Ici, je cite des extraits de la préface de "Cent kôans zen" (Spiritualités vivantes, Albin Michel), elle est écrite par Steve Hagen.
"On croit trop souvent, en effet, que les kôans sont des devinettes ou des problèmes auxquels nous devrions trouver des réponses. Mais ce n'est pas le cas, loin de là. Face au kôan, quel qu'il soit, il ne s'agit pas de parvenir à une quelconque réponse due au truchement de notre esprit ordinaire et conceptuel. Bien au contraire, nous devons comprendre que nos concepts sont ici foncièrement incapables de nous fournir une réponse satisfaisante."
"Il ne s'agit pas, comme dans un examen scolaire, de donner les bonnes réponses et de gagner en conséquence l'approbation de son professeur. Non, ce qui se joue là, dans cet échange entre le maître zen et son disciple, est d'une nature complètement différente. En fait, s'il s'agissait seulement de donner une bonne réponse, il suffirait alors de la dénicher dans l'un de ces livres qui prétendent fournir les solutions aux kôans. Mais, dans le cadre d'un échange entre le maître et vous-même, cela ne pourrait rien vous apporter de bon. En vérité, si vous ne comprenez pas le coeur du kôan, viendra naturellement le moment où l'on vous posera une question subsidiaire - de celles, précisément, qu'on ne trouve dans aucun livre.
Aucun concept, aucune idée, aucun effort intellectuel ne vous donnera "la réponse". Dès lors que nous parlons de la vie ou des kôans (c'est, du reste, la même chose), il ne saurait y avoir de réponses ou de solutions toutes prêtes.
Pour cette raison, on a souvent considéré les kôans comme anti-intellectuels, ou irrationnels, voire comme des invitations à laisser libre cours à nos impulsions ou à notre part irrationnelle. Bien sûr, ceux qui connaissent mal le zen pensent que cette pratique consiste à agir de façon étrange ou déraisonnable, à faire des déclarations absurdes, ou à oublier toute chose en laissant les fleurs s'épanouir. Certains spécialistes ont même affirmé que l'objectif des kôans était de briser, de détruire l'intellect. Pourtant, rien de tout cela n'est vrai.
Quoique les kôans opèrent effectivement au-delà de la raison, ils n'ont pas pour but de détruire, ni même de rejeter l'intellect. Ils mettent simplement l'accent sur ceci : la Réalité ne peut être saisie par une pensée, une phrase ou une explication. La Réalité est la vision directe du monde tel qu'il est, et non tel que notre intellect le cartographie, le décrit ou le conçoit.
Ce qui ne signifie pas que notre intellect soit mauvais en soi ou qu'il faille nous en affranchir, mais nous devons toujours nous rappeler ce fait : l'intellect construit des modèles de la Réalité, jamais la Réalité elle-même. Voilà justement notre problème : nous sommes piégés sans fin par nos constructions mentales que nous prenons pour la Réalité. Mais la Réalité ne saurait être construite, et elle n'a, du reste, nul besoin de l'être. Elle est déjà ici - et nous en sommes inséparables. Si seulement nous pouvions voir cela, nous serions libérés d'un grand et douloureux fardeau. Nous ne serions plus effrayés ou déconcertés par la vie."
J'arrête là pour l'instant ; le devoir m'appelle !
"On croit trop souvent, en effet, que les kôans sont des devinettes ou des problèmes auxquels nous devrions trouver des réponses. Mais ce n'est pas le cas, loin de là. Face au kôan, quel qu'il soit, il ne s'agit pas de parvenir à une quelconque réponse due au truchement de notre esprit ordinaire et conceptuel. Bien au contraire, nous devons comprendre que nos concepts sont ici foncièrement incapables de nous fournir une réponse satisfaisante."
"Il ne s'agit pas, comme dans un examen scolaire, de donner les bonnes réponses et de gagner en conséquence l'approbation de son professeur. Non, ce qui se joue là, dans cet échange entre le maître zen et son disciple, est d'une nature complètement différente. En fait, s'il s'agissait seulement de donner une bonne réponse, il suffirait alors de la dénicher dans l'un de ces livres qui prétendent fournir les solutions aux kôans. Mais, dans le cadre d'un échange entre le maître et vous-même, cela ne pourrait rien vous apporter de bon. En vérité, si vous ne comprenez pas le coeur du kôan, viendra naturellement le moment où l'on vous posera une question subsidiaire - de celles, précisément, qu'on ne trouve dans aucun livre.
Aucun concept, aucune idée, aucun effort intellectuel ne vous donnera "la réponse". Dès lors que nous parlons de la vie ou des kôans (c'est, du reste, la même chose), il ne saurait y avoir de réponses ou de solutions toutes prêtes.
Pour cette raison, on a souvent considéré les kôans comme anti-intellectuels, ou irrationnels, voire comme des invitations à laisser libre cours à nos impulsions ou à notre part irrationnelle. Bien sûr, ceux qui connaissent mal le zen pensent que cette pratique consiste à agir de façon étrange ou déraisonnable, à faire des déclarations absurdes, ou à oublier toute chose en laissant les fleurs s'épanouir. Certains spécialistes ont même affirmé que l'objectif des kôans était de briser, de détruire l'intellect. Pourtant, rien de tout cela n'est vrai.
Quoique les kôans opèrent effectivement au-delà de la raison, ils n'ont pas pour but de détruire, ni même de rejeter l'intellect. Ils mettent simplement l'accent sur ceci : la Réalité ne peut être saisie par une pensée, une phrase ou une explication. La Réalité est la vision directe du monde tel qu'il est, et non tel que notre intellect le cartographie, le décrit ou le conçoit.
Ce qui ne signifie pas que notre intellect soit mauvais en soi ou qu'il faille nous en affranchir, mais nous devons toujours nous rappeler ce fait : l'intellect construit des modèles de la Réalité, jamais la Réalité elle-même. Voilà justement notre problème : nous sommes piégés sans fin par nos constructions mentales que nous prenons pour la Réalité. Mais la Réalité ne saurait être construite, et elle n'a, du reste, nul besoin de l'être. Elle est déjà ici - et nous en sommes inséparables. Si seulement nous pouvions voir cela, nous serions libérés d'un grand et douloureux fardeau. Nous ne serions plus effrayés ou déconcertés par la vie."
J'arrête là pour l'instant ; le devoir m'appelle !