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© 2005 Michael Eido Luetchford
Le Sûtra du Coeur de la Grande Pratique de Zazen
[Une interprétation à partir de la version sanscrite, par Michael Eido Luetchford]
Voici ce que j'ai entendu :
Un jour, le Bouddha Gautama demeurait sur le Pic du Vautour avec un grand nombre de moines et de bodhisattvas assemblés. Le Bouddha était sur le point de terminer sa pratique de Zazen qui est la sagesse elle-même. A ce moment-là, le grand bodhisattva Avalokitesvara, au cours de sa pratique de Zazen, en était venu à reconnaître ces choses :
Il avait reconnu que les cinq aspects qui servent à décrire le corps psycho-physique (forme physique, sensation, perception, concepts, conscience) n'ont pas en soi d'existence réelle. Alors, le vénérable Sariputra, avec la dignité d'un bouddha, demanda au grand bodhisattva Avalokitesvara :
« Si une personne sincère de bonne famille veut pratiquer Zazen, comment doit-on lui enseigner ? »
Le grand bodhisattva Avalokitesvara répondit alors comme suit à Sariputra :
« Sariputra, lorsqu'un homme ou une femme sincère de bonne famille commence la pratique de Zazen, elle va reconnaître que les cinq aspects qui servent à décrire le corps psycho-physique n'ont pas en soi d'existence séparée. La forme physique est dépourvue d'une existence séparée qui lui serait propre. Ce qui est dépourvu d'une existence séparée qui lui serait propre est forme physique. Il n'y a pas de forme physique autre que la forme qui est dépourvue de sa propre existence séparée, et il n'y a pas de forme dépourvue de sa propre existence séparée qui serait autre que la forme physique. La forme physique et ce qui est dépourvu de sa propre existence séparée sont identiques.
De même, les quatre autres aspects sont eux aussi dépourvus de leur propre existence séparée. De sorte, Sariputra, que toutes choses en ce monde sont dépourvues de leur propre existence séparée ; il n'y a pas de choses qui surgissent en ce monde et qui, ensuite, cessent d'être ; les classifications de pur et d'impur ne les décrivent pas, et elles ne sont ni en manque ni en excès ; elles sont « juste comme elles sont ». A ce moment-même, Sariputra, il s'ensuit que dans ce qui est dépourvu de sa propre existence séparée, il n'y a ni forme, ni sensation, ni perception, ni concept humain, ni conscience. [en ce qui est sans sa propre existence séparée,] il n'y a ni organes de la perception tels que les yeux, les oreilles, le nez, la langue, le corps ou le mental, pas plus que leurs fonctions de vue, d'ouïe, d'odorat, de goût, de toucher ou d'objet de la pensée. Comme la fonction de la vue est dépourvue d'existence séparée, il n'y a pas lieu de séparer la réalité entre le sujet qui voit et l'objet qui est vu, et pas non plus d'interprétation mentale. Comme il n'y a ni connaissance ni ignorance, et pas d'endroit où la connaissance se tiendrait, il n'y a pas de vieillissement ni de mort, et pas de fondement pour le vieillissement et la mort. Il n'y a pas quatre nobles vérités. Il n'y a pas d'élaboration de la compréhension, pas d'obtention, rien à obtenir. Et comme il n'y a rien à obtenir, Sariputra, la pratique de Zazen disperse les illusions mentales.
En se rendant compte que les illusions mentales ne sont pas réelles, les gens qui pratiquent Zazen surmontent l'illusion et sont enracinés dans la réalité. Tous les bouddhas du passé, du présent et du futur ont cherché leur salut dans la pratique de Zazen, qui les éveille à la sagesse.
Le mantra qui décrit Zazen en est donc un de grande pénétration, il est suprême, sans égal. Il peut guérir de la souffrance et il est vrai, il n'est pas faux. Et voici le mantra de Zazen :
Allé, allé, passé dans l'unité de l'autre côté. Gloire à la parfaite sagesse intuitive. Ceci est ce que les gens réaliseront de par la pratique de Zazen ».
Le Bouddha se leva alors de son Zazen et fit l'éloge des paroles du grand bodhisattva Avalokitesvara :
« Bien, bien, mon cher ! C'est bien ainsi que c'est. C'est bien ainsi que tu devrais enseigner aux gens à pratiquer Zazen. Tous les bouddhas s'en réjouiront ! »
Lorsque le Bouddha eut dit ces paroles, le vénérable Sariputra, le grand bodhisattva Avalokitesvara, toute l'assemblée et l'ensemble du monde se réjouirent et firent l'éloge des paroles du Bouddha.
Ainsi prend fin le Sûtra du Coeur de la Pratique de Zazen.
