Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Hishiryo, penser sans penser... et Gampopa

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    Hishiryo, penser sans penser... et Gampopa  Empty Hishiryo, penser sans penser... et Gampopa

    Message par Invité Mer 11 Mai 2011 - 10:40

    Un jour, après zazen, un moine demanda à Yakusan :
    - "Quand vous êtes assis comme une montagne immobile, comment pensez-vous ?"
    - "Je pense à partir de la non-pensée" répondit le maître.
    - "Mais comment pense-t-on à partir de la non-pensée ?"
    - "Hishiryo ! au-delà de la pensée."


    Par l’immobilité du corps et le "rien faire" du mental, la conscience hishiryo apparaît. Ainsi, pendant zazen nous pouvons faire directement l’expérience de ce qui ne peut être appréhendé par la pensée. Les graines de l’inconscient se manifestent comme des bulles qui remontent à la surface et disparaissent sans laisser de traces. En laissant passer les pensées et en cessant de choisir et de rejeter quoi que ce soit, la conscience hishiryo se manifeste. Elle est inqualifiable, car au-delà de la pensée. Laisser passer les pensées ne réduit pas le champ de la conscience, mais réalise l'esprit vaste. Le passé et le présent sont alors transcendés.

    Hishiryo peut aussi se traduire par "conscience originelle et universelle d’avant la pensée". A partir de hishiryo, la vie et le monde sont observés sans séparation entre soi, Dieu ou Bouddha. Un maître a écrit : "Le sage n’a pas de moi ni de non-moi, mais il est l’univers et l’univers est lui." Ainsi, hishiryo est la conscience au-delà du moi et de notre vision limitée du monde, la vraie liberté, la sagesse."




    Ne pense pas au pensable. Ne pense pas à l'impensable. En ne pensant ni au pensable, ni à l'impensable, tu verras la vacuité.


    Gampopa






    Pourriez-vous m'éclairer concernant cette similitude ?
    Je trouve souvent quelques ressemblances entre Zen et Dzogchen ? Qu'en pensez-vous ? Smile
    Concernant la méditation ( et le quotidien ) c'est une aide inspirante, pour moi...
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    Message par Invité Mer 11 Mai 2011 - 11:58

    Bonjour,
    Pourriez-vous m'éclairer concernant cette similitude ?
    Je trouve souvent quelques ressemblances entre Zen et Dzogchen ? Qu'en pensez-vous ?
    je pense qu il n'est pas extraordinaire de percevoir une même chose sous différentes formes.

    L'ancien nom de l'Homme était Homo sapiens sapiens et maintenant c'est Homo sapiens, suite à des découvertes... pourtant l'Homme est toujours l'Homme, ce n'est qu'une question de traduction car en fait, l'"homme qui sait qu'il sait" ou l'"homme sage", c'est pareil, qu'on traduise en bas latin ou latin.

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    Hishiryo, penser sans penser... et Gampopa  Empty Re: Hishiryo, penser sans penser... et Gampopa

    Message par Kaïkan Mer 11 Mai 2011 - 12:20


    Bonjour kay,

    Il semble qu’il y ait une grande similitude entre la pratique zazen (hishyrio, mushotoku) et le Mahamudra surnommé aussi le « zen tibétain ».
    Néanmoins je préfère enseigner et parler de ce que je pratique c’est-à-dire le zen de M° Deshimaru.
    J’ai eu quelques échanges avec les pratiquants de Dzogchen et il m’est apparu que ce sont surtout les méthodes d’accès à "la conscience au-delà de pensée et non-pensée", qui diffèrent.
    Il me semble que la pratique est plus simple dans le zen sõtõ, mais c’est aussi que j’y suis habitué.

