n'est pas non plus l'espoir d'avoir la vision de la vacuité, ni de faire des miracles.
C'est revenir à la condition normale de l'esprit humain ».
Quelqu'un m'a dit : « Dans les sutras bouddhistes, il est beaucoup question de miracles. C'est revenir à la condition normale de l'esprit humain ».
Quelqu'un m'a dit : « Dans les sutras bouddhistes, il est beaucoup question de miracles ». Mais ce sont des miracles symboliques, des explications littéraires, poétiques. Il n'y a pas de miracle. Le miracle est ce que l'on ne peut comprendre. Si notre esprit revient à la condition normale, tout devient compréhensible. On peut alors voir et comprendre certaines choses qui ne peuvent être vues ni comprises par les gens "anormaux".
Le Zen de Dõgen, c'est revenir à la condition normale. Pas de profit. Mushotoku, mukudoku. Pas de mérite. Telle est la saveur du Zen de Dõgen, le vrai Shobogenzo, le vrai Dharma, la plus haute religion.
J'ai reçu hier, du Japon,le livre ({Zen et contrôle de soi" (écrit par Taisen Deshimaru et le Dr Ikemi). Il est tiré à dix mille exemplaires. La première édition est déjà épuisée. Beaucoup d'intellectuels l'ont acheté.
Dans le premier chapitre, Ikemi à écrit : « Lorsque je me suis rendu au dojo de Pernety, je n'avais jamais fait zazen. Une centaine de jeunes français, de noir vêtus, étaient assis en zazen dans le dojo plein. J'ai reçu un grand choc. On m'a montré la posture, mais ma colonne vertébrale n'est pas très droite et je ne connaissais pas la méthode de zazen que le kyosakuman m'a enseignée. Il est très difficile de se redresser, de croiser les jambes. J'ai patienté et j'ai été très impressionné par les belles postures des Européens. Je n'en ai jamais vu de semblables au Japon. Ici, les postures étaient exactes, parfaites.
Pendant le zazen, le kyosakuman a corrigé ma posture; c'était très difficile. Jamais mon corps n'a reçu un tel choc.»
Le Dr Ikemi se rendait à un congrès organisé par l'O.R.T.F. en Espagne et intitulé " Science et Conscience ". Il y représentait le Japon.
« Ce qui m'a le plus impressionné, dit encore le Dr Ikemi, c'est le kusen de Taisen Deshimaru. Il fut très court, mais il m'a permis d'obtenir le satori. Pendant cinquante, soixante ans, j'avais cherché la vraie religion. Maître Deshimaru a dit : « Zazen est mushotoku, sans profit, sans bénéfice ». Et aussi : « Zazen, c'est revenir à la condition normale, originelle, fondamentale ». Cela m'a complètement impressionné.
Il a ensuite expliqué la conscience hishiryo ". Ces deux expressions très courtes, non-bénéfice et condition normale de l'esprit, m'ont impressionné au plus haut point. "
« Mushotoku, non-bénéfice, m'a le plus impressionné, poursuit Ikemi.
En entendant cela, je me suis dit : C'est la vraie religion. La plupart des religions, le Zen y compris, sont à la recherche d'un objet, Dieu, Bouddha, le satori. .. On cherche à devenir Bouddha, à communier avec Dieu, à devenir spécial. Toutes les religions ont un but, un objet de foi.
Seul le Zen de Maître Deshimaru prône le retour à la condition normale du cerveau. C'est aussi le but de notre psychosomatique.»
La plupart des religieux aiment les miracles, le mystère, les effets, les bienfaits. Nombre de nouvelles sectes disent : ({Si vous croyez en notre religion, vous resterez en bonne santé, sinon la mort vous guette ».
Les hommes ont des désirs, des bonnos. Si l'on sublime ces désirs, les désirs spirituels peuvent s'élever. Ce sont les désirs les plus hauts.
Mais il ne faut pas non plus s'attacher à ces désirs spirituels, comme Muriel, assise dans sa boîte .C'est bon pour les malades.