© 2005 Michael Eido Luetchford
Le Sûtra du Coeur de la Grande Pratique de Zazen
[Une interprétation à partir de la version sanscrite, par Michael Eido Luetchford]
Voici ce que j'ai entendu :
Un jour, le Bouddha Gautama demeurait sur le Pic du Vautour avec un grand nombre de moines et de bodhisattvas assemblés. Le Bouddha était sur le point de terminer sa pratique de Zazen qui est la sagesse elle-même. A ce moment-là, le grand bodhisattva Avalokitesvara, au cours de sa pratique de Zazen, en était venu à reconnaître ces choses :
Il avait reconnu que les cinq aspects qui servent à décrire le corps psycho-physique (forme physique, sensation, perception, concepts, conscience) n'ont pas en soi d'existence réelle. Alors, le vénérable Sariputra, avec la dignité d'un bouddha, demanda au grand bodhisattva Avalokitesvara :
« Si une personne sincère de bonne famille veut pratiquer Zazen, comment doit-on lui enseigner ? »
Le grand bodhisattva Avalokitesvara répondit alors comme suit à Sariputra :
« Sariputra, lorsqu'un homme ou une femme sincère de bonne famille commence la pratique de Zazen, elle va reconnaître que les cinq aspects qui servent à décrire le corps psycho-physique n'ont pas en soi d'existence séparée. La forme physique est dépourvue d'une existence séparée qui lui serait propre. Ce qui est dépourvu d'une existence séparée qui lui serait propre est forme physique. Il n'y a pas de forme physique autre que la forme qui est dépourvue de sa propre existence séparée, et il n'y a pas de forme dépourvue de sa propre existence séparée qui serait autre que la forme physique. La forme physique et ce qui est dépourvu de sa propre existence séparée sont identiques.
De même, les quatre autres aspects sont eux aussi dépourvus de leur propre existence séparée. De sorte, Sariputra, que toutes choses en ce monde sont dépourvues de leur propre existence séparée ; il n'y a pas de choses qui surgissent en ce monde et qui, ensuite, cessent d'être ; les classifications de pur et d'impur ne les décrivent pas, et elles ne sont ni en manque ni en excès ; elles sont « juste comme elles sont ». A ce moment-même, Sariputra, il s'ensuit que dans ce qui est dépourvu de sa propre existence séparée, il n'y a ni forme, ni sensation, ni perception, ni concept humain, ni conscience. [en ce qui est sans sa propre existence séparée,] il n'y a ni organes de la perception tels que les yeux, les oreilles, le nez, la langue, le corps ou le mental, pas plus que leurs fonctions de vue, d'ouïe, d'odorat, de goût, de toucher ou d'objet de la pensée. Comme la fonction de la vue est dépourvue d'existence séparée, il n'y a pas lieu de séparer la réalité entre le sujet qui voit et l'objet qui est vu, et pas non plus d'interprétation mentale. Comme il n'y a ni connaissance ni ignorance, et pas d'endroit où la connaissance se tiendrait, il n'y a pas de vieillissement ni de mort, et pas de fondement pour le vieillissement et la mort. Il n'y a pas quatre nobles vérités. Il n'y a pas d'élaboration de la compréhension, pas d'obtention, rien à obtenir. Et comme il n'y a rien à obtenir, Sariputra, la pratique de Zazen disperse les illusions mentales.
En se rendant compte que les illusions mentales ne sont pas réelles, les gens qui pratiquent Zazen surmontent l'illusion et sont enracinés dans la réalité. Tous les bouddhas du passé, du présent et du futur ont cherché leur salut dans la pratique de Zazen, qui les éveille à la sagesse.
Le mantra qui décrit Zazen en est donc un de grande pénétration, il est suprême, sans égal. Il peut guérir de la souffrance et il est vrai, il n'est pas faux. Et voici le mantra de Zazen :
Allé, allé, passé dans l'unité de l'autre côté. Gloire à la parfaite sagesse intuitive. Ceci est ce que les gens réaliseront de par la pratique de Zazen ».
Le Bouddha se leva alors de son Zazen et fit l'éloge des paroles du grand bodhisattva Avalokitesvara :
« Bien, bien, mon cher ! C'est bien ainsi que c'est. C'est bien ainsi que tu devrais enseigner aux gens à pratiquer Zazen. Tous les bouddhas s'en réjouiront ! »
Lorsque le Bouddha eut dit ces paroles, le vénérable Sariputra, le grand bodhisattva Avalokitesvara, toute l'assemblée et l'ensemble du monde se réjouirent et firent l'éloge des paroles du Bouddha.
Ainsi prend fin le Sûtra du Coeur de la Pratique de Zazen.