Ne dit-on pas le bonheur des uns fait le malheur des autres?
Et si le positif et le négatif n'étaient qu'une attitude de l'observateur ?... attitude qui montrerait un certain déséquilibre... Comme si l'observateur était trop proche de la chose observée, et, qu'il la trouverait négative... De même il trouverait positif ce qui lui manquerait et qui lui semblerait trop éloigné...
Ainsi la réalité est ce qu'elle est, et la qualifier d'un attribut ne serait que subjectif.
Nombre de messages : 6086 Age : 77 Localisation : Jura-alsacien Emploi/loisirs : Moine zen enseignant, disciple de T. Deshimaru depuis -1978 - Humeur : insaisissable Date d'inscription : 19/11/2009
Pouvez-vous m'expliquer un peu plus quand vous dites " que le plus important est de comment se comporter face aux émotions positives comme négatives ".
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ryoga a écrit:Bonjour, Pouvez-vous m'expliquer un peu plus quand vous dites " que le plus important est de comment se comporter face aux émotions positives comme négatives ". Merci
Bonjour ryoga,
Il me semble me rappeler la présentation de ryoga: "Voilà à peu près 8 ans que je m'interesse au bouddhisme ( et plus particulièrement au zen )." Il n'y a pas eu de réponse à la question : "Quelle école de zen te plait le plus ?" Il serait plus facile de répondre à ta question en connaissant mieux quelle pratique tu as. Cela éviterait des quiproquos...
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Pouvez-vous m'expliquer un peu plus quand vous dites " que le plus important est de comment se comporter face aux émotions positives comme négatives ". Merci
Kaïkan répond :
Dans la pratique du zen (sõtõ), c’est faire zazen qui est primordial. Il faut toujours revenir au corps, à ce qui est concret. Par exemple tu lis des livres sur le zen, après tu vas essayer de faire zazen en t’asseyant sur un coussin. Tu passe du théorique au concret… Donc pour les émotions, qu’elles soient ou non positives ou négatives, on se réfère à l’attitude qui est adoptée pendant zazen. On s’entraîne à tout laisser passer : les pensées, les sensations, les émotions, ne pas stagner sur quoi que ce soit.
On ne saisit pas, on n’entretient pas, on ne nourrit pas tout ce qui passe dans la conscience. On ne rejette pas non plus, on ne livre pas bataille, on n’essaie pas de lutter contre.
Le résultat : Les phénomènes se calment naturellement quand rien ne les alimente. C’est comme un verre d’eau boueuse qui décante lorsqu’on le laisse reposer.
A force on parvient à laisser passer tout, comme des nuages dans le ciel. La nature profonde du ciel n’est pas affectée. Des fois beaucoup de nuages, parfois un beau ciel bleu, quand l’esprit ne stagne sur rien de particulier, le véritable esprit apparaît.
Me désidentifier de mes émotions et les laisser passer.
Est-il possible aussi, sans que cela soit pourtant contradictoire, d'utiliser l'énergie de ces émotions et la diriger pour accomplir telle ou telle action ?
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ryoga a écrit:Me désidentifier de mes émotions et les laisser passer.
Est-il possible aussi, sans que cela soit pourtant contradictoire, d'utiliser l'énergie de ces émotions et la diriger pour accomplir telle ou telle action
Oui c'est possible, les arts martiaux sont un exemple de ce genre de pratique. Lorsqu'on est perturbé on peut aller couper du bois ou faire du sport...
ryoga a écrit:Me désidentifier de mes émotions et les laisser passer.
Est-il possible aussi, sans que cela soit pourtant contradictoire, d'utiliser l'énergie de ces émotions et la diriger pour accomplir telle ou telle action
Oui c'est possible, les arts martiaux sont un exemple de ce genre de pratique. Lorsqu'on est perturbé on peut aller couper du bois ou faire du sport...
Oui, Chakyam pourrait nous faire un petit déploiement de ses commentaires... mais peut-être est-il aller couper du bois...