J'ai lu un article sur un hôpital pour alcooliques au Japon. Ils ne peuvent pas arrêter de boire, cela les rend violents et dangereux. Ils ne peuvent pas revenir à la condition normale. On les garde dans un hôpital spécial, une sorte de prison où ils ne peuvent pas boire et d'où ils ne peuvent pas sortir. Au bout d'un, deux ou trois mois, ils cessent d'être alcooliques.
Leur foie se rétablit, comme le mien. Mais si notre volonté est forte, il est inutile d'aller à l'hôpital. Les personnes anormales, malades, vont chez les bouddhistes tibétains. C'est un bon hôpital.
Ikemi écrit : « Notre esprit est partagé entre deux penchants : celui de se réfugier dans la montagne et de se consacrer à la spiritualité, et celui de s'harmoniser avec la société ». A l'époque actuelle, on est automatiquement en relation avec la société, aussi beaucoup de gens s'échappent dans des religions spéciales, à la recherche d'objets spirituels imaginaires. Lors de sa visite au dojo de Pernety, Ikemi a dit :
« Mes doutes concernant les religions traditionnelles ou nouvelles ont été résolus au-delà de toute expression et j'ai obtenu une compréhension profonde de la méthode permettant de guérir les maladies psychosomatiques.»
A mon retour du Japon, je veux commenter et traduire ce livre, ou bien en rapporter une traduction faite par un Japonais. Le Dr Chauchard qui en a écrit l'introduction m'a demandé qu'il soit traduit. Je ne fais que répondre à la question: Qu'est-ce que le Zen? Le Zen, c'est zazen.
Les gens confondent le Zen avec la macrobiotique, les shiatsu, l'art Zen, l'ikebana, les arts martiaux, la cérémonie du thé. Mais ces disciplines ne sont pas le Zen, elles n'ont fait que recevoir l'influence du Zen. Et elles veulent en tirer un bénéfice.
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suiteZazen : Bouddha et Dieu.
Le Zen, c'est la pratique de zazen. Zazen, c'est Dieu et Bouddha. Zazen comporte en lui-même ses propres mérites, des bienfaits infinis. Aussi est-il inutile d'en rechercher des bienfaits. Ceux qui font zazen ne recherchent pas les bénéfices du zazen pendant zazen. C'est un enseignement très important. Maître Keisan a obtenu le satori grâce à cette phrase : « L'esprit normal est la vraie Voie, le vrai Zen ». Le Zen de Keisan s'est répandu. A ceux qui ne pouvaient revenir à la condition normale, il donnait des kitos. Keisan était très souple. Si quelqu'un veut recevoir un kito, d'accord. Mais les personnes authentiques continuent zazen, c'est ce qu'il y a de plus élevé.
Cependant, il ne faut pas se dire: « Zazen ne comporte aucun mérite, sinon le retour à la condition normale, et comme je suis déjà dans la condition normale, il est donc inutile ». On ne doit pas rechercher les bienfaits du zazen pendant qu'on le pratique. Zazen en soi est la condition normale, si la posture et la respiration sont correctes. Mais il faut toujours être frais.
Seule la posture de zazen est sainte. Il n'y a ni Dieu ni Bouddha, seulement un zazen vivant. C'est la foi. Elle est l'essence de l'enseignement de Kodo Sawaki. Ceux qui me suivent l'ont compris. Le satori, est la condition normale. Zazen lui-même est Bouddha ou Dieu; vos postures sont Bouddha. Aussi lorsque j'entre dans ce dojo, je fais sampaï pour vos postures de zazen.
Il ne faut pas penser « Je veux devenir Bouddha, je veux communier avec Dieu ». Hier, j'ai dit : « Avalokitesvara, Amida Bouddha, tous les Bouddhas ne font qu'un ». Pour moi Dieu ou Bouddha sont unité. Il n'y a que la posture de zazen, l'ordre cosmique.
