Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Le Maître dans le Zen (sôtô) Empty Le Maître dans le Zen (sôtô)

    Message par Kaïkan Jeu 16 Juin 2011 - 10:44


    Commentaires de Taisen Deshimaru...

    Atteindre la moelle du vrai Maître.

    Lorsqu'on pratique le satori suprême et parfait, il est très difficile de recevoir l'enseignement d'un vrai Maître. Peu importe que le Maître ait la forme d'un homme ou d'une femme ... il doit seulement être au-delà de tout, être Imma-Nin, l'homme du satori, un homme absolu, vrai et sincère. Peu importe qu'il appartienne au passé ou à l'époque moderne. Par exemple, il peut être un grand moine qui a l'esprit d'un renard sauvage et fut changé autrefois en un moine de grande vertu.
    Tel est l'aspect fondamental du vrai Maître qui donne sa moelle. Il peut seulement apporter des bienfaits authentiques et n'est gouverné par aucun karma, ni par sa propre pensée ni par celle des autres.
    Donc, après avoir rencontré un tel vrai Maître, vous devez abandonner toutes vos relations précédentes et ne plus passer votre temps en vain.
    Vous devez vous concentrer sur la pratique de la Voie avec un grand effort, pratiquer avec u (l'esprit qui pense) ou mu (celui qui ne pense pas) et même avec la moitié de l'esprit. Ainsi vous devez pratiquer comme si vous vouliez arracher vos cheveux en flamme de votre tête, et vous devez étudier les mortifications du Bouddha Sâkyamuni lorsqu'il se tint sur une jambe (Gyasaku). Lorsque vous pratiquez de cette façon, à ce moment-là, vous n'êtes pas troublé par les démons qui vous trompent et vous critiquent. Vous devez être comme le Patriarche (Eka) qui se coupa le bras et obtint la moelle du Maître. Vous êtes déjà le Maître qui a rejeté le corps et l'esprit.
    Atteindre la moelle du Maître ou la transmission du vrai Dharma s'accomplit au travers de la parfaite sincérité et de la vraie foi, qui ne proviennent ni du dedans, ni du dehors. Le Dharma est beaucoup plus important que votre petit corps. Aussi devez-vous donner tout le poids au Dharma et rendre votre corps aussi léger que possible. Fuyez les affaires du monde et construisez votre demeure dans la Voie. Si vous pensez, même un tout petit peu, que votre corps est plus important que le Dharma, le Dharma ne peut être transmis et la Voie ne peut être atteinte. Nous devons pratiquer de notre propre initiative, sans jamais rechercher d'autres enseignements, pour donner le poids au Dharma et alléger notre propre corps (cela est un seule et même chose).


    "Comme l'herbe en hiver
    Invisible dans le champ couvert de neige
    Le héron blanc dans sa propre forme
    Garde son corps caché."

    (-Dõgen-)

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    Message par Yudo, maître zen Jeu 16 Juin 2011 - 12:14

    La chose la plus importante que j'aie apprise avec mon maître d'apprentissage, chose que j'ai revue à plusieurs reprises par la suite, c'est qu'il est bien plus important d'être un bon élève que d'avoir un bon maître.
    Un bon élève avec un mauvais maître (ce qui était le cas de dL) peut apprendre quelque chose. Même si l'enseignant fait de la rétention d'information, même s'il empêche même l'élève de s'exercer, ou autres attitudes bizarroïdes, l'élève, s'il garde l'oeil et l'esprit ouvert, peut en tirer quelque chose. Mais cela requiert de l'esprit critique.
    Lorsque j'ai rédigé la biographie d'un célèbre musicien qui avait été aussi enseignant, un de ses élèves m'a dit: "Il était mauvais maître, mais moi, j'étais bon élève". Il voulait dire par là que les capacités pédagogiques de cette personne n'étaient pas à la hauteur de son talent. Mais, en l'observant, en acceptant ses limitations et en tentant autant que possible d'imiter sa façon de faire, on pouvait apprendre.
    Je dirais que, dans le cas des maîtres zen, si l'on maintient l'esprit critique, si l'on accepte que le maître, lorsqu'il se moque des ses propres limitations, ne le fait pas par fausse humilité mais bien par sincérité (et qu'on peut le croire, là-dessus), ou s'il ne fait preuve d'aucune humilité et d'aucune capacité à voir ses propres erreurs, mais que l'élève sait les repérer et ne pas lui en tenir trop rigueur, en cherchant à démêler le bon grain de l'ivraie, l'élève peut alors progresser.
    Le malheur de certains enseignants, c'est de se faire mettre sur un piédestal et de ne plus arriver à en redescendre, avec des étudiants qui les y remettent de force, quoi qu'ils fassent. Ces étudiants n'apprendront jamais rien, parce qu'en mettant leur maître sur ce piédestal, ils s'en privent du même coup. Il faut avouer que, pour certains, se faire mettre sur ce piédestal leur convient tout à fait, et qu'ils n'ont guère envie d'en redescendre, sauf rares ou improbables accès de sincérité envers eux-mêmes.

