par lausm Mar 2 Sep 2014 - 17:33
Elle est celle qui nous est le plus équilibrée pour nous.
et je parle d'expérience.
La toxicité d'une personne, peut paraître un jugement...mais en fait, il n'y a là dedans que des critères subjectifs.
La personne dite toxique, peut l'être parce qu'elle ne va pas bien, en toute inconscience.
Cependant, inconscient de la souffrance qu'on crée, ne justifie pas qu'on répande la souffrance.
Or, il me semble que le premier voeu du bodhisattva, souvent traduit par "aussi nombreux soient tous les êtres, je fais voeu de les sauver tous", entraîne une déviance qui est qu'on choisit de ne pas penser à soi pour se centrer sur le bien des autres.
Je pense que c'est une position totalement dualiste, et ça revient à ce que je disais sur le déséquilibre des relations dans de nombreux centres, où les gens entrent en posture de vulnérabilité car laissant toutes leurs défenses au vestiaire, ils vont aussi donner sans attente, dans une application à la lettre de mushotoku, sans but ni esprit de profit qu'on enseigne, dans une attitude de don désintéressée, que certains ne manqueront pas d'exploiter.
Donc, il est parfois nécessaire de calculer ce qu'on donne et à qui, car l'amour inconditionnel ne signifie pas ne pas avoir de limite.
Car sinon, l'alcoolique voudra toujours de l'alcool, et le vrai amour, n'est pas de lui donner du fric quand il le réclame, mais de dire qu'on ne nourrira pas son addiction.
C'est difficile, car je pense qu'on a une perception dualiste héritée d'un héritage judéo-chrétien qui nous a inculqué l'amour universel, qu'on calque sur ce qu'on lit et reçoit du bouddhisme, alors que la régulation des rapports humains ne sont pas forcément pareils dans les sociétés concernées.
Après, souvent, des gens en souffrance donnent, pour se mettre en position de se protéger des autres...quand on va donner, on n'est pas débiteur de l'autre, on met aussi l'autre à distance de son intimité en allant vers lui au lieu de le laisser venir...c'est pour ça que donner c'est bien, mais qu'il faut savoir aussi recevoir. Sinon la relation est asymétrique.
Ensuite, l'amour, ce n'est pas nier ses propres besoins au profit de l'autre en face...quand la relation devient asymétrique, et qu'un des deux ne veut surtout par remettre en cause la dynamique alors qu'elle nous fait souffrir, peut-on considérer qu'il s'agisse encore d'amour?
Car l'amour, c'est aussi donner l'opportunité à autrui de pouvoir nous donner. Car cela lui permet d'exister. Aussi.
Donc si la source de l'amour peut être illimitée, si on la bouche, alors il y a problème. Si quelqu'un phagocyte notre énergie quand on la déploie à son propre profit exclusif, elle lèse ceux qui peuvent aussi en profiter, et nous lèse nous-même, et au final se lèse elle-même en voulant tout pour elle.
C'est pour ça que les vrais enseignants, quand on les observe, en fait, savent très bien se protéger, gèrer leur temps et leur énergie pour pouvoir continuer dans la durée, sinon, comme le dit ce mondo, si on est vide d'énergie, comment donner aux autres? Si on n'est pas séparés des autres, comment devrait-on se traiter soi-même autrement qu'on traite les autres?
Nous méritons l'attention qu'on donne aux autres aussi pour nous-mêmes. Sinon on ne peut plus rien offrir.