Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Contestation politique et bouddhisme.

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    Message par Rémi Ven 22 Mar 2019 - 16:47

    Bonjour à tous !

    J'avais envie d'ouvrir un nouveau sujet, dans "causeries philosophiques", pour réfléchir ensemble, avec du recul (d'où le choix de cette catégorie) aux phénomènes contemporains de contestation politique, et principalement le mouvement "gilets jaunes". Une certaine tension monte depuis un paquet de semaines, et entre l'urgence climatique, la défense peut-être un peu égotique d'un "pouvoir d'achat", la nécessité d'instaurer une véritable équité, des actions violentes (pour l'instant de l'ordre du sabotage uniquement), il est difficile, je trouve, d'y voir clair.

    Il ne s'agit pas de parler de politique et de savoir si c'est bien ou mal, qui a raison ou tort. Mais plutôt de se demander de quelle manière peut-on penser le rapport entre bouddhisme et engagement politique contestataire ? Quels précédents historiques ?

    On peut penser à Thích Quảng Đức qui s'est immolé pour protester contre les répressions et persécutions du sud-Vietnam envers les bouddhistes.
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    Dans ce cas-là, peut-être extrême, on peut voir un premier mouvement se dessiner : agir sur soi plutôt que sur autre chose. Une grande violence mais assumée seul...

    Quels types d'engagements (ou de désengagements) politiques sont sous-tendus par une pensée bouddhiste ? Vraiment une question ouverte, mais qui vise à interroger la pratique : peut-on simplement se changer soi-même, se contenter de la simplicité, être donc dans une forme douce de non-agir et attendre que des conséquences positives s'en dégagent naturellement ? Ou, si une urgence amène à penser qu'il y a nécessité à accentuer la portée d'un acte contestataire, se sacrifier plutôt que de s'associer à des comportements que l'éthique du noble sentier octuple prohibe ? Quid des moyens habiles ?

    Je ne crois pas que l'on puisse attendre des réponses toutes faites venant de la tradition et des anciens, mais peut-être un éclairage, une certaine prise de recul...

    Bonne et agréable journée à tous.


    EDIT : Je viens juste de tomber sur un passage relié à ce questionnement, dans "Les maîtres zen" de Jacques Brosse, édition Albin Michel, collection Spiritualité vivantes, p.53-54 : à propos du trosième patriarche chinois, Seng Ts'an, auteur présumé du Sing Sing Min (Inscription sur la Foi en l'Esprit) :

    "Les textes racontent que lors des persécutions contre les bouddhistes ordonnées par l'empereur Wou de la dynastie des Tcheou du Nord en 574 et en 577, Seng-ts'an dut simuler la folie et rester caché pendant dix ans sur le mont Wan-kong. Sa seule présence aurait suffi à empêcher les tigres qui y vivaient de continuer à terroriser les populations des villages voisins. (...)"

    Ce qui dessine une autre approche : préserver le dharma et l'enseignement quitte à ruser, attendre une époque plus favorable, et profiter des fruits possibles (ici un peu magiques ou allégoriques avec l'idée des tigres éloignés) de la pratique ici-maintenant sans trop se soucier des manigances mondaines du politique.
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    Message par Lumpinee Ven 22 Mar 2019 - 19:26

    Je viens de regarder le film sur Mandela. Excellent film ceci dit au passage.

    Si les Noirs n'avaient pas usé de violence, les Afrikaners n'aurait jamais laché un iota.
    Sans aucune violence, etait il possible de faire comme Gandhi?

    Peut etre que ca rejoint "les moyens habiles".
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    Message par Kaïkan Sam 23 Mar 2019 - 8:28


    La violence, qui est souvent le fruit de la colère, a toujours été, est et sera toujours un moyen malhabile.
    Malheureusement certains tentent de justifier ce qui est injustifiable.
    La colère est l'un des trois poisons (avec l'ignorance et l'avidité) qui minent de façon catastrophique les relations entre les êtres humains.

    Le bouddhisme incite à ne pas convoiter ce que possède autrui car cela élimine beaucoup de soucis. Chacun a le corps qu'il a, le karma qu'il a, et il faut faire avec. Posséder peu ou prou, cela ne conduit pas vers la sérénité.