En récitant le Bussho Kapila, on cite les noms de Bouddha :
- Birusha-no-fu est le Bouddha cosmique, universel.
- Senpaï Kashin, cent millions de Bouddhas, représente les incarnations successives de Shakyamuni Bouddha.
Il y a de nombreux saints et de nombreux dieux, comme dans la mythologie grecque. Dans le Christianisme, il y a un Dieu unique. Dans le Christianisme, on est seulement concentré sur le Christ, dans le Bouddhisme seulement sur Bouddha. C'est la même chose. A notre époque, la question de l'unité de Bouddha et de Dieu est très importante.
Elle ne l'était pas à l'époque de Dõgen ou de Kodo Sawaki. A l'époque de Dõgen, la question était: Comment résoudre la diversité existant entre Shakyamuni Bouddha, Avalokitesvara, etc. ? Dõgen a déjà résolu ce problème. D'autres problèmes se posent pour moi. Par exemple: comment résoudre la dualité existant entre Dieu et Bouddha?
Maintenant, je suis au-delà ! Dans l'essence, je considère que Dieu et Bouddha sont identiques. Certes, si j'entends décrire Dieu du point de vue de l'Église, je vois que sa conception de Dieu et la mienne diffèrent. Mais au niveau le plus profond, l'esprit du Christ et celui du Bouddha sont un.
Aussi, il ne faut pas être exclusif. Il est possible d'accepter la différence, de mettre une image du Christ dans le dojo. Il n'y a pas de contradiction car la posture de zazen est vivante et mieux que les statues de bois. La statue du Bouddha est en unité avec vos postures de zazen.
C'est pourquoi je fais sampaï.
Vous pouvez comprendre ce qu'est la condition normale. Il est inutile de rechercher quoi que ce soit. Mushotoku, mukudoku. Ceci est très important. Dans d'autres religions, les gens cherchent à obtenir quelque chose et, s'ils ne sont pas satisfaits, ils s'en vont; ils changent tout le temps. Vous devez croire que votre posture de zazen est Dieu ou Bouddha, qu'elle est la plus haute et sainte posture. Lorsque vous revêtez le kesa, c'est la vraie religion, la véritable foi. N'oubliez pas la condition normale. Hishiryo. Avant de mourir, Kodo Sawaki ne disait que cela, au moyen de simples paroles.
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suiteZazen : Guerre et Paix.
« Pendant ma jeunesse, dit Kodo Sawaki, j'ai dû affronter les contradictions les plus pénibles. Je n'arrivais pas à comprendre le monde, tellement j'étais envahi de doutes. Dans le Bouddhisme, et pas seulement dans le Bouddhisme, mais aussi selon la loi nationale de tout pays, lorsqu'une personne tue une autre personne, elle commet le pire des crimes. Elle est emprisonnée et condamnée. Alors que, au contraire, pendant la guerre, tuer d'autres personnes est le plus grand honneur.
C'est totalement contradictoire, et à cela je ne comprenais rien. Or, depuis les temps préhistoriques, l'homme a perpertué cette action. Je pensais qu'il s'agissait de problèmes concernant les groupes, les nations.
Mais il n'en est pas moins vrai que tuer est le pire des crimes. Tout spécialement dans le Bouddhisme où il est écrit: « Ne tuez aucun être sensible, aucun être vivant ».
Et Kodo Sawaki continue : « Si vous êtes intelligent », nous dit-on, « vous ressentez forcément les contradictions, sinon votre cerveau est faible ». « Ce sont les chefs d'état, les empereurs, les gouverneurs qui dans l'Histoire ont tué ou fait massacrer le plus grand nombre. »
Hier, j'ai relu des passages de « l'Histoire du monde ». Sur le chemin du Japon, je dois m'arrêter quelques jours à Pékin et j'ai voulu relire l'Histoire de la Chine. C'est très intéressant. Mais j'ai ressenti la même anxiété face à l'Histoire que Kodo Sawaki.