    Mais, dans l'ensemble, lorsqu'on lit la phrase attribuée à Joshu, qui disait qu'il apprendrait d'un enfant de 5 ans si ce dernier avait quelque chose à lui apprendre, et qu'il enseignerait à des vieillards de 90 s'il le fallait, il me paraît que l'on lit quelque chose d'important: être toujours prêts à apprendre ce que l'on ignore, c'est être ouvert. Se vexer lorsque quelqu'un vous apprend quelque chose que vous ignorez, c'est être fermé.
    Et l'esprit est comme un parachute: il ne fonctionne que quand il est ouvert.
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    Message par Ho Jeu 16 Juin 2011 - 12:27



    Dernière édition par Ho le Jeu 25 Aoû 2011 - 14:10, édité 2 fois
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    Message par tangolinos Jeu 16 Juin 2011 - 13:30

    Kaïkan a écrit: Nous devons pratiquer de notre propre initiative, sans jamais rechercher d'autres enseignements, pour donner le poids au Dharma et alléger notre propre corps (cela est un seule et même chose).

    yudo a écrit:La chose la plus importante que j'aie apprise avec mon maître d'apprentissage, chose que j'ai revue à plusieurs reprises par la suite, c'est qu'il est bien plus important d'être un bon élève que d'avoir un bon maître.

    Je dirais que l'élève a déjà tout en lui, et que ce n'est pas à l'extérieur qu'il va trouver des choses.
    Le maître ne peut que lui servir à accoucher de lui-même.

    Comment un enseignant pourrait-il s'enorgueillir d'enseigner quelque chose, alors que l'enseignement spirituel est le désenseignement ?... simplement participer à la révélation de l'élève par lui-même.

    Bien sur quand des éclairs de révélation se produisent, ce qui se nomme kensho dans le zen, il peut y avoir confusion tellement les sensations échappent à la compréhension.... Je dirais que ces kenshos ne devraient pas s'attribuer ni au maître ni à l'élève, et, que tous deux devraient le recevoir comme une juste reconnaissance du cosmos... Comment pourrait-on tirer vanité de ce qui nous vient du ciel ?
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    Message par lausm Jeu 16 Juin 2011 - 14:17

    En fait, un vrai maître n'enseigne rien. Celui qui enseigne est encore dans une relation d'objet.

    Le vrai maître, lui, transmet.
    Cela est très différent.

    Cela peut revètir la même apparence formelle.
    Mais c'est l'attitude qui va faire toute la différence.

    Dans le zen c'est un koan très particulier, car les formes peuvent devenir un truc d'objet, ou alors le vecteur de la transmission.
    mais il ne faut pas confondre l'outil et le but.
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    Message par Ho Jeu 16 Juin 2011 - 15:13



    Dernière édition par Ho le Jeu 25 Aoû 2011 - 14:13, édité 2 fois
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    Message par Kaïkan Jeu 16 Juin 2011 - 18:34

    Commentaires de Taisen Deshimaru...