    Il faut bien comprendre qu’il n’est pas non plus si facile d’accéder à volonté et de pratiquer aisément, naturellement, cette conscience "hishiryo".
    Les pensées qui passent comme des nuages dans le ciel ; l’image est très poétique mais l’art et la mise en œuvre demande un certain effort et quelques indications de la part des anciens moines ne sont pas superflues…

    C’est lorsqu’on est absolument certain de sa propre pratique que l’on peut aller explorer les domaines des autres moines Bouddhistes, notamment les pratiquants de Mahamudra…

    Si je suis sollicité, c’est avec plaisir que je communiquerais ce que j’ai pu expérimenter à ce sujet… Smile

    Bon zazen…

    Smile
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    Message par Invité Mer 11 Mai 2011 - 13:37

    fonzie a écrit:Bonjour,
    Pourriez-vous m'éclairer concernant cette similitude ?
    Je trouve souvent quelques ressemblances entre Zen et Dzogchen ? Qu'en pensez-vous ?
    je pense qu il n'est pas extraordinaire de percevoir une même chose sous différentes formes.

    L'ancien nom de l'Homme était Homo sapiens sapiens et maintenant c'est Homo sapiens, suite à des découvertes... pourtant l'Homme est toujours l'Homme, ce n'est qu'une question de traduction car en fait, l'"homme qui sait qu'il sait" ou l'"homme sage", c'est pareil, qu'on traduise en bas latin ou latin.



    Y en a pas un pour rattraper l'autre.
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    Hishiryo, penser sans penser... et Gampopa  Empty Re: Hishiryo, penser sans penser... et Gampopa

    Message par Invité Mer 11 Mai 2011 - 13:59

    Kaïkan a écrit:
    Bonjour kay,

    Il semble qu’il y ait une grande similitude entre la pratique zazen (hishyrio, mushotoku) et le Mahamudra surnommé aussi le « zen tibétain ».
    Néanmoins je préfère enseigner et parler de ce que je pratique c’est-à-dire le zen de M° Deshimaru.
    J’ai eu quelques échanges avec les pratiquants de Dzogchen et il m’est apparu que ce sont surtout les méthodes d’accès à "la conscience au-delà de pensée et non-pensée", qui diffèrent.
    Il me semble que la pratique est plus simple dans le zen sõtõ, mais c’est aussi que j’y suis habitué.

    Il faut bien comprendre qu’il n’est pas non plus si facile d’accéder à volonté et de pratiquer aisément, naturellement, cette conscience "hishiryo".
    Les pensées qui passent comme des nuages dans le ciel ; l’image est très poétique mais l’art et la mise en œuvre demande un certain effort et quelques indications de la part des anciens moines ne sont pas superflues…

    C’est lorsqu’on est absolument certain de sa propre pratique que l’on peut aller explorer les domaines des autres moines Bouddhistes, notamment les pratiquants de Mahamudra…

    Si je suis sollicité, c’est avec plaisir que je communiquerais ce que j’ai pu expérimenter à ce sujet… Smile

    Bon zazen…

    Smile


    Bonjour Kaïkan, vous dîtes "La pratique plus simple dans le zen Sötö " je le ressens aussi ainsi, mais c'est peut-être parce que j'ai un peu de mal à aborder l'étude du Dzogchen, pour l'instant, c'est pas à pas ( et je privilégie la méditation ) Il me faudra reconnaître la ressemblance mais aussi la différence. C'est pour cela que vous dîtes que " c'est lorsqu'on est absolument certain de sa pratique que l'on peut aller explorer..."

    Donc pas tout en même temps, je me concentre sur le Dzogchen, j'effleure le Zen tout doux...
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    Hishiryo, penser sans penser... et Gampopa  Empty Re: Hishiryo, penser sans penser... et Gampopa

    Message par Kaïkan Mer 11 Mai 2011 - 19:07


    LA LIGNEE KAGYU
    La guirlande d'or KAGYU

    Gampopa
    Extraits de "La bannière de l'agréable biographie de Gampopa" (kun-khyab-snyen-pa'i-ba-den) par le huitième Karmapa, Mikyö Dorje.

