maîtriser le fait de laisser toutes les choses telles qu'elles sont, c'est maîtriser le dharma.
cela implique une attention spéciale, une action perpétuelle de non-profit (mushotoku),
une adaptation constante et changeante aux mille lois de l'univers et des hommes sans séparation.
sans égo manifeste, on enlève le poison, et l'on garde les modalités d'actions qui se tournent alors
naturellement vers la Voie.
il n'y a qu'une seule façon de laisser les choses telles qu'elles sont, c'est de les laisser
telles qu'elles sont. Pour ce faire, il faut aussi retourner à sa vraie nature,
retrouver son visage originel.
c'est ce visage qui, présent aux autres, serein, calme, ni en retrait ni en avant,
donnera sans cesse la possibilité au dharma de s'exprimer, de s'écouler, d'être le dharma
sans impuretés ni obstacles ajoutés.
dans cette situation de face à face avec le dharma, on laisse les dix mille êtres faire face au dharma,
et le dharma s'exprimant à travers nous sans qu'on y soit, on donne la chance aux dix mille êtres
de comprendre le dharma, de s'y fondre.
étant le dharma plus que nous-mêmes, les désirs ayant été réduits, le cours naturel du corps et du cosmos
étant harmonisé, le vrai "nous" arrive, qui est le cosmos, Bouddha, Dieu, Vide, Tout.
alors, insaisissable, personne ne tient à nous saisir.
alors, calme comme une eau pure, limpide, sereine, c'est son propre visage que voit celui qui nous regarde.
mais pas le visage qu'il pense avoir ; non, il voit le visage qu'il a réellement, au niveau le plus absolu,
sans rupture entre ce niveau et le niveau relatif,
et, voyant alors son visage-de-dharma, son visage originel (bien qu'il n'y ait pas d'origine : il y a et
il n'y a pas de visage),
voyant cette non-dualité, ce tranchant ne tranchant pas, tout être voit la force qui n'est pas utilisé,
le danger qui n'est pas dangereux, l'être libéré des égarements qui n'égarera pas.
voyant le visage de l'être-dharma, les êtres aperçoivent, en fonction de leur degré d'égarement, un pan
plus ou moins large du nirvana, la cessation.
Cessant, nous sommes désirés comme est désirée la non-brûlure par ceux qui brûlent,
comme est désirée le point d'eau froide par celui qui brûle.
mais l'on ne peut parler ni de chaud ni de froid, le dharma se situant au centre de tout, c'est à dire nulle part
car le tout n'a pas de centre, c'est à dire partout. Le dharma est incessamment la voie du milieu,
et la voie du milieu est l'unique voie possible, car s'il y a deux extrêmes (chaud et froid) il n'y a qu'un milieu (tiède).
S'il y a deux excès (grandeur et petitesse / faim et indigestion) il n'y a qu'un équilibre (adaptation / ni faim ni indigestion)
Cesser et ne pas cesser de cesser.
Cesser, et en cessant, ne pas cesser de montrer la cessation à ceux qui aimeraient cesser mais ne le peuvent.
N'exprimer rien d'autre que la grande cessation, et être l'arbre de la forêt qui, étant le seul à ne pas prendre feu,
peut être un refuge.
S'imbiber profondément du dharma tant que l'interdépendance le permet, pour que, par cette eau du dharma,
l'on puisse stopper le feu des autres êtres enflammés d'égo, de désirs, de soif.
Si l'infusion du dharma est complète, elle sera définitive, quoi que changeant car nirvana et samsara ne sont qu'un.
Le thé infusé reste infusé jusqu'à sa dissipation ou digestion. Le goût du thé va dans le corps, du corps il va
dans le skandha mental. Il rejoint le néant.
Le nirvana qui est néant, cessation dans la non-cessation, et non-cessation dans la cessation, fait retour à lui-même.
Si l'infusion du dharma est totale en l'être qui cesse, il ne cessera pas de cesser : il deviendra le nirvana, la non-dualité,
la paix indicible.
Comprendre cela conceptuellement est impossible car pour l'exprimer il faut toujours deux concepts opposés,
comme il faut, nécessairement, sur un plan en deux dimension, deux coordonnées (abscisse et ordonnée) pour situer un point,
sans que le point ne soit ni l'une ni l'autre des coordonnées.
Il faut donc trouver la voie, s'en approcher à l'infini, et une fois le mouvement amorcé, il est certain qu'il ne cesse pas,
quoi qu'il soit fait de la cessation.
C'est pourquoi il est difficile de laisser les choses telles qu'elles sont. En laissant les choses telles qu'elles sont,
on manifeste le dharma, le dharma nous manifeste, le dharma se détache du fond du samsara, qui reste samsara, et le dharma
reste le dharma.
Laissant les choses telles qu'elles sont, on fait corps au mouvement essentielle des choses.
