par Leela Lun 8 Juil 2013 - 14:00
Je ressens en effet cela partout: au centre tibétain, dans les églises, ... Cette tendance est très forte, chez les humains.
Je pense que si on veut "honorer le Bouddha", il faut sortir de ces conventions, de ces rituels dont on a perdu le sens, et qui constituent ce que Chögyam Trungpa nomme "le matérialisme spirituel".
Je ne généralise pas, hein ! Je sais que beaucoup conservent et respectent le sens profond des gestes qu'ils accomplissent. Je parle de cette tendance à l'oublier, et à faire passer la forme avant le sens.
Selon Chögyam Trungpa, « les problèmes fondamentaux du matérialisme spirituel sont communs à toutes les disciplines spirituelles. Pour le décrire, il a recours aux « trois seigneurs du matérialisme », le Seigneur de la Forme, et « sa quête névrotique de confort, de sécurité et de plaisir », le Seigneur de la Parole, et l'usage des « systèmes d'idées » et le Seigneur de l'Esprit, et l'effort de maintenir la « conscience de soi ». Selon Chögyam Trungpa, l'ego peut utiliser n'importe quoi pour subsister (alors que la démarche spirituelle a pour objectif de se débarrasser de l'ego). Par exemple, il peut se fasciner par sa propre pratique de méditation dans une attitude d'imitation qui n'est pas une pratique authentique. L'utilisation des croyances peut également « servir de façon névrotique ». Il préconise d'examiner sa propre expérience, selon les principes bouddhistes, afin de ne plus être « assujettis au trois seigneurs » lien
Attention: je ne suis pas contre les rites, les gestes, les prières, les pujas, que du contraire: j'en pratique aussi, mais c'est quand ils deviennent un but au lieu d'être un moyen, qu'on commence à dévier.
Pour moi, Bouddha signifie justement la libération de ces obligations et interdiction,de ces dogmes et croyances, puisqu'il s'agit d'expérimenter, et non pas d'adopter sans savoir pourquoi. Mais c'est si simple de ne pas trop réfléchir,d'adopter un comportement extérieur, on arrive même à se prendre pour un sage !
Quand je dis "on", je m'inclus bien sûr dedans (voir ma signature).