Ceci n’est pas une question sur la pratique de la méditation, mais plutôt sur l’application du zen, et de la philosophie bouddhiste en général, dans la vie quotidienne… Toutes mes bonnes intentions sont souvent bien chahutées lorsque je me trouve confrontée à l’insatisfaction, la négativité et l’agressivité… des autres ! Si je parviens à cultiver en moi une assez grande sérénité face aux vicissitudes de l’existence, j’avoue que je n’ai pas la même tolérance vis-vis d’autrui. En effet, même si je me fais fort d’accueillir ce qui m’arrive sans jugement d’appréciation, j’ai encore beaucoup de mal à appliquer cette règle de vie aux agissements et aux propos de mes concitoyens ou de mon entourage. Comment accepter sans agacement qu’un collègue gare sans état d’âme sa voiture devant la mienne, m’empêchant ainsi de partir à la fin de mon travail ? Comment accepter avec calme qu’un proche se mette en colère pour un rien et ne comprenne visiblement pas mes propos et mes tentatives d’explication et d’apaisement rationnelles ? Comment ne pas hausser le ton quand mes enfants ne m’écoutent pas et n’en font qu’à leur tête ? Comment rester positif face à quelqu’un qui se plaint sans arrêt d’une situation qui ne me semble pourtant pas insupportable ?
Autant de situations face auxquelles je perds ma maîtrise, avec le sentiment que franchement, il n’est pas facile de pratiquer le zen dans une société qui semble ramer dans l’autre sens. Je me dis que si chacun y mettait un peu du sien, et cultivait le respect, la tolérance et l’optimisme, tout serait beaucoup plus simple. Seulement voilà, c’est loin d’être le cas, et à moins de me retirer dans un monastère lointain, il semble bien que je doive trouver le moyen de maîtriser cette colère qui m’envahit quand je suis confrontée à la mauvaise volonté, voire à la bêtise de certains. Car, même si je n’aime pas juger, parfois, je n’ai pas d’autre issue que de me dire « Mais c’est pas possible d’être aussi stupide ! ». Voilà qui est dit !
Dans ma grande détermination à rester sur la Voie, j’essaie de développer un antidote plein de compassion qui consiste à faire preuve d’empathie pour ce pauvre individu qui se nuit à lui-même et à son karma, mais j’avoue que ce n’est pas ma réaction la plus spontanée, surtout lorsque j’ai en face de moi une personne qui fait preuve d’agressivité, me coupe la parole, etc… Suis-je malgré tout sur la bonne voie ?
Avez-vous pour votre part réussi à concilier votre vie de tous les jours, avec votre pratique ? Et si oui, quelles sont vos « astuces » ?