par Yudo, maître zen Sam 11 Fév 2012 - 14:03
Stephen Fry:
https://www.youtube.com/watch?v=Ou2mWiezXy4
"Et j'adore comment les gens voient un truc du genre « Planet Discovery » de David Attenborough, où l'on voit l'absolue et phénoménale majesté, et complexité et hallucinante beauté de la nature, on reste bouche bée devant, et quelqu'un vient vous dire : « Comment pouvez-vous dire que Dieu n'existe pas ! Regardez ça ! ». Cinq minutes plus tard, vous observez le cycle de vie d'un ver parasite dont le boulot est de s'enfouir dans l'oeil d'un petit agneau et de lui dévorer l'oeil de l'intérieur et l'agneau meurt dans une terrible agonie. Et alors, on se tourne vers cette personne et on lui demande, « Et alors ? Où est votre Dieu, maintenant ? »
On ne peut pas dire « Dieu existe », juste parce que le monde est splendide. Il faut aussi tenir compte du cancer des os chez les enfants ; il faut tenir compte du fait que pratiquement tous les animaux sauvages vivent sous la contrainte de ne pas avoir assez à manger et de mourir de mort violente. Il n'existe pas une façon dont on pourrait se contenter de choisir les jolis côtés, et de dire que cela signifie que Dieu existe, et ignorer les faits réels dont est faite la nature ; mais la merveille qu'est la Nature doit être prise dans son entièreté ; et c'est une chose merveilleuse, c'est absolument merveilleux ! L'idée qu'un athée ou un humaniste, si on veut, ne s'émerveille pas et ne se pose aucune question sur la réalité et la façon dont sont les choses est insensée ! Le truc, c'est que nous nous posons des questions jusqu'au bout ! Nous ne nous arrêtons pas en disant : « Ce que je n'arrive pas à comprendre, je l'appellerai Dieu », ce qui est ce qu'a fait l'humanité, au plan historique. C'est-à-dire que Dieu était absolument tout, il y a quelque mille ou deux-mille ans, parce que nous ne comprenions presque rien de la nature du monde ! Et au fur et à mesure que nous comprenions mieux, Dieu a perdu et perdu du terrain. Donc, maintenant, d'un coup, il n'est pratiquement plus nulle part. Il ne se trouve plus que dans les choses que nous ne comprenons pas, et qui sont importantes ! Mais je crois que c'est une telle insulte envers l'Humanité. Et les Grecs l'avaient compris ; ils comprenaient parfaitement que s'il y avait des êtres divins, ils sont capricieux, malfaisants pour la plupart, pas gentils, caractériels, envieux et, pour la plupart, profondément déplaisants. Parce que, ce qu'on peut dire, oui, ça va, il va y avoir Dieu ou des dieux, il faut bien admettre qu'ils sont pour le moins capricieux ! Ils ne sont certainement pas cohérents ! Ils ne sont certainement pas débordants d'amour, et, vraiment ! C'est juste... ma bonté !"