Kaïkan a écrit: Bonjour, Le plus important face aux émotions c'est : Comment vais-je me comporter... (Que les émotions soient ou non positives ou négatives.)
L'éthique, et voir l'acte avant qu'il ne se produise, l'auto-libération.
ryoga a écrit:Est-il possible aussi, sans que cela soit pourtant contradictoire, d'utiliser l'énergie de ces émotions et la diriger pour accomplir telle ou telle action ?
une fois, j'ai vu un film en VO, (il me semble que c'était un film mexicain...), dont j'aimerais bien retrouver le titre, dans lequel une femme qui faisait la cuisine pour la famille y transmettait ses humeurs... "L'énergie", c'est un peu comme la nourriture, et la cuisine, c'est l'art du dosage... Tous les cuisiniers savent qu'il est rare de réussir une recette du premier coup... et que pour des cuisiniers différents qui suivent à la lettre une même recette, la différence se fera au tour de main du cuisinier. Mais l'essentiel, c'est que la cuisine soit équilibrée pour que tout le monde digère bien.
La cuisine dans le Zen tient une place très importante. D'ailleurs, dans les monastères Zen, la cuisine est le lieu de la plus haute offrande et le cuisinier (Tenzo) veille sur la santé du corps de ses frères et soeurs quand le Maître veille, par son éducation, sur la santé mentale et spirituelle de la communauté.
Des "Instructions au cuisinier Zen", que vraisemblablement tous les cuisiniers Zen Soto ont déjà lu au moins une fois, ont été écrites par le Vénérable maître Eihei Dogen qui vécut au 12ème siècle
Kaisen propose dans son enseignement une version plus adaptée à notre temps et pouvant concerner tous ceux qui souhaiteraient pratiquer l'art de cuisiner et approfondir leur pensée d'Eveil.
Introduite au Japon dès le 6ème siècle, la cuisine shojin est lae repas frugal mange par les moines pour rester en bonne santé. A partir du 13ème siècle et sous l'influence du Bouddhisme zen, la cuisine shojin sort progressivement des temples pour s'allier à la cérémonie du thé et créer une cuisine simple et raffinée servie avant le thé (chakaiseki). C'est aussi la cusine shojin qui est à l'origine de la haute cuisine gastronomique, la cuisine kaiseki. Composée de nombreux petits plats servis dans des céramiques raffinées mettant en valeur couleurs et textures, la cuisine shojin célébre le beau.
Une cuisine saine et originale
"Ishoku Dogen" La santé par l'alimentation
La cuisine shojin évite les produits ou sous-produits animaux et utilise avec créativité toutes sortes de légumes, plantes et fruits de saison, algues, céréales, tofu et autres produits dérivés du soja.
Les ingrédients sont sélectionnés avec soin et préparés avec attention; ils sont de grande qualité, dans leur majorité biologiques et, pour la plupart, issus de petites productions aux méthodes traditionnelles.
Les légumes et plantes utilisés proviennent du Japon, du petit potager biologique de Graine de zen ou de productions biologiques bretonnes locales.
Condiments et plantes aromatiques sont utilisés avec subtilité. Le goût des ingrédients n'est pas étouffé mais valorisé, sublimé.
