Dogen resta encore deux ans auprès de Nyojo
puis décida de retourner au Japon. Son maître lui confirma qu'il était alors
temps de transmettre à son tour I'enseignement du bouddhisme en aidant les autres
à s'éveiller à la vérité universelle. En 1227 Dogen retourna au Japon. Il ne
ramena rien d'autre que la pratique de zazen, shikantaza, telle que la lui avait
enseignée son maître À son retour au Japon, on lui demanda: " Qu'avez-vous rapporté?
" Dogen répondit: " Je suis revenu les mains vides. " Dans son recueil Eihei
Koroku, il écrira plus tard: " Ayant seulement étudié avec mon maître Nyojo
et ayant pleinement réalisé que les yeux sont horizontaux et le nez vertical,
je reviens chez moi les mains vides... Matin après matin, le soleil se lève
a l'est; nuit après nuit, la lune s'enfonce à 1'ouest. Les nuages disparaissent
et les montagnes manifestent leur réalité, la pluie cesse de tomber et les Quatre
Montagnes (la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort) s'aplanissent.
". Dogen s'installa d'abord à Kennin-ji, temple de Myozen, son premier maître
avec lequel il était parti en Chine et qui mourut pendant leur voyage. C'est
dans ce temple qu'il écrit son premier recueil: le Fukanzazengi, les règles
universelles pour la pratique du zazen. C'est le point essentiel de son enseignement:
seulement s'asseoir dans une posture exacte sans rechercher quoi que ce soit,
en laissant passer les pensées comme des nuages dans le ciel.
Les yeux sont horizontaux, le nez est vertical