Recueil de la Falaise Verte

“Dans l'oeil gauche, une demi-livre… dans l'oeil droit, huit onces.”

(commentaire des versets, 56ème cas, Recueil de la Falaise Verte (Hekiganroku)

Lièvres et chevaux ont des cornes–
Boeufs et béliers n'en ont pas.
Pas même un poil, pas même une touffe–
Telles montagnes, tels pics.
Les reliques d'or existent toujours à cet instant–
Avec ces vagues écumantes qui noient le ciel, où les mettre?
Il n'y a nulle part où les mettre–
Même celui qui est retourné à l'ouest avec un soulier les a perdues.

(versets, cas 55 Ibid)

Bonjour,

Ce serait pas plutôt : Le Recueil de la falaise bleue (en mandarin Biyan lu ou, selon d'autres transcriptions, Pi-yen-lu 碧巖錄) ?

La falaise verte c'est je crois un lieu rinzai de l’Ardèche. Toute une histoire plutôt "corsée" sur ce forum.

"vert" et "bleu", c'est le même caractère chinois: 青

C'est d'ailleurs un truc fréquent dans diverses langues: en irlandais c'est pareil, gorm signifie indistinctement vert et bleu.

Un histoire "corsée"??? Je n'oserais pas!!!

Autre version du même:

Un moine demanda à Tôzan (東山："Mont de l'Est"):

"Lorsqu'arrivent le chaud ou le froid, comment les éviter?"
Tôzan répondit: "Pourquoi ne pas aller là où il ne fait ni chaud ni froid?"
Le moine demanda: "Quelle sorte d'endroit est-ce, là où il ne fait ni chaud ni froid?"
Tôzan dit: "Quand il fait chaud, crevez de chaud, quand il fait froid, mourez de froid."

Quant aux cas 55 et 56, ce sont:

55:
La visite de condoléances de Dôgo.
Dôgo et Zengen se rendirent dans un foyer pour faire leurs condoléances. Zengen tapa sur le cercueil et demanda: "C'est mort ou c'est vivant?"
Dôgo répondit: "Je ne dis pas mort, je ne dis pas vivant."
Zengen demanda "Pourquoi donc?"(il faisait partie de la lignée de Seppo Gison)
Dôgo répondit: "Je ne le dirai pas, je ne le dirai pas!" (nananère...)

Sur le chemin du retour, Zengen dit:
"Maître, je vous en prie, dites-le moi tout de suite ou je vous frappe."
Dôgo répondit: "Si tu veux me frapper, vas-y, mais je ne te le dirai jamais."
Sur quoi, Zengen le frappa.

Quelque temps après, Dôgo décéda. Zengen partit chez Sekisô et lui raconta ce qui s'était passé. Sekisô lui dit: ""Je ne dis pas mort, je ne dis pas vivant."
Zengen demanda: "Pourquoi donc?"
Sekisô répondit: "Je ne le dirai pas, je ne le dirai pas!"
A ces mots, Zengen eut soudain un éclair de compréhension.

Un jour, Zengen prit une bêche et traversa la salle du Dharma d'est en ouest et d'ouest en est. Sekisô lui demanda: "Que faites-vous?"
Zengen répondit: "Je cherche les os sacrés de feu mon maître."
Sekiso déclara: "Des volutes géantes de nuages à tous les horizons; des cumulus qui s'enflent jusqu'aux cieux. Quelle sorte d'os sacrés de feu votre maître cherchez-vous?"
(Setcho commenta: "Les cieux! Les cieux!")
Zengen répondit: "C'était excellent pour que je gagne en pouvoir".
Taigen Fu (il faisait partie de la lignée de Seppo Gison) répondit: "Les os sacrés de feu son maître sont toujours là."

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56
Kinzan et la flèche.

Un dévôt zen nommé Ryô demanda à Kinzan: "Qu'en est-il lorsqu'une seule flèche passe à travers trois barrières?"
Kinzan répondit: "Faites sortir le maître de derrière les barrières, que je puisse le voir."
Ryô répliqua: "Dans ce cas, je vais reconnaître mon échec et le corriger."
Kinzan demanda: "Jusqu'où voulez-vous attendre?"
Ryô répondit: "J'ai fait une joli tir, mais personne n'a pu voir la flèche," et il sortit.
Kinzan rétorqua: "Attendez, monsieur!"
Ryô tourna la tête, Kinzan le saisit et dit: "Mettons de côté l'histoire de la flèche qui passe à travers trois barrières. Tirez juste une flèche pour moi que je puisse la voir."
Ryô hésita. Kinzan lui donna sept coups de bâton et dit: "Je vais permettre à ce type de se prendre la tête pendant trente ans."