1/ Pourquoi faudrait-il s'attacher à trouver, à élaborer quelque chose qu'on ne puisse nier?
Parce qu'on ne sait pas, a priori, ce que c'est vraiment. On sent bien qu'il y a quelque chose car on ne peut raisonnablement dire qu'il n'y a rien, mais je dis que si ce n'est pas l'ego, alors, qu'est-ce que c'est ?
2/ Pourquoi y aurait-il nécessairement quelque chose qui entend,
voit, pense : cette affirmation ne découle t'elle pas d'une nécessité
de diviser et cette nécessité de diviser, à quoi sert-elle si ce n'est
à structurer l'égo ici et maintenant.
Parce que cela est un fait d'expérience. Ce n'est pas rien. Si ce n'était rien, nous ne saurions rien. Nous n'existerions même pas. Je dis plus loin que c'est le
non-ego qui est le
non-né, le
non-crée... Et ceci aussi résulte d'une expérience. D'ailleurs le Bouddha dit précisément (Udana sutta) "
Il y a un non-né, non causé, non créé, non formé. S'il n'y avait pas ce non-né, non causé, non créé, non formé, nulle sortie de ce monde né, causé, créé, formé ne serait possible. Mais puisqu'il y a un non-né, non causé, non créé, non formé, il est possible d'échapper du monde de ce qui est né, causé, créé, formé"
3/ Qu'est-ce donc que "cela" demandes-tu, Avant d'être quoi que ce soit
de particulier, "cela" est volonté d'objectivation : rien qui ne soit
objet ne peut être trouvé. Sans objectivation, pas de cela, pas de
quelque chose, pas de question, pas de réponse, pas d'article sur ton
blog pas de forum. Le non-soi est inobjectivable, on le nomme le
non-soi mais en réalité il ne peut être nommé, il ne peut être
appréhendé, il est non né, non créé, non formé.
Je dis précisément, sur mon blog :"
Ce qu'on peut d'ores et déjà affirmer, c'est qu'on ne peut pas faire une expérience objective de ce principe car cela reviendrait à demander alors "qui fait l'expérience ?". Mais je dis aussi, et qui est un fait d'expérience : "
Dans les faits, le principe conscient se révèle à lui-même lors de la grande fixation en samadhi. Lors de cette révélation, qui est en réalité l'illuminationdu principe conscient sur lui-même, il y a abolition de l'ego (et donc non-ego) car il n'y a aucune adhérence à une quelconque propriété de l'ego. Il y a grande fixation parce qu'il n'y a aucun trouble qui puisse détourner l'attention. Sans samadhi, bien qu'on ait une idée intuitive de ce qu'est le principe conscient, on ne sait pas ce que c'est."En clair, tant qu'on ne fait pas l'expérience de samadhi, ce non-né est, au mieux une intuition, au pire, un objet de croyance. Mais dans la réalité, ce n'est ni l'un ni l'autre. C'est l'illumination du principe conscient sur lui-même, c'est à dire Prajna en fait.
A mon avis, le hic dans ce que tu nous proposes ici, c'est que tu ne t'affranchis pas du fait d'être à la recherche de quelque chose
(cela), une affirmation, comme une légitimation intellectuelle et
mentale de ce que tu vis au quotidien par ton zazen. Du coup c'est
comme si zazen n'avait plus lieu que sur ton coussin.
Cela peut être effectivement un objet de recherche, mais tout le temps qu'on le cherche comme un objet, on ne le trouve pas. Mais tu devrais peut être aussi admettre le fait que cela puisse être une réalité pour moi qui ne soit pas qu'une simple "légitimation intellectuelle et mentale" que je vis sur mon coussin de zazen. Mais, bien évidemment, tu n'es pas obligé de me croire. Je t'invite donc au samadhi