Qu' avez- vous à ne pas manger de ce sur quoi le nom d' Allah a été prononcé? Alors qu' Il vous a détaillé ce qu' Il vous a interdit, à moins que vous ne soyez contraints d' y recourir. Beaucoup de gens égarent, sans savoir, par leurs passions. C' est ton Seigneur qui connaît le mieux les transgresseurs. Le Coran
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Au début de ce texte, il nous dit : "Depuis le début, dans la famille de Bouddha (dans la Sangha), il y a toujours eu six fonctions de responsables dans un temple. Tous ces responsables sont des enfants de Bouddha (c’est à dire des moines ordonnés) et ces responsables continuent ensemble à pratiquer l’œuvre de Bouddha". C’est en tant que continuateur de l’œuvre de Bouddha que le tenzo, le chef cuisinier travaille dans la cuisine. Son travail ne se résume pas à ce que la cuisine soit prête à l’heure mais qu’elle soit faite avec le même état d’esprit que celui de Bouddha. Dans notre vie quotidienne, nous serions bien inspirés à faire comme Maître Kodo Sawaki qui de temps en temps se demandait : "Que ferait Shakamuni Bouddha s’il était à ma place ici et maintenant ? Comment agirait-il ?". Plus on se pose cette question, plus on peut orienter sa vie vers la voie de Bouddha et faire de chaque moment, de chaque action une occasion d’éveil. Dõgen dit : "Parmi les responsables du monastère, le tenzo a la fonction de préparer la nourriture pour la communauté". Dans le Zen Nen Shingi, recueil de règles pour la vie monastique, il est dit : "Pour servir la Sangha, il y a le tenzo". Chacun d’entre nous devrait pouvoir considérer son travail comme un service, un samu, rendu à la communauté. Si on vit ainsi, le travail n’est plus une corvée que nous faisons avec la sensation de perdre notre temps et notre énergie mais simplement une occasion de pratique. Dõgen rappelle que depuis les temps les plus anciens, ce furent des maîtres avec un grand esprit d’éveil, un cœur éveillé, qui furent nommés à cette fonction. Dõgen ajoute : "Si vous n’avez pas l’esprit de la voie, l’esprit d’éveil, tout le travail, même si c’est un dur travail que vous faites, sera sans signification et ne sera pas bénéfique". L’esprit d’éveil, ce n’est pas seulement l’esprit qui recherche l’éveil pour soi-même mais c’est l’état d’esprit de quelqu’un qui fait passer l’éveil des autres avant le sien propre, qui fait le vœu altruiste d’aider tous les êtres à s’éveiller, à se libérer de leurs souffrances avant de quitter ce monde lui-même. En particulier le tenzo, étant responsable de la cuisine, doit assumer sa fonction avec cet esprit d’éveil et faire du travail dans la cuisine et de la nourriture préparée, une occasion pour lui-même et pour les autres de s’éveiller. Dans une cuisine, ce n’est pas tant la nature des plats que l’on prépare qui importe, ni leur degré de raffinement mais la manière dont on les prépare. Bien sûr, les plats doivent être suffisamment nourrissants et de bonne qualité mais ceci sera le résultat d’un état d’esprit juste. C’est la raison pour laquelle, pendant une sesshin, on ne peut pas demander à quelqu’un qui a seulement des talents de cuisinier de faire la cuisine, il faut aussi que cette personne pratique la voie avec bodaïshin, l’esprit de partager cet éveil avec tous les êtres.
A propos de la fonction de tenzo, il est dit dans le recueil, Zen Nen Shingi : "Vous devez mettre en pratique cet esprit d’éveil en offrant une nourriture appropriée et variée à la communauté de sorte que la Sangha soit satisfaite et bien portante". Cette fonction de tenzo est donc importante. Elle a été remplie autrefois par de grands moines et même par des maîtres de la transmission. Dõgen dit "Cette fonction de tenzo est vraiment très différente qu’être cuisinier dans le monde social ou d’être cuisinier à la cour de l’empereur". Il raconte qu’en Chine, lorsqu’il avait du temps de libre, il se renseignait auprès des anciens tenzo qui avaient une grande expérience et ils lui racontèrent des exemples de ce qu’ils avaient vu au sujet de cette fonction. Leur enseignement peut guider notre pratique. C’est véritablement la moelle, l’essence du zen transmis de bouddhas en patriarches par ceux qui avaient véritablement l’esprit de la voie, l’esprit d’éveil. Dõgen recommande d’étudier le Zen Nen Shingi et ensuite d’écouter les discussions au sujet des détails du travail des anciens tenzos et la façon dont ils remplissaient leurs fonctions.