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    Message par Lumpinee Dim 24 Mar 2019 - 19:20

    Oui, mais prenons la révolution en Afrique du Sud. Les Noirs n'avaient pas d'autres choix il me semble, que de prendre les armes, et faire peur à leur adversaire afin qu'ils négocient.

    Quant à la colère, ce n'est pas toujours un poison, c'est aussi, et surtout un moyen de savoir où sont les limites du supportable. La colère peut etre une formidable source d'énergie, si on sait la gérer. Celui qui est en colère contre la vie va déployer beaucoup d"efforts pour s'en sortir, et il s'en sortira surement.

    Excuse moi Kaikan, mais dire que la colère, c'est un poison, c'est ne voir qu'un coté de la médaille. Smile
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    Message par Yudo, maître zen Dim 24 Mar 2019 - 22:27

    Il n'en reste pas moins que ce n'est pas la violence des noirs qui a abattu l'Apartheid, mais bien les sanctions internationales qui ont suffisamment gêné l'économie du pays pour qu'une partie de la population dominante décide d'arrêter les frais.
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    Message par Zenoob Lun 25 Mar 2019 - 8:27

    C'est une question que je me suis souvent posée... Accepter son sort, quel qu'il soit, comme c'est préconisé en zazen, d'accord ; mais que cela n'empêche pas l'esclave de se battre pour être libre. En tant que bouddhiste, si on se retrouve opprimé, faut-il la fermer et tout accepter ? Il me semble que certains pratiquants anciens, ici, n'ont pas choisi cette voie puisqu'ils se sont, à un moment ou à un autre, opposé aux institutions dominantes.
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    Message par Kaïkan Lun 25 Mar 2019 - 17:00

    Lumpinee a écrit:Excuse moi Kaikan, mais dire que la colère, c'est un poison, c'est ne voir qu'un coté de la médaille. Smile

    Cela coule de source.
    Par exemple, peu de gens y pensent, mais les 108 bonnos sont aussi 108 portes vers l’Éveil tout en étant simultanément des causes d'illusions.
    De la même façon les trois poisons :

      1. Moha ou avidyā : l'égarement ou ignorance ;
      2. Rāga  : la soif, avidité, convoitise ;
      3. Dveṣa : l'aversion, haine ou colère.


    Peuvent être aussi, lorsqu'on en est l'observateur et non plus la victime, des causes d’Éveil.

    C'est comme une feuille de papier avec le recto et le verso. Finalement illusions et satori sont étroitement liés.
    Il est donc important et de toute urgence d'éclairer ses illusions au lieu de chercher un hypothétique satori.

    Donc tout le monde devrait tomber d'accord sur ce point…

    Zenoob a écrit:C'est une question que je me suis souvent posée... Accepter son sort, quel qu'il soit, comme c'est préconisé en zazen, d'accord ; mais que cela n'empêche pas l'esclave de se battre pour être libre. En tant que bouddhiste, si on se retrouve opprimé, faut-il la fermer et tout accepter ? Il me semble que certains pratiquants anciens, ici, n'ont pas choisi cette voie puisqu'ils se sont, à un moment ou à un autre, opposé aux institutions dominantes.

    Il n'y a pas à envisager une attitude fixe qui serait la clé du comportement parfait.
    Même zazen peut être détourné et devenir une pratique ushotoku.
    Il faut s'adapter aux circonstances et créer l'attitude juste à chaque moment ce qui demande beaucoup d'attention.
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    Message par Yudo, maître zen Lun 25 Mar 2019 - 18:56

    Zenoob a écrit:C'est une question que je me suis souvent posée... Accepter son sort, quel qu'il soit, comme c'est préconisé en zazen, d'accord ; mais que cela n'empêche pas l'esclave de se battre pour être libre. En tant que bouddhiste, si on se retrouve opprimé, faut-il la fermer et tout accepter ? Il me semble que certains pratiquants anciens, ici, n'ont pas choisi cette voie puisqu'ils se sont, à un moment ou à un autre, opposé aux institutions dominantes.