    Entendre la voix du Dharma


    Je vais vous donner maintenant un ou deux exemples de ceux qui ont ressenti la valeur du Dharma.
    Nous devons considérer le Dharma au-dessus de toute autre chose. Si un pilier, une lanterne de pierre, Bouddha, les renards sauvages, les démons ou les hommes et les femmes possèdent le grand Dharma et ont obtenu la moelle du Maître, nous devons faire des efforts désespérés pour les servir, allant jusqu'au sacrifice de notre corps et de notre esprit à travers des kalpas (Kalpa : période de temps très longue.) infinis.
    Le corps et l'esprit peuvent être facilement comme les plants de riz, de chanvre ou de bambou qui poussent partout dans le monde mais il est difficile de trouver le vrai Dharma.
    Le Bouddha Shakyamuni a dit : «Lorsque vous rencontrez un vrai Maître qui parle du Satorï Suprême (Anutara Sammyaku Sambodhi), vous ne devez vous préoccuper ni de son statut social, ni de sa classe, ni de sa nationalité, ni considérer son visage et son apparence. Vous ne devez pas haïr ses fautes, ni vous occuper de son comportement.
    Vous devez être hautement respectueux de sa sagesse. Aussi faut-il lui offrir tous les jours de la bonne nourriture, d'une valeur de cent ou mille rya d'or et des fleurs célestes. Trois fois par jour, vous devez faire respectueusement sampai devant lui et ne pas préoccuper son esprit. Si vous faites ainsi, vous serez probablement sur la Voie du satori ".
    Dogen dit : « Même si j'ai déjà obtenu et réalisé le satori, je dois continuellement pratiquer et atteindre le plus haut satori dès aujourd'hui ".
    Donc, vous devez demander aux arbres et aux pierres de proclamer le Dharma, rechercher les rizières et les villages, et écouter leurs explications et leurs questions, et questionner les piliers et étudier les murs et les tuiles.
    Autrefois, en Inde, le deva Taishaku-Ten fit raihai (se prosterna) devant un renard sauvage et lui demanda le Dharma. Ce renard fut appelé grand Bodhisattva car il ne dépen~ait pas d'un karma noble ou vulgaire (il ne dépendait pas d'uri statut social).

    Quoi qu'il en soit, la plupart des imbéciles qui n'ont jamais entendu parler du Dharma du Bouddha se considèrent ainsi :

    • Je suis un grand moine aussi je refuse de faire sampai devant un moine plus ancien, même s'il a atteint le Dharma.
    • J'ai pratiqué et expérimenté pendant de longues années. Ainsi dois-je faire sampai devant un moine qui a commencé à étudier et obtenu le Dharma tard dans sa vie ?
    • J'ai reçu le titre de Maître. Aussi je ne dois pas faire sampai devant un moine qui n'a pas ce titre.
    • Je suis le responsable religieux des moines. Aussi je n'ai pas à faire sampai devant eux, même s'ils ont obtenu le Dharma.
    • Je fais partie des trois sages et des dix saints. Ainsi n'ai-je pas à faire sampai devant un moine ou une nonne, même s'ils ont obtenu le Dharma.
    • Je descends de la famille impériale. Ainsi n'ai-je pas à faire sampai devant les ministres ou les serviteurs, même s'ils ont obtenu le Dharma.


    De tels imbéciles quittent leur patrie en vain, errent dans d'autres pays et jamais ils ne voient ni n'entendent la Voie du Bouddha.
    Il y a longtemps, sous la dynastie Tang, le grand Maître Joshu Shinzai qui avait la résolution d'obtenir le satori, commença un pèlerinage à l'âge de quatre-vingts ans. Il dit alors : « Je demanderai conseil à qui que ce soit de supérieur, même si c'est un enfant de sept ans, et je ne parlerai pas à quelqu'un d'inférieur et, même s'il a cent ans, je l'éduquerai. "
    Lorsqu'ils demandent le Dharma à un enfant de sept ans, les vieux moines doivent faire sampai devant lui. C'est le splendide esprit de la morale, l'attitude d'esprit juste d'un ancien Bouddha. Un moine qui recherche le Dharma et étudie la Voie doit devenir un disciple, faire raihai et demander le Dharma à une nonne qui a reçu la Voie et obtenu le Dharma. C'est une excellente illustration. de l'étude du Zen. C'est juste comme étancher une grande soif.
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    Message par Yudo, maître zen Jeu 16 Juin 2011 - 18:51

    Kaïkan a écrit: Commentaires de Taisen Deshimaru...