Lorsque j'étais jeune, mon père me conseillait d'entrer dans l'armée. « Tu deviendras général, comme Napoléon. » Ce n'était pas une bonne idée. Finalement, je n'ai pas pu entrer à l'école des officiers, à cause de ma vue. J'en ai été très heureux. La plupart de mes amis firent une carrière militaire, en particulier dans le Kyushu où les constitutions physiques sont fortes et où il y a beaucoup d'officiers. Tous sont morts pendant la guerre. Moi, influencé par Kodo Sawaki et par ma mère, je ne voulais pas entrer dans l'armée. Lorsque j'ai rencontré Kodo Sawaki, j'ai choisi : Être moine est meilleur de devenir général. Même moine-mendiant. La décision était prise dans mon esprit. L'influence de Kodo Sawaki a été déterminante.
En Inde aussi, tous les grands sages ont été contre la guerre : Ne pas conquérir, ne pas envahir. Bokushi, un grand philosophe, part des mêmes principes que Kodo Sawaki, qui ne le connaissait pas : non-invasion, non-conquête, non-attaque. Il écrit : « Si un homme tue un autre homme, c'est le plus grand des crimes. Mais pendant la guerre, un seul homme tue lui-même un grand nombre d'hommes. Les Américains ont tué beaucoup de Japonais, et pas uniquement des militaires, à Hiroshima et à Nagasaki. Et cela n'a pas été considéré comme un crime. C'est une contradiction.» Les Chinois ont développé le culte du pacifisme dans l'Histoire.
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suiteZazen : Pacifisme universel.
Koui, un bouddhiste, a écrit en l'an 92 de l'ère Daidosho sur « l'unité universelle des Nations». C'était déjà l'idée des Nations Unies. Il a décrit neuf sortes de guerres. « Le plus important dans ce monde, dit-il, est de faire disparaître toutes les frontières entre les nations du globe. Tous les pays doivent être fondus en un seul avec un gouvernement unique. »
Il est remarquable qu'on ait pu émettre une telle idée au début de notre ère. C'est en fait de cette idée que sont nées les Nations Unies, qui malheureusement n'ont aucun pouvoir. Je ne vais pas décrire les neuf articles, mais simplement retenir cette notion de pacifisme universel authentique.
Ce principe a également influencé Sanbun, qui est très célèbre en Chine. Tchang-Kai-Chek et Mao ont été ses disciples. Hélas, ils ont entrepris des guerres alors que Sanbun était pacifique. En revanche, Chu-En-Lai ainsi que l'hindou Néru ont été à ('origine de la Charte pour la Paix, signée à Genève en 1944. Ce sont les cinq principes qui gouvernent la paix internationale. Mais ces principes n'ont été suivis ni par les Américains ni par les Européens.
Ces cinq principes stipulent :
1. Le respect de chaque pays, de chaque gouvernement.
2. De n'entreprendre aucune attaque, aucune invasion.
3. Pas d'ingérence dans les affaires d'un autre pays, d'un autre gouvernement, pas même de commentaires.
4. Le principe mutuel de réciprocité et d'égalité de tous les pays.
5. Le principe de la coexistence pacifique.
Si tout le monde suit cette Charte, il ne peut y avoir de guerre. Mais les Etats-Unis et ('U.R.S.S. ne la suivent pas. Et maintenant, nous sommes en pleine folie, celle de la course aux armements.
Depuis 1500 ans avant J.-C., les périodes de paix totale dans le monde n'ont été que de deux-cent-quarante-quatre années. Partout sur le globe, il y a quelque part une guerre qui éclate. Tous les ans, cette année encore ! L'histoire 'du monde est l'histoire de la guerre. On a recensé environ huit mille batailles en quatre mille ans, soit deux conflits par an, ou révolutions.