    Ce n'est pas qu'il faille accepter son sort quel qu'il soit. C'est que, si on veut faire quelque chose, on ne peut le faire qu'en partant de ce qui est, de la réalité, et non pas de nos fantasmes. C'est facile de se dire "si j'avais x, je pourrais faire y". Mais lorsqu'on est dans une situation, prenons un exemple extrême, dans une zone de guerre avec des bombes qui pleuvent, il est inutile d'attendre le retour de la paix. Il faut y contribuer.
    "On n'est pas v'nu au monde pour s'regarder l'nombril
    "Mais quand il tombe des bombes, faut bien s'mettre à l'abri"


    On peut changer le monde, mais pour ça, il faut commencer par ranger sa chambre, ou son bureau. C'est tellement facile de se tordre les mains devant les horreurs que nous montre la télévision, et de ne pas faire le petit truc simple et pas prétentieux qui, lui, est tout à fait à notre portée. D'ailleurs, ça me rappelle cette phrase de JJ Rousseau qui s'applique à merveille, encore aujourd'hui, à tous ces humanitaires qui vont au loin pour ne pas à avoir à s'occuper de leurs proches:
    "Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins". — (Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l’éducation, Livre premier)
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    Message par Rémi Mar 26 Mar 2019 - 15:34

    On retrouve ça dans pas mal de trucs : le stoïcisme pour commencer (Epictète) : distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, accepter ce qui ne dépend pas de nous puisqu'on ne peut rien y faire, et se concentrer sans rancœur sur ce qu'on peut faire. C'est aussi dans une prière chrétienne : "Dieu, donne moi la force d'accepter ce que je ne peux changer, de changer ce que je peux changer, et la sagesse nécessaire pour distinguer entre les deux."

    C'est très simple et très sain. Simple dans l'idée, complexe dans la réalisation.

    A partir de là, je pense que l'usage de la violence (qu'on peut rattacher dans ce que disait Kaïkan de "Dveṣa : l'aversion, haine ou colère. ") n'est envisageable comme "moyen habile" que si c'est une simulation. Une colère non maîtrisée n'est pas éclairée, a de fortes chances de ne pas être productive. Par contre, si voyant clairement les enjeux d'une situation, on décide de laisser couler la colère, sans être emporté par elle, ça peut être la bonne réaction à avoir. Je pense à un professeur qui, sans être réellement outré par un comportement déplacé d'un élève (il comprend bien que c'est dur de rester assis 8h à écouter des prof' parfois ennuyeux comme lui), "simule" une colère à laquelle il ne s'associe pas profondément simplement pour ramener une certaine ambiance de travail. De même dans le Rinzaï avec les colères de Lin-tsi et Ma-tsou.

    Donc, tout ça pour dire que si la colère peut être un moyen habile, ce n'est certainement pas la même colère-haine que celle considérée, à juste titre, comme un poison, et qui est inarrêtable, à laquelle on s'abandonne, perdant tout contrôle. Une colère juste, c'est celle qui, en un éclair, peut se transformer en un bon gros rire.

    Cela dit sans porter de jugement sur certaines colères (on peut reprendre l'exemple de l’apartheid) qui, peut-être, ont une légitimité, ou en tout cas qu'on peut comprendre en faisant preuve d'un minimum d'empathie. Cependant, si on veut aider, il faut donner aussi des armes (je veux dire des moyens de se contrôler, de prendre du recul, de ne pas se laisser emporté inutilement) à ceux qui sont brûlés par une colère, fusse-t-elle légitime, qui pourrait les aveugler et les empêcher de trouver la bonne action. L'implication pour moi très claire de cette idée, c'est d'aller vers un apaisement dans les contestations actuelles, d'y travailler, sans forcément être immédiatement critique envers certaines formes de violence, mais en tendant à les rationaliser. Ca serait à minima l'apport du bouddhisme que je peux voir dans cette idée de contestation politique. Et qui, par petites touches, pourrait bien, si on y arrivait, éviter bien des dérives, de tous les côtés, indépendamment des opinions politiques.