Qu' avez- vous à ne pas manger de ce sur quoi le nom d' Allah a été prononcé? Alors qu' Il vous a détaillé ce qu' Il vous a interdit, à moins que vous ne soyez contraints d' y recourir. Beaucoup de gens égarent, sans savoir, par leurs passions. C' est ton Seigneur qui connaît le mieux les transgresseurs. Le Coran
Etre attentif a ce que l'on fait et aux autres, de belle parole qui ne mange pas de pain et qu'on envie d'entendre. Soyez beau gentil et agréable, faites le bien et pas le mal, plouf ! Belle profession de catéchisme. Surtout la suite du texte ou il faut bien ranger ces instruments de cuisine c'est très important. Allez en paix mes frères, amen. C'est un peu ce que fait le Dalai Lama dans ses prêches ou il dégouline de compassion pour le monde entier. Cela me rappel ma prof de ce2 qui conseillé de se laver le cul en dernier par soucis de propreté. Que de sainte paroles, j'en ai la larme à l’œil. Ce Dogen il devait être un grand saint.
Franck Barron a écrit:...il faut bien ranger ces instruments de cuisine c'est très important. .... Que de sainte paroles, j'en ai la larme à l’œil. ...
la larme est une lentille qui donne une autre vue.
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Etre attentif a ce que l'on fait et aux autres, de belle parole qui ne mange pas de pain et qu'on envie d'entendre. Soyez beau gentil et agréable, faites le bien et pas le mal, plouf ! Belle profession de catéchisme. Surtout la suite du texte ou il faut bien ranger ces instruments de cuisine c'est très important. Allez en paix mes frères, amen. C'est un peu ce que fait le Dalai Lama dans ses prêches ou il dégouline de compassion pour le monde entier. Cela me rappel ma prof de ce2 qui conseillé de se laver le cul en dernier par soucis de propreté. Que de sainte paroles, j'en ai la larme à l’œil. Ce Dogen il devait être un grand saint.
Oui Franck, c'est très fort en goût ce que tu dis...
PS A un moment donné, il faut peut-être faire monter la sauce...pour voir le goût qu'elle peut avoir au final quand on la partage avec tous (?)
Les paroles sortent de la bouche (à part pour les ventriloques), elles sont la forme de la pensée. Il y a des formes du très agréable à l’extrême désagréable, mais sauf accident, "les yeux sont horizontaux et le nez vertical".
La nourriture entre par la bouche et il y en a pour tous les goûts. En principe, on cherche l'agréable, c'est-à-dire ce que l'on aime, mais il n'empêche pas d'être curieux, car pour apprécier, on ne peut pas savoir si on n'a pas goûté. Il convient d'être souple du palais surtout que le goût change avec l'âge. Bien évidemment, tout le monde comprend qu'il ne s'agit pas du même "amour" quand on aime le chocolat et quand on aime quelqu'un.
Et même si la bouche est au milieu entre la tête et le coeur, il se trouve que pour ce qui est de la parole et de la nourriture, il y a cependant des règles strictes à respecter: pas de mensonge et pas de cannibalisme. Quant aux complices qui n'ont pas participé au festin, je ne vais pas faire la psycho-rigide avec un "catéchisme" (n'est-ce pas Franck Barron ?) sur le mensonge par omission... Tout le monde a droit à ses petits secrets.
fifi a écrit:Pas de souci Kay, je m'occupe de Fonzie, reposes toi, on va se la faire en sandwich avec Axiste
le passé renferme un noir secret... ce que tu vois, ce sont des souvenirs, celui ci est le plus important que j'ai recueilli... c'est aussi un mensonge.." https://www.youtube.com/v/yWkrSNpCz0w
Vénérable Sylence, ce que tu dis me rappelle que le blanc et le noir sont complémentaires lorsqu’avec ton pinceau tu utilises l’un pour mettre l’autre en relief. Lorsque on marche, un pas fait place à l’autre, on ne peut marcher d’un seul pied n’est-ce pas, c’est un peu comme si l’on mourait après chaque pas , ce qui n’est pas sans rappeler le mouvement respiratoire ; inspiration, expiration. Accroché au ciel on ne quitte pourtant pas la terre, mieux vaut en effet de petites certitudes que de regarder en tout sens pour décrocher la lune, c’est un peu comme boire le vin quand il est tiré comme dit le dicton populaire.