Le Bouddha, c’est l’Esprit
Ajahn Dune Atulo
Traduit par Jeanne Schut
http://www.dhammadelaforet.org/
Les enseignements qui suivent sont extraits du livre « Atulo », écrit par le Vénérable Bodhinandamuni, l’un des plus fidèles disciples d’Ajahn Dune. Ce grand maître, lui-même disciple d’Ajahn Mun, n’a jamais rien écrit, parlait peu et aucun de ses discours n’a été enregistré. Sa méthode d’enseignement était directe, sans détour et le plus souvent orientée vers la vérité ultime, sans fioriture.
Le mot pāli « citta » a été maintenu tout au long du texte car son sens, tel que décrit par Ajahn Dune, est très vaste. Par souci de clarté et de simplification, nous l’avons parfois traduit par le mot « Esprit », comme dans le titre.
Le Bouddha, c’est l’Esprit
Tous les Etres éveillés et tous les êtres qui peuplent ce monde ne sont rien d’autre que le citta, l’Esprit unique. Absolument rien n’existe en dehors du citta. Le citta unique, libre du « moi » conventionnel, n’a jamais été créé et ne pourra jamais être détruit. Il n’a pas de couleur, pas de forme ni d’apparence. Il n’est pas à l’intérieur des choses qui existent ni des choses qui n’existent pas. On ne peut pas supposer qu’il soit récent ou ancien, long ou court, grand ou petit, parce qu’il est au-delà de toute limite, au-delà de toute mesure, au-delà des étiquettes. Il ne laisse aucune trace et ne peut se comparer à rien.
Le citta unique est juste sous nos yeux mais faire usage de la raison pour le concevoir comme un objet ou comme un « moi » est impossible. Essayez et vous verrez ! On tombe aussitôt dans l’erreur. C’est comme un grand vide : il est sans limite et on ne peut ni le concevoir ni le mesurer.
Ce citta unique, voilà ce qu’est le Bouddha ; rien de plus. Il n’y a aucune différence entre le Bouddha et tous les autres êtres, sauf que les autres s’attachent à toutes sortes de choses dans le monde ; ils vont même chercher Buddha bhava, « la nature de Bouddha », en dehors d’eux-mêmes. C’est justement cette quête à l’extérieur qui les empêche de voir la nature de Bouddha. C’est comme utiliser le Bouddha pour trouver le Bouddha ou utiliser l’esprit pour trouver l’esprit. Ils pourront y mettre toute leur énergie pendant des siècles et des siècles, ils ne réaliseront jamais la nature de Bouddha.
Ce qu’ils ne savent pas, c’est que, s’ils cessent de penser et d’imaginer, s’ils mettent fin à la confusion mentale liée à cette quête, « le Bouddha » apparaîtra sous leurs yeux parce que le citta, l’Esprit lui-même, est le Bouddha.
Le Bouddha est simplement tous les êtres vivants. Quand quelqu’un découvre cela, ce n’est pas une mince affaire et quand un Bouddha le voit, ce n’est rien de spécial. Si nous pratiquons les Dix Perfections (paramitta) ou l’une des nombreuses façons d’acquérir des mérites, même au point d’avoir autant de mérites qu’il y a de grains de sable au fond du Gange, nous devons tenir compte de ces choses-là. Si, dans tous nos actes, nous sommes fermement établis dans la Vérité, cela signifie que notre esprit est le citta unique et que, déjà, nous ne faisons qu’un avec tous les Etres éveillés. Nous ne devons pas essayer d’ajouter quoi que ce soit à cela au travers de pratiques qui n’ont aucun sens car tout est déjà là. Si l’occasion se présente, faites ces praiques mais, ensuite, contentez-vous « d’être ».
Si vous ne voyez pas encore clairement et sans le moindre doute, que le citta, cet Esprit unique, est synonyme de « Bouddha », si vous restez attaché aux formes, aux rituels et aux coutumes consistant à accumuler des mérites, c’est que votre vision des choses est encore erronée ; elle n’est pas en accord avec la Voie.
L’Esprit unique, voilà ce qu’est le Bouddha. Il n’existe aucun autre Bouddha, nulle part ; il n’existe aucun autre Esprit, nulle part. Il est aussi lumineux et parfait que le vide ; il n’a aucune forme, aucune apparence. Si nous n’utilisons notre esprit que pour imaginer et rêver, c’est comme jeter aux ordures ce qui a du sens pour nous attacher aux formes, lesquelles ne sont qu’extérieures. Le Bouddha qui est au-delà du temps n’est pas le Bouddha auquel nous sommes attachés.
Quand on pratique les Six Perfections (générosité, vertu, patience, effort, attention et sagesse) ainsi que toutes les autres méthodes similaires pour devenir un Bouddha, on avance petit à petit. Mais ce n’est pas là que se trouve le Bouddha éternel dont je parle. Atteindre l’état de Bouddha ne s’obtient pas à travers ces pratiques ou méthodes mais en s’éveillant et en ouvrant nos yeux au citta unique. Il n’y a rien à atteindre. Voilà le véritable Bouddha. Ce citta contient à lui seul le Bouddha et toute chose – tout est là. Il n’existe rien en dehors de cela.