    En prolongement et un peu hors sujet, mais pas tant que ça  drunken :

    Dhammapada : "Celui qui arrive à se vaincre lui-même fait un truc plus difficile que celui-ci qui arrive à vaincre 1 000 ennemis". (citation inexacte, vous l'aurez tous compris, faite de mémoire)


    Contestation politique et bouddhisme. Vajrak10

    En illustration : source : wikipédia : "Vajrakilaya (La Dague adamantine), tibétain Dorjé Phurba est un yidam ou déité du bouddhisme tantrique ou Vajrayana, central dans l'« école des anciens » Nyingmapa du bouddhisme tibétain. Le phurba ou kila, la dague que tient Vajrakilaya. Vajrakilaya est un heruka c'est-à-dire une forme courroucée des déités dans les tantras supérieurs du Vajrayana. C'est, en fait, une forme très courroucée de Vajrasattva, le bodhisattva de la purification"   Je souligne la formule amusante : "forme très courroucée".
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    Message par Lumpinee Mar 26 Mar 2019 - 19:47

    En tous cas, Madela c'était un super bonhomme!! Se retrouver dans une situation pareille, ne rien lacher meme après 27 ans de prison, réfléchir judicieusement, ça mérite l'admiration. Si tous les présidents du monde étaient comme lui...

    En tant que bouddhiste, si on se retrouve opprimé, faut-il la fermer et tout accepter ?


    C'est surprenant que la question se pose! C'est pas étonnant que certains comme dans l'AZI fassent passer bien des pilules.

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    Message par chifoumi Mer 27 Mar 2019 - 10:37

    Rémi a écrit:
    Donc, tout ça pour dire que si la colère peut être un moyen habile, ce n'est certainement pas la même colère-haine que celle considérée, à juste titre, comme un poison, et qui est inarrêtable, à laquelle on s'abandonne, perdant tout contrôle. Une colère juste, c'est celle qui, en un éclair, peut se transformer en un bon gros rire.

    Cela dit sans porter de jugement sur certaines colères (on peut reprendre l'exemple de l’apartheid) qui, peut-être, ont une légitimité, ou en tout cas qu'on peut comprendre en faisant preuve d'un minimum d'empathie. Cependant, si on veut aider, il faut donner aussi des armes (je veux dire des moyens de se contrôler, de prendre du recul, de ne pas se laisser emporté inutilement) à ceux qui sont brûlés par une colère, fusse-t-elle légitime, qui pourrait les aveugler et les empêcher de trouver la bonne action. L'implication pour moi très claire de cette idée, c'est d'aller vers un apaisement dans les contestations actuelles, d'y travailler, sans forcément être immédiatement critique envers certaines formes de violence, mais en tendant à les rationaliser. Ca serait à minima l'apport du bouddhisme que je peux voir dans cette idée de contestation politique. Et qui, par petites touches, pourrait bien, si on y arrivait, éviter bien des dérives, de tous les côtés, indépendamment des opinions politiques.

    Bonjour,

    C'est une question que je me posée aussi, d'où mes interrogations sur les upayas. Jusqu'où peut-on aller dans un sens contraire au bouddhisme pour avoir une action bénéfique sur autrui ou sur un conflit généralisé.

    Il me semble aussi que simuler la colère (et non la ressentir) ou bousculer est un moyen habile, une solution à tenter lorsque la discussion ne mène nulle part et que la situation n'a pas d'issue.

    J'ai trouvé une réponse dans un commentaire de Sönam Lhundrup sur la quatrième stance de l'entrainement de l'esprit Langri Thangpa :
    "Nous protégeons ceux que nous pouvons protéger, mais si nous n'y arrivons pas, nous protégeons au moins l'attitude de l'esprit. Nous allons essayer tout ce qui est possible. Notre apparence peut être agressive, menaçante ou protectrice, ce n'est que notre apparence. Il ne faut pas que notre coeur soit menaçant ou agressif. Sinon c'est l'agressivité qui répond à l'agressivité et nous tombons dans la spirale sans fin qui se poursuivra dans nos vies ultérieures. La spirale de l'agressivité n'est pas cantonnée à une seule situation. Elle continuera d'infester notre coeur et celui de notre adversaire.
    Si nous combattons, faisons-le en Bodhisattva! C'est à dire que nous pouvons lutter extérieurement, mais intérieurement, ne nous laissons pas empoisonner."


    La seconde difficulté me semble-t-il est de doser cette intervention pour qu'elle ait le moins de conséquences possibles. Que l'action soit la plus juste possible. Pour cela, il faut évaluer rapidement qui l'on affronte et de quelle manière notre action sera efficace en causant le moins de dégâts possibles à côté.
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    Message par Zenoob Mer 27 Mar 2019 - 10:46

    Rémi a écrit:On retrouve ça dans pas mal de trucs : le stoïcisme pour commencer (Epictète) : distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, accepter ce qui ne dépend pas de nous puisqu'on ne peut rien y faire, et se concentrer sans rancœur sur ce qu'on peut faire. C'est aussi dans une prière chrétienne : "Dieu, donne moi la force d'accepter ce que je ne peux changer, de changer ce que je peux changer, et la sagesse nécessaire pour distinguer entre les deux."

