Par Chögyam Trungpa Rinpoche
Le 2 juin 2011, par Daishin,
Quand l’esprit d’une personne se mélange avec le Dharma, correctement et complètement, quand une personne devient une personne du dharma, on peut vraiment voir la différence. Les personnes du Dharma marchent différemment, se conduisent différemment, mangent différemment et parlent différemment. On peut automatiquement reconnaître une personne qui est éduquée par le Dharma.
A travers la pratique du Dharma, vos habituelles sauvagerie, infamie et stupidité sont transformées en une attitude attentive, brave et fondamentalement bonne. Si cela ne se produit pas, vous aurez d’énormes difficultés à comprendre ou même à entrevoir la vérité des enseignements. Il vous faut apprendre à devenir une personne du Dharma, dans chaque activité de votre vie. Alors vos activités ne sont plus une façon de prendre des vacances par rapport au Dharma ou à la pratique ; au lieu de cela vous maintenez toujours une attitude dharmique, un état dharmique en vous-même.
Il faut que nous soyons des personnes authentiques et douces. C’est ce qui compte le plus pour moi. Ceci est un point fondamental : nous essayons d’être authentiques. Nous essayons de tout faire correctement, en suivant précisément les enseignements du Bouddha. Les sept caractéristiques d’une personne du Dharma se rapportent à la façon dont nous pouvons nous relier à nous même, dans cet esprit.
Etre sans passions
La passion est ici liée à l’impossibilité à se connecter avec l’ennui – le besoin d’une énergie extérieure à vous ou d’un divertissement qui vous nourrisse. Un pratiquant est quelqu’un qui peut se maintenir sans cette aide, quelqu’un qui peut se connecter directement avec l’ennui.
Le Contentement
Le contentement est lié à l’absence de passions et au dépassement de la paresse. Il est connecté avec le fait d’apprécier ce que vous avez, de se réjouir et de célébrer la simplicité de la pratique elle-même et la simplicité de la vie. Vous êtes contenu et content à l’intérieur de votre propre existence. Vous appréciez également les obstacles et le dépassement des obstacles comme faisant partie de cette simplicité.
Empêcher la surabondance d’activités
Il s’agit ici d’empêcher la surabondance d’activités ou plutôt de réduire vos activités. Cela revient à couper les discours non fonctionnels, couper la mentalité de baby-sitter, et couper la mentalité de divertissement.
La Bonne conduite
C’est un sens direct de l’attention et de la conscience : quoi que vous fassiez, vous devriez essayer de le voir comme un extension de votre pratique assise – votre façon générale d’être conscient et d’éviter la suractivité. La conscience fondamentale est une question de réveil –simplement de réveil. Vous pourriez être éveillé et conscient en même temps, sur le champ. Vous vous respectez vous-même et vous respectez le caractère sacré de votre être tout entier. Vous pouvez réellement apprécier le monde autour de vous.
La Conscience de l’enseignant
Vous reconnaissez que vous faites partie d’une certaine tradition et discipline. Vous avez un enseignant qui vous sert d’exemple, en vous montrant la façon dont vous devriez vous comporter. Vous pouvez vous passer de la timidité, afin de vous relier directement à votre enseignant et l’imiter correctement, complètement.
Propager le Dharma
Cela se réfère au développement ou à la propagation complète et approfondie de votre intellect. Vous devriez découvrir et comprendre qui vous êtes et ce qui vous constitue, ce qui constitue votre esprit, ce qui constitue les projections de votre esprit, et ce qui constitue la relation que vous avez avec votre monde. Il y a en chacun des qualités positives et bonnes, la bonté fondamentale. L’étude du Dharma va vous aider à réaliser et à apprécier cette bonté fondamentale, tout en vous aidant à comprendre les enseignements eux-mêmes.
La bonté comme attitude
De votre pratique et votre discipline vient une attitude ou un sens fondamental de la bonté. Si vous continuez à vous asseoir, vous allez découvrir que la santé mentale et la folie existent toutes deux en vous. La folie n’est pas spécialement considérée comme un obstacle ; elle est simplement vue comme du petit bois. A cause de votre folie, vous êtes ici. Vous ne vous arrêtez pas là ; vous allez plus loin et vous illuminez une plus grande santé, en vous asseyant et en observant parfaitement vos activités.
Ce dont je vous parle en fin de compte c’est d’être attentif aux détails de votre vie et au mode de fonctionnement de votre esprit et de votre comportement. Au premier instant de votre réveil et juste avant de vous endormir, ayez l’air et soyez authentiques : vous ne pouvez pas vous leurrer vous-même. Si vous avez déjà essayé de vous leurrer, n’en faites rien s’il vous plaît. Ça ne marchera pas ; ça pourrait être suicidaire. Il vous faut développer un sens de l’appréciation, et réduire vos exigences et vous en tenir à l’essentiel.
Chögyam Trungpa Rinpoche
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