Lorsqu'un grand pacifiste apparaît, la paix se répand. Le Christ par exemple. Bouddha est complètement représentatif du pacifisme. Le but du Bouddhisme est seulement la paix. La paix de l'esprit et son influence sur les autres. Le Bouddhisme n'est que cela: la paix de notre propre esprit et celle des autres. Zazen est la meilleure méthode pour y arriver.
Si l'on fait zazen, on devient complètement paisible et l'esprit retrouve sa condition normale. Nous ressentons cette paix éternelle, et nous influençons les autres sans parler. Cet esprit paisible influence le social et tout le cosmos.
Le Bouddha était un grand pacifiste. Certes, les Patriarches comme Bodhidharma, Nagarajuna, Vasubandu n'ont ont pas tellement parlé, mais le Bouddhisme Mahayana en lui-même est un Mouvement de Paix.
C'est pourquoi notre Association Zen répand la paix, non seulement pour nous-mêmes, par zazen, mais pour les autres aussi.
Beaucoup de personnalités en Europe, depuis les Grecs, ont été égaIement des pacifiques. Héraclite, le premier, a écrit sur la paix et la guerre. Ensuite Platon s'est élevé contre le militarisme de Sparte, allant même jusqu'à déclarer que « l'objet de l'Etat est la Paix ". Vous connaissez aussi l'expression « Pax Romana ». On la vénère aussi aux Etats-Unis où vous accueille la statue de la Liberté : « Unis pour la Paix ».
Les Etats-Unis et l'U.R.S.S. doivent se concerter et s'entendre. Le Christianisme, à l'origine, a été très exactement la Voie du Milieu; Il a préconisé et promu le développement de la paix, mais par la suite tout est devenu compliqué. Les conquêtes sont apparues, les guerres de religions ... En France, Henri IV, très pacifique, fut assassiné. Il avait fait un plan intitulé « La ligue des Nations » ; c'était aussi le début des Nations Unies. Je le respecte car il ne voulut pas seulement conquérir mais instaurer la paix.
William Penn a eu aussi l'idée d'une communauté européenne. Elle ne fut pas réalisée. En 1710, Jean Perard écrivit la « Doctrine de la Charte des Etats Européens ». En 1778, Saint Pierre publia la « Doctrine de la Paix Permanente ». En 1885, Tolstoï écrivit un célèbre roman « Guerre et Paix". Ivan le Terrible était fou mais il a expliqué profondément l'importance de la paix pour le monde. La Russie n'en a pas moins pris la voie opposée. Romain Rolland est célèbre pour ses thèses pacifistes. En Amérique, Wilson a établi une « Ligue des Nations » pour l'établissement de la paix du monde. Son projet fut battu en brèche par l'éclatement de la seconde guerre mondiale. La construction du siège des Nations Unies, l'O.N.U., à New-York, a coûté beaucoup d'argent. L'UNESCO aussi veut travailler pour la paix.
La meilleure voie est zazen. Un seul zazen est plus utile que les Nations Unies. Il influence davantage l'avenir du monde entier. Votre posture influence l'avenir du monde.
Einstein, lui aussi, a publié une Charte très célèbre. Au Canada, il y a eu un grand nombre d'associations scientifiques qui ont discuté de ce sujet, sans succès jusqu'à présent. Cinquante prix Nobel se sont réunis et ont signé le « Texte de la Paix Mondiale » et l'ont adressé à Brejnev et à Reagan. Les journaux ne l'ont même pas mentionné. Il faut bien se rendre à l'évidence: dans leur histoire, les hommes aiment la guerre.
C'est complètement insensé.
La religion est devenue faible comme un opium. Je répète toujours la phrase de mon ami Mori : « La vraie religion est plus importante que la respiration ». Il vient d'écrire un livre intitulé « Le Bouddha dans le Robot ». Il est le numéro un de la technologie avancée, de la robotique
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- Message n°8
Re: Notes de Kodo Sawaki ( RECUEIL Il )
Notes de Kodo Sawaki
(commentaires Taisen Deshimaru)
RECUEIL Il
suiteZazen : Zazen et l'avenir du monde.
