Avec metta
Gigi
Dominique Thomas a écrit:
Les Paroles du Bouddha constituent bien évidemment un tout mais on les classe cependant selon trois niveaux, appelés les Trois Tours de Roue du Dharma ; la roue étant, depuis les temps anciens, un symbole de puissance et de dynamique.
Le premier cycle d’enseignement fut donné à Sarnath, dans le Nord de l’Inde, près de la cité de Varanassi plus connue aujourd’hui sous le nom de Bénarés. Il s’agit des Quatre Nobles Vérités dont on pourrait dire qu’il s’agit à la base d’un constat :
- Le constat de l’insatisfaction et de la souffrance expérimentées continuellement par les êtres.
- Le constat du fait que l’origine de cette souffrance n’est pas la réalité mais la manière dont l’esprit appréhende cette réalité.
- Puisque l’origine de la souffrance n’est pas la réalité elle-même, il est possible de s’en libérer et d’accéder à l’au-delà de la souffrance, terme dont l’équivalent en sanscrit est nirvana.
- Il existe un chemin permettant à tous les êtres sans exception de se libérer de cette cause de souffrance et de ses conséquences.
Ces Quatre Nobles Vérités constituent le fondement ce que l’on nomme le Petit Véhicule, le Hinayana ou bien encore le Théravada.
Le deuxième Tour de Roue du Dharma est principalement l’enseignement sur la vacuité, l’absence de réalité propre des phénomènes tant extérieurs qu’intérieurs. Bien sûr, il y a la souffrance, l’origine de la souffrance, l’au-delà de la souffrance et le chemin de la libération, tout ceci est vrai mais relativement vrai. A un niveau plus subtil, il est impossible de mettre le doigt sur une entité, subtile ou concrète, ayant une existence réelle. A l’image d’un rêve ou d’un arc-en-ciel, la manifestation peut être expérimentée mais elle est de l’ordre de l’illusion. Cet enseignement extrêmement profond fut donné par le Bouddha à Rajgir, en un lieu nommé le Pic des Vautours. Il sera largement développé quelques siècles plus tard par Nagarjuna et d’autres grands maîtres. Il constituera ce que l’on appelle le Madhyamika ou Voie du Milieu et servira de base au Mahayana, le Grand Véhicule.
Le Troisième Tour de Roue du Dharma est un nouvel éclaircissement de la voie vers l’Eveil. Il distingue notamment les enseignements ultimes des enseignements circonstanciels et d’un niveau relatif, qui furent donnés par le Bouddha en fonction de la capacité de compréhension de son auditoire. On y trouve également tout ce qui concerne la nature de l’esprit ou courant de conscience : loin d’être pur néant, cette absence de réalité est dynamique, lumineuse et sage. Au-delà de toute notion d’existence et de non-existence, elle est l’union de la sagesse et de la compassion. Les circonstances dans lesquelles fut donné ce troisième Tour de Roue du Dharma sont plus incertaines : il est dit que cela eut lieu en partie à Rajghir mais le plus souvent sous une forme trop subtile pour être perceptible par les êtres ordinaires.
@Fred
mon intervention, n’ était que pour te rassurer au sujet de notre incapacité à tout comprendre.
L'oiseau ne réfléchit pas. Il ne se projette pas dans le futur, et il ne retient de son passé que ce qui lui est utile. Mais nous nous devons apprendre non seulement à revenir à cela, mais à y inclure tout ce que nous avons appris.
D'où la nécessité de pratiquer tous les jours dhyana assis
Dôgen dans le GENJÔ-KÔAN a écrit:Aussi loin que le poisson nage dans l’eau, il n’y a pas de fin à l’eau. Aussi loin que les oiseaux volent dans le ciel, il n’y a pas de fin au ciel. Mais aucun d’eux n’a jamais quitté l’eau ou le ciel. Quand leur besoin est grand, il y a grande activité ; quand leur besoin est faible, il y a peu d’activité. De cette façon ils ne manquent jamais d’exprimer leur pleine habileté en chaque chose et emploient leur libre activité en tous lieux. Mais aussitôt qu’un oiseau quitte le ciel il meurt. C’est aussi le cas quand un poisson quitte l’eau. Nous pouvons réaliser que l’eau est vie pour le poisson ; le ciel est vie pour l’oiseau ; l’oiseau est vie pour le ciel ; le poisson est vie pour l’eau ; vie est un oiseau ; ou que vie est le poisson. A propos de cela il peut y avoir beaucoup d’autres expressions. Dans le monde humain il y a pratique et Satori ou vie longue ou courte. C’est aussi l’état réel des choses. Néanmoins, si un oiseau ou un poisson essaie de traverser le ciel ou l’eau après l’avoir complètement connu, il ne trouvera aucun chemin où aller, ou aucun lieu à atteindre.
Si nous trouvons cette voie ou atteignons ce lieu, nos actions quotidiennes sont semblables au kôan ; parce que cette voie et ce lieu ne sont ni grands ni petits, ni à soi ni aux autres, jamais n’existent depuis le début, ne se manifestent jamais dans le présent, mais existent telles qu’elles sont. Donc, en pratiquant et réalisant la Voie, quand nous obtenons une chose nous la maîtrisons ; quand nous voyons une action nous la faisons. Ici est le lieu et le chemin de l’accomplissement. A ce moment on ne peut les connaître clairement, parce que notre connaissance surgit simultanément avec la réalisation de la Voie.
Nous ne devons pas penser que cette réalisation nous est compréhensible. Bien sûr cela peut apparaître ainsi, mais notre propre réalité inhérente ne va pas toujours apparaître. En ce sens son apparence ne peut pas être complètement décrite comme telle.
Fred a écrit:Salut Tango,
Je cite la phrase exacte de Einstein à laquelle tu fais sans doute référence.
"Ce qui est incompréhensible, c'est que le monde soit compréhensible."
http://www.futura-sciences.com/sciences/personnalites/physique-albert-einstein-205/citations/
Das Unverständlichste am Universum ist im Grunde, daß wir es verstehen können.
Tango a écrit:@Fred
mon intervention, n’ était que pour te rassurer au sujet de notre incapacité à tout comprendre.