    Hishiryo, penser sans penser... et Gampopa  Gampopa

    Gampopa (1079-1135)

    Gampopa naquit à Nyal à l'Est du Tibet. Son père était un médecin qui amena son fils à suivre ses pas. Gampopa se maria âgé d'une vingtaine d'années et eut deux enfants, qui tous deux moururent d'une épidémie dans la région. Gampopa fut très angoissé, en particulier quand sa femme aussi tomba malade. Il fit tout ce qu'il put mais il n'y avait aucun moyen de la guérir et, comme elle mourait, elle le pria de vouer sa vie à la pratique du bouddhisme.
    À l'âge de vingt-six ans, Gampopa se fit ordonner comme novice dans la tradition kadampa. Il étudia avec plusieurs maîtres et développa une bonne compréhension des enseignements. À l'âge de trente-deux ans, il entendit parler de Milarépa. En même temps, il eut une expérience d'intense dévotion et prit conscience que Milarépa devait être le maître qui lui était destiné.
    Il se mit en route à la recherche de Milarépa et put le trouver après de nombreuses épreuves. Il reçut de lui la totalité des enseignements kagyü. Alors, il voyagea à Dhagpo dans la partie Sud-est du Tibet central, où il resta en retraite de méditation pendant plusieurs années et fonda le monastère Daglha Gampo. Il attira bientôt de nombreux disciples. Gampopa était aussi un excellent écrivain remarqué pour sa vision pénétrante.
    Parmi les principaux disciples de Milarépa, c'est à lui que fut confiée la transmission complète kagyü.
    Les quatre principaux disciples de Gampopa fondèrent les quatre "plus grandes" branches de la lignée kagyü. Les huit "plus basses" divisions se sont développées plus tard. Gampopa mourut à l'âge de soixante-quinze ans, ayant répandu en abondance et loin les enseignements kagyü.
    Parmi ses premiers disciples, le Karmapa Düsum Khyenpa devint le détenteur suivant de la lignée.

    Le Premier Karmapa, Dusum Khyenpa (1110-1193)
    Gampopa serait donc le successeur de Milarepa (1079-1153)
    Ce serait donc un exemple pour les pratiquants de Mahamudra ?
    Passionnant... étoile

    Bon dhyâna...
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    Message par Invité Mer 11 Mai 2011 - 21:01

    Ho, excusez-moi, j'aurais dû vous présenter "le monsieur". J'aurais aimé vous donner à lire Le Précieux Ornement de la Libération mais je ne suis pas parvenu à trouver le texte sur le net. Je vais devoir attendre le livre...

    Il y a quelques extraits sur les amis spirituels ici :

    http://www.centrebouddhisteparis.org/Bouddhisme/Hierarchie_bodhisattvas/kalyana_mitras.html#


    Je reviens sur " l'image des pensées qui passent comme les nuages dans le ciel ". Le langage poétique, les images, ça touche directement l'esprit, et même le coeur-esprit, beaucoup plus sûrement quelquefois. Pour moi c'est souvent une compréhension claire, simple et proche de soi, du quotidien.
    Quand à "l'art et la mise en oeuvre". Tout ce que je peux dire c'est que sans penser à cette image du ciel, durant ma méditation, je souris parfois à mes pensées qui passent tels des nuages, je souris aux espaces, c'est court, rien de plus. Mais je ne sais pas comment expliquer ça, mieux... c'est mon problème en général avec ce qui m'arrive dans la pratique, je ne sais pas expliquer.Laughing Et ce n'est souvent pas très utile...
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    Message par marc Mer 11 Mai 2011 - 22:32

    Je quitte un peu ton sujet pour revenir à ton texte initial hishiryo version zen.Je souhaite poser deux questions à Kaikan qui connait l'auteur;
    Penses-tu que hishiryo puisse nommer "Dieu" et "transcender le passé"?
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    Message par lausm Mer 11 Mai 2011 - 22:40

    Je me permets de répondre.
    Shiryo, c'est la pensée.
    FuShiryo, c'est la non pensée.
    Hishiryo: "Hi" c'est au-delà, si je ne m'abuse, et "shiryo" pensée.