Laissant les choses telles qu'elles sont, les choses ne sont plus autres qu'elles-mêmes.
cela implique une attention spéciale, une action perpétuelle de non-profit (mushotoku),
une adaptation constante et changeante aux mille lois de l'univers et des hommes sans séparation.
sans égo manifeste, on enlève le poison, et l'on garde les modalités d'actions qui se tournent alors
naturellement vers la Voie.
il n'y a qu'une seule façon de laisser les choses telles qu'elles sont, c'est de les laisser
telles qu'elles sont. Pour ce faire, il faut aussi retourner à sa vraie nature,
retrouver son visage originel.
c'est ce visage qui, présent aux autres, serein, calme, ni en retrait ni en avant,
donnera sans cesse la possibilité au dharma de s'exprimer, de s'écouler, d'être le dharma
sans impuretés ni obstacles ajoutés.
dans cette situation de face à face avec le dharma, on laisse les dix mille êtres faire face au dharma,
et le dharma s'exprimant à travers nous sans qu'on y soit, on donne la chance aux dix mille êtres
de comprendre le dharma, de s'y fondre.
étant le dharma plus que nous-mêmes, les désirs ayant été réduits, le cours naturel du corps et du cosmos
étant harmonisé, le vrai "nous" arrive, qui est le cosmos, Bouddha, Dieu, Vide, Tout.
alors, insaisissable, personne ne tient à nous saisir.
alors, calme comme une eau pure, limpide, sereine, c'est son propre visage que voit celui qui nous regarde.
mais pas le visage qu'il pense avoir ; non, il voit le visage qu'il a réellement, au niveau le plus absolu,
sans rupture entre ce niveau et le niveau relatif,
et, voyant alors son visage-de-dharma, son visage originel (bien qu'il n'y ait pas d'origine : il y a et
il n'y a pas de visage),
voyant cette non-dualité, ce tranchant ne tranchant pas, tout être voit la force qui n'est pas utilisé,
le danger qui n'est pas dangereux, l'être libéré des égarements qui n'égarera pas.
voyant le visage de l'être-dharma, les êtres aperçoivent, en fonction de leur degré d'égarement, un pan
plus ou moins large du nirvana, la cessation.
Cessant, nous sommes désirés comme est désirée la non-brûlure par ceux qui brûlent,
comme est désirée le point d'eau froide par celui qui brûle.
mais l'on ne peut parler ni de chaud ni de froid, le dharma se situant au centre de tout, c'est à dire nulle part
car le tout n'a pas de centre, c'est à dire partout. Le dharma est incessamment la voie du milieu,
et la voie du milieu est l'unique voie possible, car s'il y a deux extrêmes (chaud et froid) il n'y a qu'un milieu (tiède).
S'il y a deux excès (grandeur et petitesse / faim et indigestion) il n'y a qu'un équilibre (adaptation / ni faim ni indigestion)
Cesser et ne pas cesser de cesser.
Cesser, et en cessant, ne pas cesser de montrer la cessation à ceux qui aimeraient cesser mais ne le peuvent.
N'exprimer rien d'autre que la grande cessation, et être l'arbre de la forêt qui, étant le seul à ne pas prendre feu,
peut être un refuge.
S'imbiber profondément du dharma tant que l'interdépendance le permet, pour que, par cette eau du dharma,
l'on puisse stopper le feu des autres êtres enflammés d'égo, de désirs, de soif.
Si l'infusion du dharma est complète, elle sera définitive, quoi que changeant car nirvana et samsara ne sont qu'un.
Le thé infusé reste infusé jusqu'à sa dissipation ou digestion. Le goût du thé va dans le corps, du corps il va
dans le skandha mental. Il rejoint le néant.
Le nirvana qui est néant, cessation dans la non-cessation, et non-cessation dans la cessation, fait retour à lui-même.
Si l'infusion du dharma est totale en l'être qui cesse, il ne cessera pas de cesser : il deviendra le nirvana, la non-dualité,
la paix indicible.
Comprendre cela conceptuellement est impossible car pour l'exprimer il faut toujours deux concepts opposés,
comme il faut, nécessairement, sur un plan en deux dimension, deux coordonnées (abscisse et ordonnée) pour situer un point,
sans que le point ne soit ni l'une ni l'autre des coordonnées.
Il faut donc trouver la voie, s'en approcher à l'infini, et une fois le mouvement amorcé, il est certain qu'il ne cesse pas,
quoi qu'il soit fait de la cessation.
C'est pourquoi il est difficile de laisser les choses telles qu'elles sont. En laissant les choses telles qu'elles sont,
on manifeste le dharma, le dharma nous manifeste, le dharma se détache du fond du samsara, qui reste samsara, et le dharma
reste le dharma.
Laissant les choses telles qu'elles sont, on fait corps au mouvement essentielle des choses.
Laissant les choses telles qu'elles sont, les choses ne sont plus autres qu'elles-mêmes.