    Salut !

    Justement, un des problèmes, c'est d'évaluer ce sur qui dépend de nous ou pas. S'il n'y a pas de sujet, alors il n'y a rien à faire quoi qu'il arrive : les choses se passent. S'il y a un sujet, même illusoire, alors il est interdépendant avec tout et l'action devient aussi impossible puisqu'il n'y a pas de limite à l'action. Bref, la sagesse nécessaire pour distinguer entre les deux, c'est un gros boulot.

    Ce genre de question ne se résout peut être pas par le raisonnement et dépend aussi de l'histoire et des possibilités de chacun (karma ?) ?
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    Message par chifoumi Mer 27 Mar 2019 - 11:11

    Zenoob a écrit:
    Rémi a écrit: "Dieu, donne moi la force d'accepter ce que je ne peux changer, de changer ce que je peux changer, et la sagesse nécessaire pour distinguer entre les deux."
    Justement, un des problèmes, c'est d'évaluer ce sur qui dépend de nous ou pas. S'il n'y a pas de sujet, alors il n'y a rien à faire quoi qu'il arrive : les choses se passent. S'il y a un sujet, même illusoire, alors il est interdépendant avec tout et l'action devient aussi impossible puisqu'il n'y a pas de limite à l'action. Bref, la sagesse nécessaire pour distinguer entre les deux, c'est un gros boulot.

    Ce genre de question ne se résout peut être pas par le raisonnement et dépend aussi de l'histoire et des possibilités de chacun (karma ?) ?

    Oui, en effet. Cette citation de Marc Aurèle fait réfléchir.
    Il y a ce que je peux changer et ce que je ne peux pas; Il y a aussi ce que je dois changer et ce que je ne dois pas.

    Bien sur Zenoob, je suis d'accord, le sujet est interdépendant et cela dépend de nos possibilités. Mais tant qu'on n'a pas essayé, on ne peut pas savoir si notre action aura une importance dans cette chaine de causes à effets, et le problème est de savoir quand s'arrêter d'agir.


    Dernière édition par chifoumi le Jeu 28 Mar 2019 - 9:04, édité 1 fois
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    Message par Rémi Mer 27 Mar 2019 - 13:52

    chifoumi a écrit:

    [...]
    Il y a ce que je peux changer et ce que je ne peux pas; Il y a aussi ce que je dois changer et ce que je ne dois pas.

    Bien sur Zenoob, je suis d'accord, le sujet est interdépendant et cela dépend de nos possibilités. Mais tant qu'on n'a pas essayé, on ne peut pas savoir si notre action aura une importance dans cette chaine de causes à effets, et le problème est de savoir quand s'arrêter d'agir.

    [...]


    [mise en garde : je ne maîtrise pas vraiment ce dont je parle. Si j'affirme des choses, c'est que c'est quand même plus commode de le dire comme ça. Pour le reste, et pour ceux que ça intéresserait sur le non-agir et l'intuition, il serait impératif d'aller lire des trucs ailleurs car j'écris sûrement pas mal de conneries.  Laughing ]


    Peut-on s'arrêter d'agir ? Quand on "découvre" en zazen que l'immobilité et une certaine forme de "non-pensée" sont en fait une forme intense d'activité, les pensées discriminantes et dualistes (agir, non-agir) perdent un peu de leur poids.

    Ne pas agir, c'est un concept passionnant. Wu-wei en chinois, d'inspiration taoïste, et qui a parfumé tout le Ch'an et donc le Zen : le non-agir qui n'est pas "ne pas agir" mais plutôt une certaine réaction fluide, spontanée, s'harmonisant "sans effort" avec la situation. "Sans effort" sur l'instant, mais qui a demandé un certain effort pour atteindre un état et un ensemble d'habitudes profondément enracinées pour justement, sur l'instant, pouvoir "se permettre" de ne pas faire d'effort.