    Donc hishiryo transcende pensée et non pensée, et même sa propre transcendance.
    Alors Dieu, ou toute autre idée, sont soumis au même sort.
    Dans Hishiryo, on ne nomme rien, ou alors un nom, est simplement un nom.
    C'est avant même de nommer, c'est avant la pensée et la non pensée.
    En fait on ne peut rien en dire sans le trahir.
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    Message par marc Mer 11 Mai 2011 - 22:59

    Bonjour Lausm,
    Je suis avec toi. Peux-tu me préciser, sans le trahir, une phrase où je t'ai perdu; "Dans Hiishiryo,on ne nomme rien, ou alors un nom, est simplement un nom"
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    Message par Kaïkan Mer 11 Mai 2011 - 23:04


    Continuant le message de lausm, et pour répondre complètement et précisément à la question :
    "Hishiryo étant potentialité absolue, il n'y a rien qui, (à partir de hishiryo), ne puisse être nommé ou non nommmé, et rien qui ne puisse être transcendé ou non transcendé..."
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    Message par tangolinos Mer 11 Mai 2011 - 23:24

    Bonsoir
    Kaïkan a écrit:
    "Hishiryo étant potentialité absolue, il n'y a rien qui, (à partir de hishiryo), ne puisse être nommé ou non nommmé, et rien qui ne puisse être transcendé ou non transcendé..."

    Curieusement tu dis bien "potentialité"... cette source qu'il y a au fond du vide... cette source qui voudrait bien exploser... là où il n'y a rien à dire... ce rien qui pour le dire remplirait des bibliothèques... oui, cela est indicible... prononcer un mot travestirait la désignation... mais parfois cet indicible absolu permanent peut se manifester au delà de nous même dans une extrême fugacité, dans un acte qui nous semble "autre", comme s'il venait d'ailleurs...
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    Message par marc Mer 11 Mai 2011 - 23:39

    Kaikan,je te suis, comme quoi...
    J'espère que tu n'as pas prévu de passer tes vacances à Nice.Plaisanterie sans une trace ...de triche.
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    Message par marc Jeu 12 Mai 2011 - 0:04

    par contre, si tu passes par Genève, peux-tu nous ramener d'autres nectars ?
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    Message par marc Jeu 12 Mai 2011 - 10:26

    Bonjour à tous,
    Vous avez sans doute remarqué qe je n'avais pas intégré "transcender le présent" ne voulant pas égueuler le deuxième terme.
    Le Présent s'immerge dans le présent.
    Le présent immerge Le Présent.
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    Message par Fred Jeu 12 Mai 2011 - 10:43

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    Message par marc Jeu 12 Mai 2011 - 11:14

    Bonjour Fred,
    Présent dans le sens d'Etre présent.C'était le risque toutefois "l'image" est très belle.
    Quoique....je le prend. Merci.
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    Message par Fred Jeu 12 Mai 2011 - 11:22

    Merci Marc pour le "Quoi que", qui ferait voltiger une poussière d'or dans la salle au trésor...
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    Message par marc Jeu 12 Mai 2011 - 11:40

    Je l'ai ouvert. Il n'y avait rien !
    Mon ami éboueur vient de passer "reste la main tendue"."le paquet, je le prends, tu n'en as pas besoin".


    Dernière édition par marc le Jeu 12 Mai 2011 - 13:06, édité 1 fois
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    Message par Invité Jeu 12 Mai 2011 - 12:05

    Sur le lien de Kay:
    Gampopa dit aussi que l'on devrait « penser à l'ami spirituel comme au Bouddha »
    Ce que j'ai lu ailleurs sur Gampopa:
    Gampopa, le plus grand disciple de Milarepa, lui demanda au moment de leur séparation:
    "Quand sera-t-il venu le temps pour moi de guider des étudiants ?"
    Milarepa lui répondit:
    "Lorsque tu seras différent de ce que tu es maintenant, lorsque ta perception toute entière se sera transformée et que tu seras capable de voir, réellement voir, ce vieil homme devant toi comme rien de moins que le Bouddha lui-même, lorsque la dévotion t'aura amené à cet instant de reconnaissance, ce sera le signe que le temps est venu pour toi d'enseigner."


