Y-a-t-il une différence entre ces deux là ?
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Yudo, maître zen
Fred
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Pitié et compassion
Fred- Animateur
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- Message n°1
Pitié et compassion
Yudo, maître zen- Admin
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- Message n°2
Re: Pitié et compassion
Entre pitié et compassion? Ça dépend. Au départ, il n'y a pas de différence entre pitié et piété: c'était le même mot. Il s'agissait de comprendre que ce qu'on fait aux autres, on doit s'attendre à ce que d'autres le fassent pour nous. Dans les deux sens, positif ou négatif.
C'est ce que Frantz mentionnait: dans le SO, on dit "si on cague partout, faut pas s'étonner si on marche dans la m..."
Mais comme le veut le sort de tous les mots, ils ont tendance au glissement sémantique: avec un seul mot, on en fait deux (pitié et piété), ou bien le mot va glisser d'un sens à l'autre. La pitié glisse vers le mépris. La compassion vers le sentimentalisme inutile.
C'est pour ça qu'il est si important de toujours revenir aux fondamentaux.
C'est ce que Frantz mentionnait: dans le SO, on dit "si on cague partout, faut pas s'étonner si on marche dans la m..."
Mais comme le veut le sort de tous les mots, ils ont tendance au glissement sémantique: avec un seul mot, on en fait deux (pitié et piété), ou bien le mot va glisser d'un sens à l'autre. La pitié glisse vers le mépris. La compassion vers le sentimentalisme inutile.
C'est pour ça qu'il est si important de toujours revenir aux fondamentaux.
Kaïkan- Admin
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- Message n°3
Re: Pitié et compassion
Oui c'est hélas vrai, la pitié a pris un sens péjoratif et c'est à tel point qu'on ose à peine dire qu'on a pitié de quelque chose ou de quelqu'un.
C'est moins fort pour la compassion parce que c'est un mot plus long donc moins utilisé.
C'est plus court de dire : "cette personne me fait pitié"...
Que de dire : " J'éprouve de la compassion envers cette personne".
Autrement ce sont deux mots et donc deux significations qui peuvent être similaires.
chifoumi- Amateur
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- Message n°4
Re: Pitié et compassion
La compassion, karunā en pâli et en sanskrit, est une valeur fondamentale du bouddhisme.
On parle souvent de trois formes de compassion de manière très concrète et expérientielle : la première étape étant de considérer l'autre comme un autre soi. La deuxième étape étant de s'échanger avec autrui pour aller plus loin dans la compréhension de sa souffrance (cf. la pratique de tonglen), la troisième étant de considérer la souffrance d'autrui comme plus importante que la sienne.
La doctrine du Bouddha a pour axe central les quatre nobles vérités dont le but est de trouver une solution définitive à la souffrance dans l'existence. La compassion est donc définie dans ce cadre comme l'aspiration d'éteindre toutes les souffrances ainsi que les causes de souffrance que peuvent connaître les êtres sensibles dans le monde entier. Elle compte ainsi parmi les facultés spirituelles d'amour appelées les quatre Incommensurables.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Compassion
On parle souvent de trois formes de compassion de manière très concrète et expérientielle : la première étape étant de considérer l'autre comme un autre soi. La deuxième étape étant de s'échanger avec autrui pour aller plus loin dans la compréhension de sa souffrance (cf. la pratique de tonglen), la troisième étant de considérer la souffrance d'autrui comme plus importante que la sienne.
La doctrine du Bouddha a pour axe central les quatre nobles vérités dont le but est de trouver une solution définitive à la souffrance dans l'existence. La compassion est donc définie dans ce cadre comme l'aspiration d'éteindre toutes les souffrances ainsi que les causes de souffrance que peuvent connaître les êtres sensibles dans le monde entier. Elle compte ainsi parmi les facultés spirituelles d'amour appelées les quatre Incommensurables.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Compassion
Yudo, maître zen- Admin
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Humeur : Colérique, lourd, égoïste, antipathique.Ou sympa, équanime, altruiste et sympathique. C selon
Date d'inscription : 13/04/2008
- Message n°5
Re: Pitié et compassion
Mine de rien, ces trois formes sont quand même assez fondamentales!