    Entendre la voix du Dharma

    (...)

    C'est Dôgen, en fait...
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    Message par Kaïkan Jeu 16 Juin 2011 - 19:09

    Yudo, maître zen a écrit:
    Kaïkan a écrit: Commentaires de Taisen Deshimaru...

    Entendre la voix du Dharma

    (...)

    C'est Dôgen, en fait...


    EXACT... Extraits du Raihai Tokuzui avec quelques commentaires de Deshimaru (parfois mêlés au texte de Dògen)...Smile
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    Message par lausm Jeu 16 Juin 2011 - 19:54

    Oui, Ho, ta réfléxion sur le statut de moine est tout à fait pertinente.
    Cela fait un moment que ça me travaille, mais c'est mon histoire au sein du zen en France qui m'a plongé dans ce questionnement.
    En fait, on devrait simplement rappeler le sens de l'ordination, c'est à dire la ramener à la prise de refuge.
    au sein de l'AZI, on fait comme du temps de Deshimaru, mais probablement il aurait changé ce truc aujourd'hui.
    J'ai suivi le cursus, jusqu'à l'ordination de moine, mais à la fin ça me ramène à la vie spirituelle dans le quotidien, avec femme et enfant. Cela dit, sans être allé jusqu'à cette ordination, je pense que je n'aurais pas éclairé certaines choses de ma vie.
    Mais aujourd'hui, savoir par exemple que Nishijima prône le kesa pour tous, cela efface toutes distinctions. Faire du statut de moine tel qu'il est utilisé dans l'AZI, par ex, une condition qui différencie du statut de laic, c'est à mon avis totalement artificiel. Par contre ça permet de faire deux ordinations, payantes! Libre d'intérèt, le dharma???
    Donc ce qui compte, c'est l'engagement, point, sans distinguer d'autre catégories. Car on finit par en faire un grade. Moi, par exemple, je n'arrive pas à aller au premier rang avec les autres dans les sesshins, comme on nous dit. J'aime bien être derrière. Peut-être parce qu'il y a là les débutants??
    Le problème dans le zen, c'est qu'on conditionne le fait de pouvoir enseigner par rapport à ce statut. a mon avis, il y a des gens qui ne sont pas ordonnés qui sont largement capables, voire plus, que des maîtres officiels. Mais ça arrange que ça marche comme ça ceux qui tiennent ce système.
    Du temps de Deshimaru, il était pris entre le besoin de légitimer sa mission par rapport à la soto shu, et l'adaptation au monde occidental. Nul doute qu'il y a à continuer ce boulot, ne serait-ce que par commencer à le penser et en débattre.
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    Message par Franck Barron Jeu 16 Juin 2011 - 20:04

    A quoi bon chercher un maitre, ils en savent pour la plupart moins que vous. On est son propre maitre, et là il y a déjà du boulot. Parce que vous pensez rencontrer un bodhisattva ou un éveillé ?
    Laughing Laughing Laughing
    Vouloir que quelqu'un vous assume c'est cela que vous cherchez alors que vous n’êtes pas capable pour vous même. Votre capacité de discernement est une chimère. Il suffit que quelqu'un est un titre pour vous y croyez, le même qui en a aucun et qui vous direz la même chose vous le rejetterez.
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    Message par Ho Jeu 16 Juin 2011 - 20:25



    Dernière édition par Ho le Jeu 25 Aoû 2011 - 14:19, édité 2 fois
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    Message par Sylvie Ven 17 Juin 2011 - 0:09