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    Message par Fred Jeu 12 Mai 2011 - 12:09

    Je l'ai ouvert. Il n'y avait rien !
    Mon ami éboueur vient de passer "reste la main tendue"."le paquet, je le prend, tu n'en as pas besoin".

    Très beau... sunny

    le paquet, je le prends, tu n'en as pas besoin.
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    Message par Invité Jeu 12 Mai 2011 - 12:55

    fonzie a écrit:Sur le lien de Kay:
    Gampopa dit aussi que l'on devrait « penser à l'ami spirituel comme au Bouddha »
    Ce que j'ai lu ailleurs sur Gampopa:
    Gampopa, le plus grand disciple de Milarepa, lui demanda au moment de leur séparation:
    "Quand sera-t-il venu le temps pour moi de guider des étudiants ?"
    Milarepa lui répondit:
    "Lorsque tu seras différent de ce que tu es maintenant, lorsque ta perception toute entière se sera transformée et que tu seras capable de voir, réellement voir, ce vieil homme devant toi comme rien de moins que le Bouddha lui-même, lorsque la dévotion t'aura amené à cet instant de reconnaissance, ce sera le signe que le temps est venu pour toi d'enseigner."



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    Message par Yudo, maître zen Jeu 12 Mai 2011 - 13:34

    Yudo, maître zen a écrit:Voici ce qu'en dit Brad Warner (dans "Sit Down and Shut Up", New World Library, Novato, Californie, 2007).
    Mes réponses sont toujours courtes, parce que ce que vous pensez en zazen n'a vraiment aucune importance. Les seules instructions spécifiques que donne Dôgen dans le « Zazengi » sur ce qu'il faut penser en zazen sont « On ne considère pas le bien. On ne considère pas le mal. C'est au-delà de l'esprit, de la volonté, de la conscience et au-delà de l'attention, de la pensée ou de la réflexion ». Mais la plupart des gens ne sont pas satisfaits si on s'arrête là. Ils veulent savoir ce qu'ils doivent faire dans leurs têtes pendant zazen. Les contemporains de Dôgen n'étaient en rien différents, il a donc traité ce point à travers tout son Shôbôgenzô.

    Comme on l'a vu plus tôt, la stratégie de Dôgen a toujours été de considérer les choses à partir de quatre points de vue: le point de vue mental, le point de vue physique, celui de l'action dans lequel le corps et l'esprit sont combinés, et la réalité, qui est inclusive de tout. Ses quatre points fondamentaux pour zazen, apparentés à ces quatre points de vue, sont :

    1.非思量 prononcé hi-shi-ryo, qui signifie « non-pensée ».
    2.正心端坐 prononcé sho-shin-tan-za, qui signifie « s'asseoir droit en redressant le corps ».
    3.心身脱落prononcé shin-jin-datsu-raku, qui signifie « tomber le corps et l'esprit ».
    4.只管打坐 prononcé shi-kan-ta-za, qui signifie « juste s'asseoir ».

    Le mot hishiryo — tout comme ses synonymes fushiryo (不思量) et mushiryo (無思量) — signifie « non-pensée ». C'est tiré d'une vieille histoire zen que voici : un type va voir un maître zen et lui demande, « A quoi pensez-vous dans l'état de zazen immobile comme une montagne? »

    Le maître ne se vexe pas d'avoir été grossièrement interrompu pendant sa séance, mais répond au type : « Je pense à l'état concret de ne pas penser ».(1)

    Le type lui dit: « Comment diable pouvez-vous penser ce qui n'est pas penser? »

    Le maître zen répond : « C'est différent de la pensée » (非思量prononcé hishiryo).(2)

    Donc, qu'est-ce que l'état concret de non-pensée? Il y a un épisode de Star Trek, l'original et plus sympa, avec le capitaine Kirk, dans lequel un certain docteur Van Gelder de la Colonie pénitentiaire de Tantale a inventé cette machine appelé Neutralisateur neuronal, qui vide l'esprit de toute pensée. Ils te mettent un type dedans et il se transforme immédiatement en légume avec une grimace affreuse sur la tronche. Ce que voyant, le capitaine Kirk prononce un discours passionné sur l'horreur que ce doit être que d'avoir l'esprit aussi totalement vide. Affreux!

