lausm a écrit:Bon, on est entre gens de bonne volonté, non??
question sans demande de réponse : le zen rend-il rugueux??? Ah ah!
Moi oui, mais je me soigne!
Juste pour G-Ni : dans ta terminologie, tu emploies une expression que ton maître utilise : "quitter son corps".
La façon dont je l'avais lu me semblait présenté comme un signe de réalisation, si ce n'est elle-même.
Hors, cette façon de formuler la chose me paraît dangereuse, surtout auprès de pratiquants à tendance psychotiques sous jacentes mais non suffisamment manifestes pour qu'on les décèle (ce qui est néanmoins possible à qui à l'habitude ou l'intuition de ce genre de trucs).
Donc, et reprend moi si je ne comprends pas : cela veut-il dire la chose exprimée littéralement (auquel cas je ne peux pas suivre, car pour moi, zazen est avant tout vivre dans son corps, sans attachement à celui-ci, mais en l'assumant totalement, ce qui est pour moi un défi d'une vie)??
Ou cela est-il une façon de vouloir exprimer le fait de ne pas s'y identifier??
Ce truc est important à clarifier pour moi, les mots sont importants, surtout sur le net où on n'a rien d'autre pour relativiser le poids de leur sens.
Sinon, moi aussi je vis loin de plein de choses, notamment d'un dojo.
Mais plus ça va plus j'aime ça!
Allez, soyez sages les garçons et les filles (fort peu nombreuses, pour changer!)
Oui j'ai peut-être utilisé l'expression "quitter son corps" (c'est une expression classique). Je suis d'accord que cette expression peut sembler abusive, car on ne quitte pas son corps à proprement parler. Je ne suis de loin pas un spécialiste du sujet, malgré un nombre assez élevé d'aventures psy (terme généralisant)...
'tain, j'avoue que je pige pas ta question... ou bien c'est que je viens de bucheronner quelques heures (tronço, hache, porter des troncs...) et que si il y a un moment où il faut mettre les "sorties du corps" de côté, c'est bien lors de ce genre d'exercice (ou alors faut être hors du corps mais dans son corps, histoire de parer le moindre accident... tu vois ce que je veux dire?...).
Je raconte une histoire, je me risque encore:
là je suis tout jeune, j'ai 19 ans et je vais recevoir l'ordination de bodhisattva dans quelques jours. On fait zazen dehors. On chante l'hannya shingyo et je le savais à peine, mais je me disais qu'il était vraiment important que j'intègre ce chant comme s'il m'appartenait alors je chantais avec beaucoup de ferveur ... bon, c'est le contexte.. j'écourte
Alors en chantant l'hannya shingyo, tout d'un coup... ZAP! Je suis plus là mais je suis "devenu le chant", mon corps est un chant qui vibre au dessus du dojo (ici l'assemblée puisqu'on est dehors) et ce que je perçois, je ne le perçois absolument pas à travers des sens comme la vue, le toucher ou quoique ce soit. REZAP! Je suis assis comme au départ, il s'est passé une fraction de seconde et j'ai juste le temps de me rendre compte que je suis "redescendu" parce que mon voisin, un ancien moine, à sursauté, justement à cause de moi (c'est ce que je me dis encore aujourd'hui) et que son sursaut m'a ramené. Je lui en ai voulu à mort, j'ai encore de la peine avec lui aujourd'hui. Je lui ai jamais demandé ce qu'il s'était passé et je suis de toute façon convaincu qu'il a nié le phénomène, si phénomène il y a eu (et puis aujourd'hui, il se souvient certainement pas). Est-ce que mon corps a disparu l'espace d'un instant? Est-ce qu'il est devenu lumineux genre "la prophétie des andes"? Est-ce que j'ai poussé un râle bizarroïde ou lâché un gros pet? Est-ce qu'une guêpe lui a en fait foncé dessus et que son sursaut avait rien à voir avec moi? Je ne saurais jamais... Qu'est-ce que tu veux que ça me foute à la fin? C'est qu'une expérience parmi tant d'autre...
zazen, samu... une bonne douche... rezazen et resamu
A+ (là c'est la douche)