Le bruit d'une seule main...

Quel est le bruit d'une seule main ?

Le bateau dérive sur le grand océan,
Au gré des vents, des vagues et des courants.
N'y a-t-il aucun capitaine à bord ?

Voilà un capitaine bien occupé.
Que dire alors de son second ?

Le capitaine doit savoir déléguer,
Et faire confiance à son second,
En voulant tout contrôler,
Il se fatigue inutilement,
Il gêne son second,
et son équipage,
Il est comme la mouche
du Coche...

A vue de nez, au suivi du cheminement du navire et sans regarder dans la cabine de pilotage, comment distinguer la conduite d'un capitaine de celle de son second ?

On ne peut distinguer la part du capitaine de la part du second...
Ils forment ensemble une seule et même entité.

Djee a écrit:On ne peut distinguer la part du capitaine de la part du second...
Pas plus qu'on ne peut distinguer le bruit de la main droite,
Du bruit de la main gauche...
Ils forment ensemble une seule et même entité.

N'oublions pas l'équipage, tout de même...

On ne peut distinguer la part du capitaine de la part du second...
Pas plus qu'on ne peut distinguer le bruit de la main droite,
Du bruit de la main gauche...
Ils forment ensemble une seule et même entité.

Dans ce cas, pourquoi parler du capitaine et de son second ? Qu'est-ce qui les distingue ?

Un tas de choses les distingue, mais l'un n'est pas meilleurs que l'autre...
Le travail du Capitaine n'est pas plus important,
que le travail du second ou comme le dit Yudo, de l'équipage...
Chacun a son histoire singulière,
Mais sans le travail d'équipe,
La bateau part à la dérive.
..

Dans ce cas, pourquoi parler du capitaine et de son second ?

Pourquoi pas ?

Quand le capitaine s'endort, le second se prend pour le capitaine et l'équipage a deux têtes. Et le navire n'est plus contrôlé. Quand le capitaine veille, le navire est contrôlé. Comment doit-il faire pour se reposer sans risquer de perdre la barre ?

Le capitaine dort jamais, il se repose...

Au repos du capitaine, comment est le navire ?

Pourquoi ne pas poser la question au Capitaine ?

Le capitaine ne répond à aucune question. Mais je connais la réponse : le navire est arrêté.
Question : comment le capitaine a-t-il arrêté le navire sachant que l'ancre ne touche pas le fond ?

comment le capitaine a-t-il arrêté le navire sachant que l'ancre ne touche pas le fond ?

Ne serait-il pas resté dans l'ouverture de la question, en évitant ainsi de se limiter dans ses réponses ?

Non. En fait, pour arrêter le navire, il doit faire un avec l'océan. Les vagues, les vents et les courants sont l'océan.. Quand l'océan bouge, le navire bouge avec lui mais est arrêté dans l'océan (ou par rapport à l'océan).

Certains pourraient demander quel est le rapport du navire à la question initiale, "le bruit d'une seule main". De mon point de vue, quand le capitaine tient bien la barre, chaque chose est à sa place et il n'y a plus de questions à se poser. Si quelqu'un lui demandait "quel est le bruit d'une seule main ?", il mériterait certainement sa main dans la figure. Il n'aurait pu espérer de meilleure réponse.

Djee a écrit:Une main ne fait aucun bruit par elle-même.
Que peut une main gauche, sans sa main droite.
Le bruit, la main droite, la main gauche forment un tout.

Ce peut être un élément de réponse au plan philosophique. Concernant le koân, c'est autre chose. L'étudiant doit trouver ce "son d'une seule main" en s'unifiant à la question. Il doit le trouver dans le silence (cet absence de bruit) et, pour cela, si j'ose dire, il doit "étouffer ce silence". Le son d'une seule main est dans la vacuité. Sans plonger dans la vacuité, impossible de le trouver.

Sinon, il y a un truc marrant que j'ai trouvé sur le net : http://www.philagora.net/dissert2/hibrep22.htm

Le son d'une seule main est dans la vacuité.

Oui c'est bien l'idée sous-jacente au fait que la main ne fait aucun bruit par elle-même.
Idem pour l'esprit, idem pour le corps, idem pour toute chose.
Et nous ne réalisons vraiment cela qu'au moment du Satori...
Tout ce qui précède le Satori, nous maintient sur un plan idéaliste...
Car nous vivons avec une idée de vacuité, plutôt qu'à travers une réalisation de cette vacuité...
Cela se révèle par le maintient de notre imagerie subconscientes,
Et de nos perturbations émotionnelles, névrotiques...

Sinon, il y a un truc marrant que j'ai trouvé sur le net : http://www.philagora.net/dissert2/hibrep22.htm

Le traitement de la question selon la dialectique occidentale, et son fond culturel...Ne manque pas de piquant...en effet !

A propos du satori, Ruth Faller-Sazaki, dans "usage du koân en Chine" (collection Hermes) dit que celui-ci (le satori) se situe "hors du temps". Il y a donc, dans le temps, tout ce qui précède et qui suit le satori.

Un jour quelqu'un me demanda s'il était possible d'avoir le satori sans s'en rendre compte. Je lui ai répondu que c'est ce que tout un chacun (exceptés les maitres) fait à chaque instant.

Certains pourraient demander quel est le rapport du navire à la
question initiale, "le bruit d'une seule main". De mon point de vue,
quand le capitaine tient bien la barre, chaque chose est à sa place et
il n'y a plus de questions à se poser. Si quelqu'un lui demandait "quel
est le bruit d'une seule main ?", il mériterait certainement sa main
dans la figure. Il n'aurait pu espérer de meilleure réponse.

Oui c'est ce que j'ai voulu signifié en écrivant ceci :

Lorsque le navire est à la dérive,
Le Capitaine répare les voiles,
Lorsque la mer est forte,
Il cherche à épauler la houle,
lorsque le temps est au beau fixe,
Il nettoie le pont, se restaure,
Quand c'est calme plat, il reste vigilant,
et veille au moral de son équipage,
Et quand il part se reposer,
Il donne des instructions,
à son second...
Avant de sombrer dans un repos réparateur.
Et au moindre incident, il monte à la passerelle.
Sans celui qui écoute pas de bruit...

Le Capitaine se conforme aux circonstances de la navigation...Tout est à sa place et le navire arrive à bon port...

Si quelqu'un lui demandait "quel
est le bruit d'une seule main ?", il mériterait certainement sa main
dans la figure. Il n'aurait pu espérer de meilleure réponse.

Oui ce serait là, un bel acte de compassion...Si quelqu'un en a besoin...qu'il n'hésite pas à le dire...