Théo a écrit: lausm a écrit:Donc l'ordination c'est quoi?
Pour moi c'est faire l'expérience de se mettre dans le fil de relation de Bouddhas vivants à Bouddhas vivants, dans l'expérience de la transmission.
Ce n'est pas devenir quelqu'un ou quelque chose, mais entrer dans une expérience.
Tout ce qui a un début a une fin. Ah, le culte des "expériences" ! Aucun rapport avec la buddhi !
Si tu le dis, c'est que ça doit être vrai!
Donc si je m'en réfère à ton analyse sémantique, tu veux dire sans le dire tout en le disant que ce que je dis n'est pas pourvu d'intelligence?? Faudrai juste me préciser que je comprenne dans quel champ relationnel on se place.
C'est vrai, tout un début, et donc une fin.
Mais le zen, donc le fait de décider de devenir moine, puisque devenir moine manifeste le voeu de continuer zazen (c'est en tout cas ainsi qu'on me l'a présenté, et c'est ce que j'en garde), signifie tenter de comprendre ce truc qui ne naît ni ne meurt.
PAradoxe assumé, certes : on doit comprendre ce qui nait et meurt, pour comprendre aussi ce qui ne naît ni ne meurt, autrement dit la vie éternelle.
C'est ça la Bodhi, l'éveil.
Bien sûr, oser le dire ainsi c'est risquer de me prendre les coups de batons de ceux qui en doutent, puisque c'est un truc prisé par les zenistes qui ont besoin de justifications à leur violence non gérés, mais pourtant je crois à ce que je dis, et ceci n'étant pas une croyance mentale, mais un truc que la pratique m'a fait ressentir profondément...et qui est à enraciner.
Devenir moine, peu importe l'étiquette, à la fin, mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas un contrat d'eexclusive avec celui qui t'ordonne, ni avec un lieu de pratique.
l'AZI repose sur toute une coutume qui s'est construite du temps de Deshimaru, qui ordonnait à tour de bras, pour que les gens aient une crédibilité.
Mais ce qu'il ordonnait et certifiait alors, c'est la moitivation de la personne à pratiquer zazen, c'est sa foi qu'il soutenait.
C'est ainsi que les anciens honnètes présentent l'ordination de Deshimaru.
Puis ça a dévié, c'est l'histoire.
Pour ma part, on ne m'a jamais demandé à devenir responsable de quoi que ce soit.
Tu peux aller au dojo, moine, et juste t'asseoir.
C'est d'ailleurs ce par quoi on devrait commencer. Les responsabilités peuvent attendre.
Mais quand on a besoin de personnel pour faire tourner la boutique, on justifie tous les discours par n'importe quel prétexte spirituel.
Du temps de Dogen, c'était simple : tu devais etre moine pour pratiquer.
Il faut juste savoir qu'au Japon, de nos jours, existent plusieurs catégories, moine de corps, d'esprit, de corps et d'esprit, qui correspondent à des moines qui pratiquent dans un temple à plein temps, et justqu'à ceux qui ont femme et enfant, ce qui ne les empèche pas d'enseigner. Tokuda a une femme, Shunryu Suzuki était marié, Okumura a femme et enfants, donc tout est possible.
MAis certains dojos et enseignants seraient bien tentés que les moines et nonnes se marient avec le dojo, la libido serait tournée vers un dharma qui est celui de faire tourner la boutique gratuitement! Donc on invente des discours pour justifier cette demande non dite clairement.
Etre moine, ça devrait déjà être être responsable de sa vie. Si on commençait par enseigner cela, ça irait mieux dans les dojos.
C'est en tous cas ce sens premier qu'on devrait rappeler pour l'ordination.
Car la relation avec un enseignant maître instructeur, ou avec un dojo ou un temple, ne devraient rien avoir à faire avec un lien de subordination féodal. Mais le glissement est tellement facile à opérer dans le monde du zen tel qu'il est présenté!