    Dans la continuité de ça, et de ce que le Bouddhisme peut apporter à un mouvement de contestation politique, on retrouve aussi "kan", (勘 intuition, instinct) ; c'est un peu facile quelque part, mais je pense que ça a son importance. Faudrait pas exagérer et croire que tout est OK et qu'il y a plus qu'à suivre son intuition. C'est aussi le fruit d'une pratique, et là encore, l'apparent "sans-efforts" demande beaucoup d'efforts. Sur une page FB dédiée au Rinzaï, un type qui, je crois, est un maître, raconte qu'il avait demandé à son maître s'il était possible de développer "kan", l'intuition. Son maître aurait répondu : "Que crois-tu que nous fassions dans le zen, à part ça ?".

    Pour répondre donc à toutes ces problématiques (distinguer ce que l'on peut faire de ce que l'on ne peut pas faire, savoir où s'arrêter, quoi et comment dire ce quoi etc.) je crois qu'on en vient forcément à une sorte de saisie intuitive (qui devrait être une non-saisie et un non-appui si on veut être cohérent avec le Zen, mais le dire comme ça ne veut à peu près rien dire...) de la situation qui se rapproche de Wu-Wei, le non-agir agissant.

    Pour le dire plus clairement : la pensée rationnelle et logique, qui prend consciemment en compte tous les facteurs, n'a ni la rapidité ni la puissance de calcul suffisantes pour être le seul guide dans l'action / l'engagement / la vie en fait. Je ne crois pas qu'elle (la pensée rationnelle) soit systématiquement dénigrée par la tradition, ça reste un truc ultra-puissant qui peut être facteur de progrès. Mais ça a ses limites. En cultivant l'assise et en cherchant à faire de la Voie une sorte d'habitude intuitive, on essaye peut-être (mais c'est pas un objectif, plutôt un dommage collatéral, puisque tout ça est censé être mushotoku, sans esprit de profit : l'intuition pourrait venir "d'elle-même", spontanément, étant notre "nature-de-Bouddha", quand les désirs égoïstes ne viennent plus l'obscurcir... (pour le dire de manière bien imparfaite et malheureusement dualiste)), on essaye peut-être, donc, d'intégrer un ensemble de comportements-réponses-intentions à un niveau de disponibilité supérieur à celui que permet la seule pensée rationnelle, discursive, logique etc. (je dis "la seule pensée rationnelle" pour bien insister sur le fait qu'on en a aussi besoin, mais que toute seule, elle ne suffit pas)

    Donc, (et là on retrouve l'idée du "grand doute"), il faudrait admettre qu'on n'arrivera pas logiquement à calculer tous les facteurs, (c'est peut-être pour ça qu'on dit que la Voie est aisée quand on refuse de choisir entre le bien et le mal : non pas que le bien et le mal soient équivalents, mais plutôt qu'il faille bien avouer son impuissance et constater que la seule chose à faire, c'est s'en remettre au vent, à une bonne intuition-intention, et que ça fera après ce que ça peut bien faire...  Rolling Eyes ). Et ce constat des limites de la logique et de nos capacités de calcul est le fruit même de la logique.

    Bon je suis un peu confus je crois. Mais tout ça pour apporter deux nouvelles pierres au moulin de ce sujet : wu-wei (non-agir) et kan (intuition-instinct).
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    Message par Fred Mer 27 Mar 2019 - 14:23

    A propos de wu wei, je me rappelle avoir lu que la traduction était la suivante :

    Ne rien faire sans que rien ne soit pas fait.

    Difficile à comprendre, cette traduction ramènerait peut-être à l’idée d’équilibre qui serait évacuation d'un faire surnuméraire au profit d'un faire juste du point de vue des exigences réelles des circonstances.

    Comme « faire surnuméraire », on peut penser par exemple aux actions faites dans le but de satisfaire des besoins croissants et à la fois non essentiels ; notre société étant probablement un parfait exemple de ce genre d’actions dont la prolifération s’accroit à mesure qu’on les estime indispensables (multiplication des lois, publicités pour créer le désir etc.)
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    Message par Lumpinee Mer 27 Mar 2019 - 19:29


    Remi a écrit: un type qui, je crois, est un maître, raconte qu'il avait demandé à son maître s'il était possible de développer "kan", l'intuition. Son maître aurait répondu : "Que crois-tu que nous fassions dans le zen, à part ça ?"

