par Invité Mar 21 Juil 2009 - 11:08
Indépendamment de ce que peut évoquer, pour chacun d'entre nous, le commentaire de Ryôkei, il y a un aspect, dans la deuxième partie du commentaire, qui est (à mon avis) très utile, voire fondamental, dans la pratique du zen. Ryôkei dit "Lorsqu'un homme est mort, on ne peut pas lire les pensées du cours de sa vie".
Vivants, nous lisons dans notre esprit les pensées qui passent. Nous les lisons et nous considérons que ces pensées constituent la totalité de notre être. Nous sommes convaincus qu'en dehors de ses pensées... nous n'avons aucune existence. Quand nous décidons d'arrêter le cours de ces pensées, même pendant zazen, nous constatons que c'est difficile. Pourquoi ? Parce que nous n'avons pas "déposé le fardeau". Déposer le fardeau, c'est comme entrer dans la mort. Mais nous ne sommes pas encore morts. Ce qui vit alors, ce n'est pas un fatras de pensées ou d'opinion. Ce qui vit, c'est Prajna tourné vers sa propre nature de Bouddha. Et quand nous quittons cet état particulier, nous pouvons reprendre le cours des pensées, mais si nous nous plaçons toujours du côté du miroir (et non du côté des reflets) et que nous y veillons, que peut-il nous arriver ? Rien. Il ne peut rien nous arriver.