    Les novices dans la pratique ont toutes sortes d'idées folles sur l'état de non-pensée. Certains le voient comme une sorte de trip délirant. J'ai même entendu quelqu'un jeter en l'air l'expression conscience mushiryo comme s'il s'agissait d'un état altéré mystérieux et super-cool. D'autres, comme la mère de cette copine dont j'ai parlé, et qui craignait que je sois la proie des démons, sont même terrifiés par l'idée.

    Mais c'est pas comme ça que ça se passe, cher public. En fait, c'est reposant de cesser de penser. Et ce n'est pas aussi difficile que ce qu'on veut bien croire.

    C'est juste qu'on pense sans penser, en quelque sorte.

    Voici comment : si on se met à faire vraiment attention à ses propres processus de pensée — je parle ici du processus lui-même et pas seulement du contenu des pensées individuelles qui le constituent — on peut voir que les pensées ne se poursuivent pas en continu. Il y a de petits espaces entre elles. Nous tendons pour la plupart à tenter de remplir ces espaces avec plus de pensées aussi vite que possible, mais même les meilleurs d'entre nous n'y arrivent pas complètement, et il reste donc de petits trous.
    Vous voyez, on pourrait dire qu'il y a deux sortes fondamentales de pensées : celles qui se pointent dans notre cerveau sans s'annoncer ni être invitées et sans que nous puissions en discerner une raison. Elles ne sont que le résultat de pensées et d'expériences qui ont laissé leurs traces dans le réseau de nos neurones. Il n'y a pas grand-chose à faire pour y mettre un terme, et il ne faut pas essayer non plus. L'autre sorte de pensée, c'est quand on s'empare d'un de ces flux d'énergie et qu'on se met à jouer avec à la façon dont votre mère vous a toujours dit de ne pas jouer avec votre kiki devant les voisins. Nous creusons profondément ces pensées, nous nous roulons dedans comme de petits cochons, en nous régalant de leur aspect si génial et humant longuement leur sublime puanteur.

    Pour pratiquer la « pensée sans penser », tout ce dont on a besoin, c'est d'ignorer la première sorte et d'apprendre comment ne pas susciter les secondes. Plus aisément dit que fait, certes. Mais si on arrive à en prendre l'habitude, cela finit par venir naturellement.

    Quand on se met à faire comme cela, on peut remarquer que les pensées n'apparaissent jamais déjà verbalisées d'un seul coup. Elle débutent de façon bien plus nébuleuse, et on finit par les modeler, en quelque sorte, en une forme qu'on puisse répéter aux copains, écrire dans un livre ou ce que vous voudrez. Si vous ne comprenez pas ce que je vous dis, posez ce livre une seconde, prenez un papier et un crayon et essayez de mettre par écrit ce qui est en train de vous passer par la tête en ce moment.
    Avez-vous essayé? Même si vous ne pensiez rien de plus que : « le type qui a écrit ce livre ne sait fichtrement pas de quoi il parle », il est intéressant de voir à quel point c'est difficile de transformer une vague idée en quelque chose d'aussi solide que cela.
    Maintenant, essayez de considérer les espaces naturels entre les pensées. Apprenez à sentir comment c'est quand on cesse de donner au cerveau toujours plus de trucs à mâchouiller. Voyez ensuite si vous pouvez le faire un peu plus longtemps. Deux ou trois secondes suffisent. Et voilà!3 Pensée sans penser!

    Une des choses auxquelles peu de personnes réfléchissent jamais, c'est que le fait de penser requière un certain effort. On entend souvent le mot ruminer en rapport avec ce qu'on a en tête. Le mot renvoie pourtant littéralement à ce que font les vaches lorsqu'elles régurgitent de la nourriture à moitié digérée pour la remâcher avant de l'avaler à nouveau. L'analogie est assez juste si on pense à ce que nous faisons dans nos têtes. A part que, pour les vaches, cette activité est utile pour la digestion. Pour les humains, son utilité demeure quelque peu douteuse.