    Kaïkan a écrit: ...De tels imbéciles quittent leur patrie en vain, errent dans d'autres pays et jamais ils ne voient ni n'entendent la Voie du Bouddha.
    Il y a longtemps, sous la dynastie Tang, le grand Maître Joshu Shinzai qui avait la résolution d'obtenir le satori, commença un pèlerinage à l'âge de quatre-vingts ans. Il dit alors : « Je demanderai conseil à qui que ce soit de supérieur, même si c'est un enfant de sept ans, et je ne parlerai pas à quelqu'un d'inférieur et, même s'il a cent ans, je l'éduquerai. "...
    Franck Barron a écrit:...Il suffit que quelqu'un est un titre pour vous y croyez, le même qui en a aucun et qui vous direz la même chose vous le rejetterez.
    "les imbéciles" sont des banquiers qui ne prêtent (attention) qu'aux riches.
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    Message par Kaïkan Ven 17 Juin 2011 - 14:54

    Suite du Raihai Tokuzui ; Commentaires de Taisen Deshimaru :





          le Sampaï de Shikan





    Le Maître Zen Shikan, en Chine, fut le plus grand moine parmi les disciples de Rinzai. La première fois que Rinzai vit Shikan, il lui demanda d'entrer. A ce moment-là, Shikan dit : "D'accord je comprends ". Rinzai répond : "Je suis d'accord avec vous, mais pas à propos de tout ". Après cela, Shikan devint le disciple de Rinzai. Plus tard Shikan quitta Rinzai et alla voir Matsusan (autre nom pour la Nonne Ryonen).

      Matsusan lui demanda :- D'où venez-vous?Shikan répond :- De la bouche d'un crapaud (entrée de la Voie de Bouddha).Matsusan dit :- Pourquoi n'avez-vous pas fermé cette bouche ?


    Shikan fut incapable de répondre. Alors il fit complètement sampai devant elle et devint son disciple. Une autre fois, Shikan lui demanda

      - Quelle sorte de montagne est le Matsusan ?Elle répondit :- Fu ro sho. (Celle qui ne montre pas son sommet ou son pic).Shikan dit :- Quels genres de gens vivent dans ces montagnes ?Matsusan répondit :- Ils n'ont l'aspect ni d'une femme, ni d'un homme.Shikan rétorqua :- Pourquoi ne les changes-tu pas en homme ?Matsusan répondit :- Je ne suis pas l'esprit d'un renard sauvage. Aussi comment pourrais- je les changer ?


    Shikan fit raihai devant elle, puis il éveilla son esprit de sainteté et la servit en tant que cher-jardinier pendant trois ans. Lorsqu'il devint un Maître, il dit à tous ses disciples: « J'ai reçu une demi-cuillerée du vieux bonhomme Rinzai et une autre demie de la vieille Matsusan.
    Ainsi ai-je fait une cuillerée pleine. A présent je suis complètement satisfait et je recherche plus rien " ..
    En lisant cette histoire, nous pouvons voir que Matsusan, une grande disciple de Koan Daigu, transmit la vie, le sang de son Maître et devint par là-même la vieille femme dont parle Shikan.
    Rinzai était le successeur dans le Dharma du Maître Zen Obaku Kiun et possédait une force acquise par une pratique diligente. C'est ainsi qu'il devint le vieil homme dont parle Shikan. Vieil homme signifie père, vieille femme mère. Cette histoire est un bon exemple d'un puissant esprit de morale : Zenji Shikan fit raihai devant la nonne Matsusan et chercha le Dharma auprès d'elle. C'est un bon exemple montrant qu'il faut aller au-delà de l'aspect d'homme et de femme, au-delà de la pratique routinière, au-delà de l'étude sur le tard. C'est quelque chose qui bat tous les records.


    _________________________________________________________________________________________





    L'importance des femmes dans le zen...