    C'est très censé ça! Very Happy
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    Message par chifoumi Jeu 28 Mar 2019 - 0:33

    Rémi a écrit:Peut-on s'arrêter d'agir ? Quand on "découvre" en zazen que l'immobilité et une certaine forme de "non-pensée" sont en fait une forme intense d'activité, les pensées discriminantes et dualistes (agir, non-agir) perdent un peu de leur poids.

    Ah oui, bien sur, c'est exact, on ne peut pas ne pas agir. Smile  Quand j’ai parlé d’agir ou d’arrêter d’agir, je ne parlais pas de notre action pendant zazen, mais d’une action de protestation contre les phénomènes contemporains politiques, ma question étant "jusqu'à quel point peut-on s'engager dans une cause" finalement sans qu'elle ne soit "surnuméraire" comme le précise Fred.
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    Message par Lumpinee Jeu 28 Mar 2019 - 19:13

    Seuls ceux étaient pret à mourir pour leur cause ont réussis à changer des choses.

    En politique, nous avons des gens qui ne sont pas pret à mourir pour ce qu'il font, on peut les acheter. C'est bien là la cause de tous nos soucis.
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    Message par chifoumi Jeu 28 Mar 2019 - 20:04

    Lumpinee a écrit:Seuls ceux étaient pret à mourir pour leur cause ont réussis à changer des choses.

    En politique, nous avons des gens qui ne sont pas pret à mourir pour ce qu'il font, on peut les acheter. C'est bien là la cause de tous nos soucis.

    Oui, C'est à dire que ceux qui sont prêts à mourir ou qui se font exiler pour une cause ne le font pas pour eux et touchent le coeur des gens.
    Alors qu'en politique, le bien d'autrui n'est pas la priorité.

    Je pense aux moines et moniales faisant la grève de la faim sous les pagodes ou qui se sont immolés par le feu pour manifester contre la dictature vietnamienne qui voulait interdire la levée du drapeau bouddhiste ou qui tiraient sur les rassemblements pacifiques;
    Je pense à Tchich Naht Hahn qui a écrit des poèmes et crée une université, puis qui, influencé par Gandhi et le combat pacifiste Afro-Américain de Martin Luther King a manifesté pacifiquement aux côtés des chrétiens et qui s'est retrouvé exilé du Vietnam pendant 40 ans et a fondé le village des Pruniers en France.
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    Message par Rémi Sam 30 Mar 2019 - 14:21

    Peut-être à nuancer grâce à l'enseignement d'un grand maître  Laughing  --> "Mourir pour des idées, l'idée est excellente, moi j'ai failli mourir, de ne l'avoir pas eu. Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante, en hurlant à la mort, me sont tombés dessus."



    "Mourir pour idées, c'est le cas de le dire, c'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas."

    (en ré-écoutant cette magnifique chanson, je suis étonné d'y trouver encore plus de sagesse que ce que je pensais)
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    Message par Lumpinee Sam 30 Mar 2019 - 19:21

    Pour etre sincère, je pensais que mourir pour ses idées était similaire au salut de l'ame: etre pret à mourir plutot qu'à laisser le pouvoir au mental.
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    Message par Rémi Sam 30 Mar 2019 - 19:30

    Lumpinee a écrit:Pour etre sincère, je pensais que mourir pour ses idées était similaire au salut de l'ame: etre pret à mourir plutot qu'à laisser le pouvoir au mental.


    Quelle âme y aurait-il à sauver ? scratch
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    Message par Lumpinee Dim 31 Mar 2019 - 20:19

    Ben la tienne, la mienne. Que ne comprends tu pas? Smile
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    Message par zanshin Lun 1 Avr 2019 - 5:18

    tao
    Pour les bouddhistes il n'y a pas d'âme individuelle. rigolo
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    Message par chifoumi Lun 1 Avr 2019 - 6:56

    Le mot âme peut aussi signifier autre chose qu'une entité individuelle autonome qui survit après la mort telle qu'on la perçoit dans le christianisme, tout comme Dieu n'est pas forcément le dieu créateur chrétien. C'est aussi le coeur/esprit qu'on retrouve dans l'expression "in shin den shin".

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