De toute façon, l'objet du Zen, celui du Bouddhisme est la paix intérieure. Elle est révélée dans chaque zazen. Votre zazen, de plus, influence toute l'humanité, tout le cosmos. Depuis ma jeunesse, je me suis dressé contre la guerre. Je dis sans cesse aux Japonais: « N'accroissez pas vos armes de guerre ». Notre Association est un Mouvement pour la Paix et pour une nouvelle civilisation.
Fin des notes de Kodo Sawaki.POÈME
LA NUIT DU SEIZE AOUT
« Tournant dans mon cerveau, je ne peux le saisir.
Si je veux parfaire mon corps de lune
Mon esprit en est amoindri.
Lorsque ce n'est ni obscur, ni clair, la lune s'élève.
Comment puis-je la saisir à la mi-automne ? »
C'est un très beau poème de Nyojo sur l'esprit qui voit directement la lune. Il ne s'agit pas de la lune qui brille dans le ciel, mais de l'esprit.
Le ciel et la terre ont les mêmes racines, toutes les existences ne sont qu'un seul corps. Tous les êtres sensibles ont la nature de Bouddha : le sot, l'érudit, le fou, la grenouille, le chien, le mouton.
Muga : non ego.
Jisso : l'aspect réel, le vrai visage.
Les personnes qui ne pratiquent pas zazen, ne peuvent pas comprendre muga, même si elles sont très intelligentes. Elles peuvent entrevoir la vérité mais ne peuvent la réaliser. Ceux qui continuent zazen comprennent rapidement car ils en ont l'expérience. C'est la certification du premier vers du poème : «Tournant dans mon cerveau, je ne peux le saisir ».
« Si je veux parfaire mon corps de lune, mon esprit en est amoindri ».
Lorsqu'on contemple la lune, il faut le faire avec l'esprit pur. Nagarajuna dit : «Le vrai corps est toujours frais. C'est l'éternité ». La vieille chose éternelle est toujours fraîche. Elle n'est pas ceci ou cela. Elle est impermanente, tout comme l'esprit. C'est un des aspects de la pleine lune.
Maître Sosan a dit : « La foi est non-deux, non-deux est la foi ». Comment obtenir le satori ? Par l'esprit ou par le corps?
On pense, on pense surtout avec la partie gauche du cerveau. Si l'on enseigne à partir du corps et qu'on se concentre sur le comportement, on oublie de penser. Si on se concentre sur le corps, on oublie l'esprit.
Tel est le sens du deuxième vers.
Est-ce le corps ou l'esprit qui devient Bouddha? Il faut réaliser à travers le corps et l'esprit, car ils ne sont pas séparés. Chaque cellule a sa propre vitalité mais toutes sont interdépendantes.
Où existe le véritable esprit ? L'esprit et le corps existent en interdépendance.
Dans certaines religions, on prétend qu'après la mort, le corps disparaît mais que l'esprit reste. Je ne peux y croire. Tout problème relatif au monde invisible ne peut ni être nié, ni être affirmé.
Certes, à la mort, l'activité disparaît, mais le corps tout en se transformant retourne au cosmos, si on incinère ou jette dans la mer. Et même, cent ans ou six cents ans plus tard, les éléments constitutifs du corps demeurent.
Pour certaines personnes la matière n'est pas importante, seul l'esprit les intéresse. La spiritualité donne la primauté à l'esprit, la science ne voit que la matière. Les religions traditionnelles sont devenues spiritualistes.
Le corps et l'esprit ne sont pas séparés. Être spiritualiste ou matérialiste reflète une attitude imparfaite. La véritable lumière apparaît lorsque ce n'est ni clair, ni obscur. Si votre posture est bonne, l'esprit devient droit. La plupart des gens ne pensent qu'à l'esprit et oublient le cerveau droit. La vraie religion se pratique à partir du cerveau droit.