    Le truc pour ne pas penser, ce n'est pas d'ajouter de l'énergie à l'équation en un effort pour cesser de force à penser. Il s'agit bien plus de soustraire de l'énergie à l'équation afin de ne pas régurgiter les pensées et de ne pas les re-mastiquer. C'est plus facile à dire qu'à faire, certes, comme la plupart des choses qui méritent qu'on les fasse. Mais travaillez-y pendant un certain temps et vous finirez par en prendre le tour.

    Et si vous trouvez impossible de le faire certains jours, pas de problème. Tout le monde a des jours comme ça. Tout le monde. Vous, moi, Dôgen, le Dalaï-Lama, tout le monde. L'effort est bien plus important que le soi-disant succès, car l'effort est une chose vraie. Ce que nous appelons « succès » n'est que la manifestation de la capacité de notre esprit à mettre des étiquettes. Ceci un « succès ». Cela est un « échec ». Qui le dit? C'est vous. C'est tout. La réalité est ce qu'elle est, au-delà de tout concept de succès ou d'échec.

    [Notes:
    1- 思量箇不思量底, prononcé shi-ryo-ko fu-shi-ryo-tei, pour ceux d'entre vous qui suivent quand même.
    2- Pour vous, les linguistes qui se régalent à ce genre de choses, le maître zen dit d'abord fushiryo (不思量), puis hishiryo (非思量). Shiryo (思量) veut dire « pensée » ou « considération ». Le préfixe fu (不) est généralement traduit par « in » comme dans hitsyo (必要) « nécessaire » et fu-hitsyo (不必要) « in-utile ». Le préfixe hi (非) est une négation bien plus forte et apparaît souvent dans des mots qui indiquent une activité délictueuse ou criminelle, comme higôhô (非合法) « illégal » et hikokumin (非国民) « traître (à la patrie) ». Ne dites pas que vous n'avez jamais rien appris dans un de mes livres...
    3- NdT: En français dans le texte.]
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    Message par Sylvie Jeu 12 Mai 2011 - 14:32

    le point de vue mental, le point de vue physique, celui de l'action dans lequel le corps et l'esprit sont combinés, et la réalité, qui est inclusive de tout.

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    Message par Kaïkan Jeu 12 Mai 2011 - 14:56


    Bonjour,

    Yudo revient toujours sur ce sujet en citant ce texte de Brad Warner qui peut vraiment induire les pratiquants en une grande confusion...

    Je préfère légèrement rectifier:

    L'histoire est la suivante : Un jour, après zazen, un moine demanda à Yakusan :

    - « Quand vous êtes assis comme une montagne immobile, comment pensez-vous ? »
    - « Je pense à partir de la non-pensée » répondit le maître.
    - « Mais comment pense-t-on à partir de la non-pensée ? »
    - « Hishiryo ! au-delà de la pensée.»

    Par conséquent il faut traduire ainsi (comme tous les linguistes le prescrivent):

    SHIRYO = pensée

    Fushiryo = non-pensée

    Hishiryo = au-delà de la pensée (Plus loin que non-pensée et pensée)

    Hishiryo rejette complètement l'activité mentale sous toute ses formes, c'est bien plus que fushiryo.

    Il ne faut pas brouiller les cartes à ce sujet, car les pratiquants ont besoin d'un message clair. Hishiryo est le point le plus important du zen sôtô. C'est son secret, son cœur.

    L'enseignement de Brad Warner est rigolo mais peu convainquant.
    Je suis bien plus intéressé de lire ce que Yudo, d'après sa propre expérience, peut nous livrer pour nous guider sur le chemin vers hishiryo. Quand on proclame sa conviction envers son M°Nishijima dont on a le shiho, il faut se creuser les méninges et pondre son propre texte sur le sujet sans se laisser influencer par les vedettes du showbeez, quelle qu'elles soient... Smile
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    PS : Je prépare un texte sur comment comprendre et pratiquer hishiryo...


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