par Kaïkan Mer 23 Mar 2011 - 17:59
Voilà les mots de Sri Aurobindo à ce sujet:
La troisième voie est celle de la soumission; ce peut être une résignation chrétienne fondée sur la soumission à la volonté de Dieu, ou une acceptation non égoïste des choses et des événements en tant que manifestations de la Volonté universelle dans le temps, ou un abandon complet de notre personne au Divin ou Pourousha suprême. De même que la première Voie recourait à la méthode de la volonté, et la deuxième à la méthode de la connaissance et du discernement de la raison, celle-ci recourt à la méthode du caractère et du cœur et elle est très intimement liée au principe de la bhakti(adoration ndlr).
Poussée jusqu'au bout, elle arrive au même résultat: une égalité parfaite. Car le nœud de l'ego est desserré et les exigences personnelles commencent à disparaître: nous nous apercevons que nous ne sommes plus liés par la joie des choses agréables ni affligés par les choses déplaisantes; nous les supportons sans acceptation empressée ni rejet tourmenté, nous les référons toutes au Maître de notre être en nous occupant de moins en moins de leurs résultats personnels, et nous n'attachons d'importance qu'à une seule chose: nous approcher de Dieu, ou être en contact et en unisson avec l'Existence universelle et infinie, ou être uni au Divin, devenir son canal, son instrument, son serviteur, son amant, et nous réjouir en Lui de notre relation avec Lui, sans autre objet ni autre cause de joie ou de chagrin.
Ici aussi, une scission peut se produire pendant un certain temps entre le mental inférieur des émotions habituelles et le mental supérieur, psychique, d'amour et de don de soi, mais finalement le premier cède, change et se transforme, il est englouti dans l'amour, la joie et la félicité du Divin et n'a d'autre intérêt ni d'autre attirance. Dès lors, au-dedans, tout est paix et béatitude égales de cette union: l'unique béatitude silencieuse qui dépasse toute compréhension, la paix qui demeure dans les profondeurs de notre existence spirituelle et n’est pas touchée par les sollicitations des remous inférieurs.