    « De quel droit les mâles seuls sont-ils nobles ? Le ciel vide est le ciel vide ; être une femelle est exactement la même chose. »
    (Dogen : Taisho, vol.82)

    Dogen fut obligé de remonter à l’époque préconfucéenne pour convaincre ses disciples que les femmes étaient capables d’instruire les hommes. Il utilisa des exemples inspirés de son séjour en Chine :

    Myoshi-ni eut dix-sept moines pour disciples et c’est grâce à elle, qu’au cours du IXe siècle, ces moines obtinrent l’éveil.

     Massan Ryonen-ni fut l’éducatrice du grand maître zen chinois Kankei Shikan Zenji.
    Tout au long de sa vie, Dogen lui-même fut sous l’influence de femmes monastiques. Un mois avant de mourir, il écrivit que Egi-ni était la « sœur de Dharma » de Ekan, Ejo et Esho. Bien qu’aucune femme ne reçut l’ordination de sa main, Egi-ni passa vingt ans à ses côtés. Dogen lui témoigna le plus profond respect, de même qu’à plusieurs autres nonnes. Elle fut à son chevet lorsque, vers la fin de sa vie, il tomba malade et elle contribua de façon importante à prendre en main la génération suivante, menée par Ejo. Elle fut aussi la « tante de Dharma » de Gikai, qui suivit Ejo au temple de Eihei-ji.

    Deux chapitres du Shobogenzo, Bendowa et Raihaitokuzui, affirment l’égalité des femmes et des hommes dans la pratique du zen. De plus, Dogen a complètement réinterprété la lecture que nous pouvons avoir de cette phrase du Sutra du nirvana : « Toutes les existences sont la nature de bouddha. »

    C’est une nonne, Ryonen-ni, qui l’aurait principalement influencé pour écrire, dans Bendowa , son enseignement le plus explicite au sujet des femmes. Dogen n’eut de cesse de faire son éloge, disant qu’elle possédait une « rare aspiration à l’éveil » (bodaishin). Dans le Eihei Koroku, il écrit que Ryonen-ni était profondément dévouée à la Grande Voie des bouddhas. On la compare parfois à Massan. Ryonen-ni en Chine ; c’est de la moëlle de ses os que la nonne aurait connu le zen.

    Grâce à l’argent offert par une femme du nom de Shogaku Zenni, Dogen put faire construire le dharma hall qui se trouve dans son premier temple à Kosho-ji ; et lors de son ordination, en 1225, Shogaku Zenni fit don à Dogen du restant de sa fortune.

    Ce n’est là qu’un exemple du soutien que les femmes ont apporté à Dogen et de l’influence qu’elles ont exercée sur lui.

    Ekan Daishi était la mère de Keizan. Elle fut nonne et Abbesse de Joju-ji au moment des funérailles de Gikai en 1309 ; c’est d’elle que Keizan tint sa dévotion religieuse. Myoshi-ni, la nièce d’Ekan, fut nommée Abbesse de la première amadera de l’école Soto, Hoo-ji, qui avait été construite par Keizan en l’honneur de sa mère. Le 23 mai 1325, en mémoire de celle-ci, Keizan fit vœu d’aider les femmes dans les trois mondes et dans les dix directions. Une trentaine de nonnes suivirent son enseignement ; l’introduction des nonnes dans la pratique soto, telle qu’elle fut établie par Dogen et Keizan à travers l’influence de leurs mères, continua sous la période Muromachi, grâce à leurs successeurs.


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    Message par Kaïkan Sam 18 Juin 2011 - 21:20


    Suite du Raihai Tokuzui ; Commentaires de Taisen Deshimaru :






