@Chifoumi --> merci pour les gâteaux ! Leur sourire figé et primitif, rouge qui plus est, me fait un peu penser au Joker dans Batman. Mais je suis sûr qu'ils sont délicieux !
@Yudo --> Vous avez écrit "Le langage est dualiste", mais ne peut-on pas considérer que certaines formes de langage poétique peuvent se soustraire à ce dualisme habituel (courant) du langage ? Je pense par exemple au très classique "La terre est bleue comme une orange" de Paul Eluard, ou encore au vers de Mallarmé : "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard" ; des phrases faites pour l'intuition et qui semblent dire "tout et son contraire" sans pour autant "ne rien dire".
@Lumpinee --> Je n'ai jamais rencontré de médiums et ne l'étant pas moi-même, je pense que je ne peux pas comprendre ce genre de choses. Ou plus exactement j'ai rencontré une médium, mais pour moi c'était du pareil au même. "La perle rare", ce n'est pas moi qui pourrait la reconnaître dans ce domaine ! (Je suis plus porté, suite à l'étude de Dogen, à chercher "one bright pearl" dans la traduction de Gudo Nishijima et Chodo Cross, "une perle brilllante", ou peut-être plutôt "l'unique perle qui brille", ou encore "l'unique perle brillante", mais je ne sais pas encore si je comprends bien ce bout du shobogenzo, je l'associerai volontiers à la métaphore du filet d'Indra mais c'est peut-être autre chose aussi).
Les médiums, je serai presque porté à dire "je n'y crois pas", mais cela ne veut rien dire du tout. Pour quelqu'un comme toi qui vit cela au quotidien, on est probablement bien loin de "croire" ou "ne pas croire"
Et surtout je trouve ça plus intéressant d'admettre, dans une mesure ou dans une autre, que certaines personnes ressentent des choses de manière parfaitement différentes. Ce peut être parce que certaines personnes sont "médiums", pourquoi pas, mais même sans aller jusqu'à envisager des types de rapports au monde "magiques" (et je n'emploie pas ce mot de manière hautaine, je n'ai rien contre la magie, le printemps et l'hiver sont une forme de magie, non ?), je crois qu'on a des tendances -des germes en nous- un peu différentes, qui nous font percevoir le monde différemment. Dôgen se demande dans "soutras de l'eau et de la montagne" quelle est la vraie eau, s'il y en a une, si ce qu'on appelle eau n'est pas feu pour les démons, si ce qu'on appelle eau n'est pas air pour les dragons etc. (c'est plus précis que ça bien sûr).
Pour revenir dans une petite pirouette vers notre sujet de départ (la voie de l'arc), je pense que dans les arts martiaux on retrouve aussi cette prise en compte des spécificités individuelles, cette fois au niveau physiologique : en fonction de la longueur des membres et de la position du centre de gravité, un prof de jujitsu ou de judo ne va pas vous conseiller le même "style".
Pourtant, à un autre niveau, en ce qui concerne la voie de l'arc, il me semble qu'il y a une normalisation plus importante des comportements et tendances individuels "tendus" vers un seul objectif, la cible, et avec un rituel du "tir" qui me semblait assez normatif.
Je me demande aussi quelle est la part du Taoïsme dans cette voie, parce qu'on trouve pas mal d'exemples, dans Tchouang-Tseu, avec des archers, exemples qui rattachent la précision du tireur à sa capacité de concentration d'abord, puis à son détachement. Faudrait peut-être que je les retrouve ces passages, ils seraient sûrement intéressant de les avoir sur ce topic.