Les scientifiques, de nos jours, arrivent à voir l'énergie reliée au cosmos. L'énergie est connectée à travers les doigts au cosmos. Nous recevons et émettons de l'énergie. Lorsque le foie est faible, l'auriculaire est faible et n'émet plus d'onde. C'est une méthode pour comprendre l'état de son corps. Le corps et l'esprit n'existent pas séparément.
Comment saisir la véritable lune à la mi-automne ? Comprendre cela à travers un raisonnement scientifique est limité. La lune de la mi-automne est la grande Sagesse du Bouddha. Si la posture est droite, l'esprit est exact et inversement, l'esprit dirige le corps et la posture suit.
(Extrait de « Eiheikoroku », kusen consacré aux poèmes
de Dõgen. Commentaires de MaÎtre Deshimaru).
Invité- Invité
- Message n°9
re
Kaïkan
J’ai apprécié ces textes, notes de Kodo Sawaki…
En avez- vous d’autres et Yudo peut-être également alors faites nous profiter…merci
Je sors du sujet…Depuis que j’ai commencé à pratiquer Zazen, je m’impose tous les soirs un exercice, je prends le temps de faire ma vaisselle, je ne l’a fait plus à la va-vite pour me mettre plus rapidement devant ma T.V, je prends conscience que je fais cette chose, je vais jusqu’à apprécier le bruit de l’eau, c’est un moment bien particulier…La pratique de Zazen me fait découvrir des choses et je crois qu’elle m’en feras découvrir d’autres.
On peut bien entendu en rire, ce n’est que de la vaisselle mais je crois que Zazen c’est aussi redécouvrir des choses toutes simples, peut-être réapprécier la vie.
Quelles est la ou les significations de Kôan ?
Merci
J’ai apprécié ces textes, notes de Kodo Sawaki…
En avez- vous d’autres et Yudo peut-être également alors faites nous profiter…merci
Je sors du sujet…Depuis que j’ai commencé à pratiquer Zazen, je m’impose tous les soirs un exercice, je prends le temps de faire ma vaisselle, je ne l’a fait plus à la va-vite pour me mettre plus rapidement devant ma T.V, je prends conscience que je fais cette chose, je vais jusqu’à apprécier le bruit de l’eau, c’est un moment bien particulier…La pratique de Zazen me fait découvrir des choses et je crois qu’elle m’en feras découvrir d’autres.
On peut bien entendu en rire, ce n’est que de la vaisselle mais je crois que Zazen c’est aussi redécouvrir des choses toutes simples, peut-être réapprécier la vie.
Quelles est la ou les significations de Kôan ?
Merci
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- Message n°10
Re: Notes de Kodo Sawaki ( RECUEIL Il )
Akemi a écrit:...je prends le temps de faire ma vaisselle, je ne l’a fait plus à la va-vite pour me mettre plus rapidement devant ma T.V, je prends conscience que je fais cette chose, je vais jusqu’à apprécier le bruit de l’eau, c’est un moment bien particulier…La pratique de Zazen me fait découvrir des choses et je crois qu’elle m’en feras découvrir d’autres.
...ce n’est que de la vaisselle mais je crois que Zazen c’est aussi redécouvrir des choses toutes simples, peut-être réapprécier la vie.
Bonjour Akemi,
Ce que tu écris est tout à fait exact. La pratique de zazen redonne de l'acuité sensorielle et permet d'apprécier de nouveau des actions qui nous sont devenues trop banales et que nous accomplissons avec négligence.
Dans la petite histoire du zen et de l'éveil, un pratiquant s'est écrié soudain au cours du samu (travail manuel quotidien des moines) : "Quelles actions merveilleuses : couper du bois, aller chercher de l'eau..."
PS : Au sujet des "kõan" : consulter ce lien : ICI
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Re: Notes de Kodo Sawaki ( RECUEIL Il )
On m'a demandé si j'avais le RECUEIL n° I . Je vais chercher car je ne sais pas pourquoi j'ai commencé par le n° II .