par Yudo, maître zen Mer 21 Déc 2011 - 9:30
En parlant de monstre, depuis quelque temps, je soutiens l'ex d'un type (que je connais pourtant depuis trente ans) qui m'a appelé au secours. C'est ainsi que j'ai su que la raison pour laquelle elle avait quitté leur domicile était qu'il la battait. On pourra dire qu'elle a été sotte de ne pas faire constater les coups et porter plainte, mais je sais par un ami qui a travaillé en PMI que c'est chose courante.
Mais bon, ils se séparent, fin des coups. Malheureusement, l'orgueil blessé du macho pervers ne peut supporter de voir sa proie lui échapper, ce qui fait qu'il la harcèle en accompagnant ce harcèlement de procédures judiciaires destinées à la blesser par l'intermédiaire du fils qu'ils ont eu en commun.
Je ne puis m'empêcher de ressentir de la colère, voire de la rage, face à un comportement aussi monstrueux, car en plus, très habile. Il évite soigneusement de laisser des traces qui pourraient l'incriminer et fait tout pour convaincre tout le monde dans la ville où ils habitent qu'elle est folle. Cela avec la complicité de services sociaux indignes et d'une pédopsychiatre!
Je pourrais (et je l'ai fait) m'interroger sur la vérité de leurs allégations à l'une comme à l'autre, mais les preuves indirectes s'accumulent contre lui.
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Je donne ceci en exemple d'une observation du "mal" à l'oeuvre. De ce fait, je suis obligé de le considérer comme un démon (au sens des six états d'être bouddhiques). Or, quelle est la caractéristique d'un démon? C'est un être qui ne peut admettre que la souffrance des autres soit inférieure à la sienne et qui, par conséquent, met toute son énergie à entraîner les autres dans son enfer. On voit donc que ce qui l'entraîne à ce comportement, c'est la souffrance, le mal-être, l'insatisfaction (etc.). Lorsque je formule ceci, lorsque je le constate chez cet homme, puis-je me permettre de le classer une fois pour toute dans la catégorie des "méchants"?
Vous voyez bien que la réponse ne peut pas être univoque. Il est méchant, certes. Mais dire cela, le dépeindre comme un démon cornu et fourchu sentant le souffre ne rendrait pas compte de la réalité de ce qu'il est: parfois quelqu'un de gentil, d'attentionné et de sensible. Son fils lui-même dit de lui qu'il a deux visages. Même si ces marques d'attention et de sensibilité ne devaient être que de façade (et elles lui sont utiles pour se poser en victime de sa cruelle ex-compagne, dominatrice et voulant tout contrôler), elles font quand même partie de lui.
Pouvoir ranger quelque chose, quelqu'un, un événement, de façon univoque et irrévocable dans la catégorie "mal" n'est possible que dans nos cerveaux, dans nos perceptions mentales et nos préjugés. Dans la réalité de l'action à chaque instant présent, il y a des actes qui sont bénéfiques et d'autres qui sont mauvais, voire malsains. Dans certains cas, il s'agit d'une maladresse, d'une erreur d'appréciation, d'une faute d'inattention ou du résultat d'un compréhension erronée. Dans d'autres cas, il s'agit d'une malveillance délibérée. Et j'ai eu parfois, dans ma vie la honte de m'être laissé aller à ce genre de choses, parce que notre part animale tend à réagir comme les bêtes: un chat blessé que vous tentez d'aider n'aura d'autre réaction que de vous griffer. Et il nous arrive de griffer (au propre ou au figuré) des personnes qui parfois n'ont même rien à voir avec les malheurs qui nous frappent, mais qui ont juste eu le tort d'être là.