Se mettre à la place de l'autre est absolument nécessaire, mais même cela peut être détourné. Du genre "Si moi je peux le faire, ya pas d'raison que toi tu n'y arrives pas".
J'ai une amie (que je vois de moins en moins: elle ne me supporte pas) qui a des problèmes de santé. Mais SES problèmes à elle sont toujours bien plus importants que ceux des autres. Un ami m'a dit, l'autre jour, qu'elle était vexée parce que je lui avais parlé des problèmes de ma soeur, décédée le 11 juin, en se plaignant "comment peut-il me parler de sa soeur alors que JE suis malade!"
C'est triste, parce qu'elle se met elle-même dedans. Mais il y en a plein comme elle.
Se mettre à la place de l'autre est absolument nécessaire, mais même cela peut être détourné. Du genre "Si moi je peux le faire, ya pas d'raison que toi tu n'y arrives pas".
J'ai une amie (que je vois de moins en moins: elle ne me supporte pas) qui a des problèmes de santé. Mais SES problèmes à elle sont toujours bien plus importants que ceux des autres. Un ami m'a dit, l'autre jour, qu'elle était vexée parce que je lui avais parlé des problèmes de ma soeur, décédée le 11 juin, en se plaignant "comment peut-il me parler de sa soeur alors que JE suis malade!"
C'est triste, parce qu'elle se met elle-même dedans. Mais il y en a plein comme elle.
Tenza- Débutant
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Date d'inscription : 16/10/2015
- Message n°6
Re: Pitié et compassion
Dans un autre registre, ma grand-mère disait que si demain chacun emmenait ses problèmes dans un un sac et aller les déverser sur la place publique... Et bien au final, en voyant ceux des autres, chacun reprendrait les siens dans le sac et repartirait chez lui sans trop ronchonner...
Après, il y a celles et ceux (comme ton amie), qui ne veulent pas porter le regard ailleurs que sur eux-même.
Toutes mes condoléances pour ta sœur, Yudo (je ne sais pas trop quoi dire de plus devant de cela malheureusement)
Après, il y a celles et ceux (comme ton amie), qui ne veulent pas porter le regard ailleurs que sur eux-même.
Toutes mes condoléances pour ta sœur, Yudo (je ne sais pas trop quoi dire de plus devant de cela malheureusement)
Lumpinee- petit fleuron
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Date d'inscription : 03/10/2010
- Message n°7
Re: Pitié et compassion
Yudo, maître zen a écrit:Mine de rien, ces trois formes sont quand même assez fondamentales!
Se mettre à la place de l'autre est absolument nécessaire, mais même cela peut être détourné. Du genre "Si moi je peux le faire, ya pas d'raison que toi tu n'y arrives pas".
J'ai une amie (que je vois de moins en moins: elle ne me supporte pas) qui a des problèmes de santé. Mais SES problèmes à elle sont toujours bien plus importants que ceux des autres. Un ami m'a dit, l'autre jour, qu'elle était vexée parce que je lui avais parlé des problèmes de ma soeur, décédée le 11 juin, en se plaignant "comment peut-il me parler de sa soeur alors que JE suis malade!"
C'est triste, parce qu'elle se met elle-même dedans. Mais il y en a plein comme elle.
Parfois, vu que je galére beaucoup sur bcp de points de ma vie, j'ai tendance à évoquer régulièrement les memes problemes auprès de mes amis. Des fois, j'ai l'impression d'en parler souvent, aussi quand je dis "je sais, je me plains souvent" mes amis me disent: "non, pas spécialement." C'est difficile de différencier les lamentations plaintives de l'évocation (normale) de nos soucis.
Pas loin de chez moi, un jeune homme a tué son fils de 2 ans en garant la voiture dans son garage. Quand mes pensées vont trop loin, une voix me dit souvent de penser a lui. Oh, oui, mes problemes sont loin d'etre aussi grave que les siens!
Ca fait du bien aussi d'écouter les problemes de autres, on relativise.
Toutes mes condoléances, Yudo, je sais en plus que c'est pas le premier décès subvenu avant l'heure dans ta famille.