Taisen Deshimaru et sôtô/rinzai
Souvent Deshimaru nous a parlé du rinzai et je n’ai jamais vu dans ses propos un rejet ou un dénigrement méprisant comme l’on fait certains autres maîtres sôtô.
Il a d’ailleurs souvent répété qu’un maître rinzai et un maître sôtô c’était tout à fait équivalent. C’est d’ailleurs l’opinion de beaucoup d’enseignants certifiés des deux écoles. Bien sûr cela ne l’a pas empêché de faire aussi des critiques assez virulentes sur certains « détails ». Mais les maîtres Sôtô se critiquent souvent entre eux avec beaucoup d’énergie, c’est historiquement connu et Dôgen n’est pas un des moindres à s’être adonné à ce sport avec une grande persévérance…
Quoi qu’il en soit, la pratique du zen enseigné par T. Deshimaru n’est pas tout à fait celle de Kodo Sawaki, particulièrement en ce qui concerne la respiration. Kodo ne préconisait pas un contrôle de quoi que ce soit à ce sujet et tous ses disciples ont remarqué cette différence dans la pratique au sein de l’AZI. Ceux qui ont eu le shiho de Kodo comme Narita l’explique par le fait que T. Deshimaru a beaucoup travaillé avec des maîtres rinzai connus pour insister sur une expiration lente, longue, profonde, suivie d’une inspiration plus brève. C’est aussi ce qui est pratiqué dans les écoles d’art martiaux au japon et les militaires hauts gradés faisaient souvent des périodes de zazen dans les monastères rinzai.
Donc maître Taisen Deshimaru n’a pas eu, pour beaucoup de proches de Kodo, un enseignement rigoureusement identique à celui auxquels ils ont eu droit. Pour autant c’est vraiment un enseignement sôtô qui fut donné, mais très édulcoré de toutes les spécialités japonaises qui, après sa disparition, sont apparues avec le rapprochement du temple de la Gendronnière et celui de Eiheiji.
Par contre cette pratique d’une respiration abdominale très concentrée est restée, ainsi que quelques autres spécialités inculquées à ses disciples proches.
Pour autant il est à prendre très sérieusement que si le chemin d’accès n’est pas le même, il n’en demeure pas moins que sôtô et rinzai aboutissent finalement à la même réalisation (dixit Mokudo Taisen Deshimaru).