fonzie a écrit:
Je ne suis pas très physionomiste, est-ce que vous pourriez me dire si le "Sogyal" dont vous parlez, apparaît sur cette video ?
sur la gauche à partir de 0:13 ? touchant un bras à 0:51, sur la gauche à partir de 0:53 et premier plan à la fin ?
Le petit gros en robe jaune qu'on voit aussi au début lançant les applaudissements? Ouais, c'est lui...
lausm a écrit:
oui.
Le mythe de la liberté est de se croire libre.
Les années 68 ont bien participé à cette immense construction collective. On a cru qu'on pouvait quitter tous ses conditionnements et être libre.
C'était là, indirectement, le sujet de nombreuses prises de têtes avec mes contemporains en '68 et après. Je me faisais régulièrement traiter de fasciste ou de réactionnaire (les deux, le plus souvent), parce que je les contredisais. Leur délire était d'être totalement libres de tout. Ce qui, quelque part, contredit le principe même de LA Liberté. S'il y a DES libertés, alors il y en aura qui en bénéficieront, et d'autres pas. C'est pour cette raison que tous ces révolutionnaires à la noix de 1968 sont pratiquement tous passés au néo-libéralisme, qui dit la même chose qu'eux, et qui plus est au plan pratique, matériel.
Liberté ne peut aller sans Egalité, car, comme le dit le Préambule de la Constitution: "la liberté de chacun s'arrête là où commence celle d'autrui". Contrainte insupportable pour les tenants DES libertés. Mais ceux-ci, s'ils doivent (de force) intégrer cette contrainte, sont capables de la mener à la limite de l'absurde (du genre chicanes de clôtures entre voisins. C'est là qu'intervient la Fraternité, qui permet d'assouplir, sous condition de réciprocité, cette limite mutuelle de la Liberté. Comme quoi les trois termes sont inséparables.
Cela me rappelle cette bande dessinée de Brétécher où, dans une file d'attente à la Poste, un gamin qui accompagne sa mère s'amuse à donner des coups de pieds dans les jambes d'une vieille dame qui finit par protester "M'enfin, Madame!" La mère lui réplique d'un ton hautain "Sachez Madame que j'élève mon enfant sans contrainte et sans frustration!" A ce moment, un jeune type derrière elle lui fout un grand coup de pied au cul et, en réponse à sa protestation, lui répond, "Madame, sachez que j'ai été élevé sans contrainte et sans frustration..."