"Penser, c'est dire non"
Personnellement j'y réfléchi de cette façon :
Penser c'est choisir, et choisir, c'est toujours dire non à ce qui n'est pas ce choix.
Alain (le philosophe) a écrit:« Penser, c’est dire non. Remarquez que le signe du oui est d’un homme qui s’endort ; au contraire le réveil secoue la tête et dit non. Non à quoi ? Au monde, au tyran, au prêcheur ? Ce n’est que l’apparence. En tous ces cas-là, c’est à elle-même que la pensée dit non. Elle rompt l’heureux acquiescement. Elle se sépare d’elle-même. Elle combat contre elle-même. Il n’y a pas au monde d’autre combat. Ce qui fait que le monde me trompe par ses perspectives, ses brouillards, ses chocs détournés, c’est que je consens, c’est que je ne cherche pas autre chose. Et ce qui fait que le tyran est maître de moi, c’est que je respecte au lieu d’examiner. Même une doctrine vraie, elle tombe au faux par cette somnolence. C’est par croire que les hommes sont esclaves. Réfléchir, c’est nier ce que l’on croit. Qui croit ne sait même plus ce qu’il croit. Qui se contente de sa pensée ne pense plus rien. »
Alain, Propos sur les pouvoirs, § 139.
Tango a écrit:Alors pourquoi donc aller plus loin dans ce délire ?
Tango a écrit:
Je dis non au NON brandi par Alain.
On peut le voir comme tu dis, mais ma tendance serait encore plus saignante.Kaïkan a écrit:
L'impression que laisse en moi ce fameux "non" du philosophe Alain, c'est que bien plus qu'un "non", c'est plutôt un doute qu'il émet. C'est ce doute envers lui-même et envers le monde entier qui engendre en lui toutes ses réflexions philosophiques.
Le doute le force à penser et à chercher.
Tiens, ce serait intéressant que tu nous exposes ce que tu vois comme distinctions entre ces deux écoles que sont le sôtô et le rinzaï… peut-être serait-il l’ occasion d’ ouvrir un nouveau sujet… à toi de voir.Kaïkan a écrit:C'est peut-être qu' Alain, sans le savoir, était plus proche de la philosophie rinzai que de celle du sôtô.