Le citta est comme la vacuité : en lui il n’y a ni confusion ni mal. C’est comme lorsque le soleil traverse le vide de l’espace : ses rayons et sa lumière emplissent tous les recoins de la terre parce que, quand le soleil se lève, il illumine toute la terre de manière égale. Le vide ne devient pas plus lumineux et, quand le soleil se couche, le vide ne s’assombrit pas. Lumière et ombre sont interchangeables. La nature du vide ne change jamais.
suite...
http://www.dhammadelaforet.org/sommaire/dune/ajahn_dune.html
avec metta
gigi
Ajahn Dune Atulo
Traduit par Jeanne Schut
http://www.dhammadelaforet.org/
Les enseignements qui suivent sont extraits du livre « Atulo », écrit par le Vénérable Bodhinandamuni, l’un des plus fidèles disciples d’Ajahn Dune. Ce grand maître, lui-même disciple d’Ajahn Mun, n’a jamais rien écrit, parlait peu et aucun de ses discours n’a été enregistré. Sa méthode d’enseignement était directe, sans détour et le plus souvent orientée vers la vérité ultime, sans fioriture.
Le mot pāli « citta » a été maintenu tout au long du texte car son sens, tel que décrit par Ajahn Dune, est très vaste. Par souci de clarté et de simplification, nous l’avons parfois traduit par le mot « Esprit », comme dans le titre.
Le Bouddha, c’est l’Esprit
Tous les Etres éveillés et tous les êtres qui peuplent ce monde ne sont rien d’autre que le citta, l’Esprit unique. Absolument rien n’existe en dehors du citta. Le citta unique, libre du « moi » conventionnel, n’a jamais été créé et ne pourra jamais être détruit. Il n’a pas de couleur, pas de forme ni d’apparence. Il n’est pas à l’intérieur des choses qui existent ni des choses qui n’existent pas. On ne peut pas supposer qu’il soit récent ou ancien, long ou court, grand ou petit, parce qu’il est au-delà de toute limite, au-delà de toute mesure, au-delà des étiquettes. Il ne laisse aucune trace et ne peut se comparer à rien.
Le citta unique est juste sous nos yeux mais faire usage de la raison pour le concevoir comme un objet ou comme un « moi » est impossible. Essayez et vous verrez ! On tombe aussitôt dans l’erreur. C’est comme un grand vide : il est sans limite et on ne peut ni le concevoir ni le mesurer.
Ce citta unique, voilà ce qu’est le Bouddha ; rien de plus. Il n’y a aucune différence entre le Bouddha et tous les autres êtres, sauf que les autres s’attachent à toutes sortes de choses dans le monde ; ils vont même chercher Buddha bhava, « la nature de Bouddha », en dehors d’eux-mêmes. C’est justement cette quête à l’extérieur qui les empêche de voir la nature de Bouddha. C’est comme utiliser le Bouddha pour trouver le Bouddha ou utiliser l’esprit pour trouver l’esprit. Ils pourront y mettre toute leur énergie pendant des siècles et des siècles, ils ne réaliseront jamais la nature de Bouddha.
Ce qu’ils ne savent pas, c’est que, s’ils cessent de penser et d’imaginer, s’ils mettent fin à la confusion mentale liée à cette quête, « le Bouddha » apparaîtra sous leurs yeux parce que le citta, l’Esprit lui-même, est le Bouddha.
Le Bouddha est simplement tous les êtres vivants. Quand quelqu’un découvre cela, ce n’est pas une mince affaire et quand un Bouddha le voit, ce n’est rien de spécial. Si nous pratiquons les Dix Perfections (paramitta) ou l’une des nombreuses façons d’acquérir des mérites, même au point d’avoir autant de mérites qu’il y a de grains de sable au fond du Gange, nous devons tenir compte de ces choses-là. Si, dans tous nos actes, nous sommes fermement établis dans la Vérité, cela signifie que notre esprit est le citta unique et que, déjà, nous ne faisons qu’un avec tous les Etres éveillés. Nous ne devons pas essayer d’ajouter quoi que ce soit à cela au travers de pratiques qui n’ont aucun sens car tout est déjà là. Si l’occasion se présente, faites ces praiques mais, ensuite, contentez-vous « d’être ».
Si vous ne voyez pas encore clairement et sans le moindre doute, que le citta, cet Esprit unique, est synonyme de « Bouddha », si vous restez attaché aux formes, aux rituels et aux coutumes consistant à accumuler des mérites, c’est que votre vision des choses est encore erronée ; elle n’est pas en accord avec la Voie.
L’Esprit unique, voilà ce qu’est le Bouddha. Il n’existe aucun autre Bouddha, nulle part ; il n’existe aucun autre Esprit, nulle part. Il est aussi lumineux et parfait que le vide ; il n’a aucune forme, aucune apparence. Si nous n’utilisons notre esprit que pour imaginer et rêver, c’est comme jeter aux ordures ce qui a du sens pour nous attacher aux formes, lesquelles ne sont qu’extérieures. Le Bouddha qui est au-delà du temps n’est pas le Bouddha auquel nous sommes attachés.
Quand on pratique les Six Perfections (générosité, vertu, patience, effort, attention et sagesse) ainsi que toutes les autres méthodes similaires pour devenir un Bouddha, on avance petit à petit. Mais ce n’est pas là que se trouve le Bouddha éternel dont je parle. Atteindre l’état de Bouddha ne s’obtient pas à travers ces pratiques ou méthodes mais en s’éveillant et en ouvrant nos yeux au citta unique. Il n’y a rien à atteindre. Voilà le véritable Bouddha. Ce citta contient à lui seul le Bouddha et toute chose – tout est là. Il n’existe rien en dehors de cela.
Le citta est comme la vacuité : en lui il n’y a ni confusion ni mal. C’est comme lorsque le soleil traverse le vide de l’espace : ses rayons et sa lumière emplissent tous les recoins de la terre parce que, quand le soleil se lève, il illumine toute la terre de manière égale. Le vide ne devient pas plus lumineux et, quand le soleil se couche, le vide ne s’assombrit pas. Lumière et ombre sont interchangeables. La nature du vide ne change jamais.
suite...
http://www.dhammadelaforet.org/sommaire/dune/ajahn_dune.html
avec metta
gigi