Doubidou :
Fred,
mon référentiel c'est celui du bon sens, de la raison, des conventions comme le temps (pour l'exemple du printemps qui suit l'hiver) partagés par l'ensemble de l'humanité. .
Je comprends, et selon ce référentiel là, il est juste de dire que le printemps succède à l’hivers
Biensûr si vous voulez que toute vérité est relative, ça ne fait pas du vrai et du faux sur beaucoup de sujets une question de routines de connections... mais une question de réflexion scientifique, morale ou philosophique. Un vérité que l'homme décrète ne tient pas par connections neuronales routinières mais par réflexion sur sa justesse. C'est mon avis...
Oui, chaque référentiel que vous citez, ; scientifique, moral ou philosophique a ses propres lois internes. Ce qui me fait parler de connexions routinières, ce serait par exemple lorsqu’un moraliste qui aurait son propre référentiel, le bien, le mal, chercherait selon ses propres critères à contredire un scientifique en ne se tenant précisément qu’aux critères propres à la morale , lorsqu’en réalité le discours du scientifique et le discours du moraliste ayant cependant chacun leur valeur, fonctionnent en définitive de manière parallèle. Même si l’aspect moral peut déborder sur l’aspect scientifique, ce ne sera jamais qu’en fonction de son propre référentiel et non à partir de celui du scientifique. On verrait donc dans cette éventuelle rigidité du moraliste, l’absence de capacité d’ouvrir son discours à un référentiel nouveau, cela parce qu’il ne serait en mesure de fonctionner que sur un seul plan, son vrai et son faux ne pouvant pas s’élargir à une dimension autre que celle du référentiel auquel la routine de ses connexions neuronales l’auraient accoutumées. C’est un exemple bien sûr, qui n’a pour seul intérêt de laisser percevoir la multitude de plans de connaissances qui sont à notre portée. On voit par exemple chez certains pratiquants de quelque doctrine ou religions que ce soit, un refus total de laisser les sciences se mêler de leurs affaires, lorsqu’au contraire chez d’autres cela est considéré comme un avantage. On a pu voir dans l’insertion de l’aspect scientifique sur le sujet « qu’est-ce que la pensée » que Kaïkan a mis sur le tapis au cours de notre conversation sur ce même sujet, une coupure radicale, nous avons vu que nous sommes passés d’un référentiel, celui d’une pensée philosophique et imaginative sur « qu’est-ce que la pensée » à un autre, celui d’un discours scientifique portant sur l’activité du cerveau lorsque celle –ci est vue et analysée grâce à l’imagerie médicale. Nous voyons que les scientifiques, grâce à leur compétences liées au référentiel propre à la connaissance du cerveau selon leurs propres critères, ont su tirer un ensemble de lois grâce à cette approche. L’observation et les conclusions tirées, pouvant être de l’ordre du bon sens et de la raison comme vous dites, les scientifiques, grâce à leur immersion dans leur propre référentiel, ont pu trouver des lois, et ainsi distinguer le vrai du faux…oui, mais un vrai et un faux propres à ce référentiel, tout comme le moraliste, le philosophe, le psychanalyste, le footballeur, le jardinier, le politique etc. trouveront les lois liées à leur propre référentiel.
Ce qui me semble intéressant dans ce concept de référentiel si on le pousse un peu plus loin, et cela jusqu’à la formation des croyances qui font notre individualité, c’est que, on se rend compte par là que chaque affirmation possède son propre référentiel, chaque personne qui affirme une chose et la tient pour vraie est immergée dans un ensemble de conditions se légitimant les unes les autres, pour former le concept même qui sera formulé voire défendu, ce qui fait qu’en définitive chacun peut avoir raison selon son propre référentiel et que chacun peut avoir tort selon un référentiel différent. Celui qui aurait conscience de cet aspect des choses serait peut-être capable de s’immerger dans le référentiel de l’autre, et d’en voir toute la perfection perfectible, et ainsi, évoluer avec lui sur un même plan pour déboucher sur un discours constructif.