          Raihai devant Myoshin




    La nonne Myoshin était une disciple de Maître Gyosan. Un jour, Gyosan, qui recherchait le postulant capable de tenir le poste d'administrateur du monastère, s'adressa aux moines anciens pour qu'ils lui recommandent quelqu'un de bien. Beaucoup d'opinions furent émises, et à la fin Gyosan dit : « La nonne Myoshin de la province de Waisu est une femme, mais son esprit est supérieur comme celui d'un homme. Elle est certainement la personne la plus qualifiée pour être administrateur en chef". Tous les disciples approuvèrent et Myoshin fut nommée à ce poste.
    A cette époque, Gyosan avait beaucoup d'excellents disciples, mais aucun d'eux ne fut mécontent de cette décision. Bien que son poste ne fut pas des plus importants, elle fit de son mieux et aima tout le monde comme elle-même. Un jour qu'elle travaillait dans les locaux administratifs, dix-sept moines de la province de Shoku vinrent pour rendre visite au Maître et demander leur chemin. Ils voulaient monter au sommet du Mont Gyosan, mais il était trop tard et ils durent passer la nuit dans les locaux administratifs. Le soir, ils se mirent à discuter de l'histoire célèbre du sixième Patriarche Eno, du vent et de la bannière.
    Tous les dix-sept moines donnèrent leur opinion, mais tous passaient à côté de la vérité. La nonne Myoshin entendit la discussion de la pièce voisine et elle dit: « Il est malheureux que dix-sept ânes aient usé tant de sandales de paille au cours de leurs pèlerinages, et qu'ils ne puissent même pas rêver du Dharma du Bouddha",
    Un peu plus tard, une secrétaire de Myoshin vint leur dire ce que sa maîtresse pensait de cette discussion, mais personne n'en conçut de mécontentement ni de ressentiment. Au contraire, ils eurent honte de leur manque de réalisation de la Voie. Ils revêtirent le kesa, prirent leur zagu, offrirent de l'encens et lui demandèrent de les instruire. Alors elle dit: « Venez plus près. " Mais avant même qu'ils aient pu s'approcher, elle cria :

    • « Fuze fu do (le vent ne bouge pas)
    • Fuze han do (la bannière ne bouge pas)
    • Fuze shin do (l'esprit ne bouge pas) »

    Entendant cela, tous réfléchirent sincèrement, firent raihai pour elle en signe gratitude, et devinrent ses disciples. Et peu après, ils retournèrent dans leur préfecture de Seishoku, sans même rendre visite à Gyosan.
    En vérité le niveau de Myoshin n'est pas surpassé même par les trois sages et les dix saints de la tradition taoïste chinoise. Ses actions sont l'authentique pratique de la Voie transmise de Bouddhas en Patriarches. Donc, lorsque de nos jours les shussos et les moines anciens n'arrivent pas à comprendre, ils doivent demander aux jeunes nonnes qui ont réalisé le Dharma de venir les instruire. En quoi les anciens qui n'ont pas réalisé le Dharma sont-ils bons ?

    Le vrai Maître qui instruit de nombreux disciples doit avoir une vision éclairée. Néanmoins il y a beaucoup de Maîtres stupides ou de moines égoïstes qui SOIII: attachés au corps et à l'esprit, dont se moquent même les provinciaux laïcs et qui ne sont pas reconnus comme les interprètes du Dharma du Bouddha.

    (Lorsque quelqu'un demandequ'est-ce que le Zen, plein de réponses stupides sont données. Il faut répondre exactement. Comme la flèche atteinte en plein vol dans le ciel, ou comme un coup de feu. Il est très difficile d'atteindre la cible. La plupart des gens ne donnent que des réponses insensées. C'est pourquoi les nouveaux ne restent pas. Il y a beaucoup de débutants dans ce dojo, ils ne sont pas tous très évolués et les disciples qui leur répondent - les diamants, les shussos – leur parlent d'un point de vue psychologique. Répondez exactement. Ne soyez pas diplomates).

    Parmi eux également, il en est qui posent des questions sur la pratique de raihai. Il en est également qui mettent en doute la pratique de raihai à l'égard d'une femme ou de soeurs qui ont déjà reçu le shiho. Ils ne connaissent pas le vrai Dharma du Bouddha. Ils n'ont rien étudié du tout. Ils sont pareils aux animaux et bien éloignés des Bouddhas et des Patriarches. (Dogen les critique très vertement). Mais si quelqu'un veut dédier son corps et son esprit au Dharma du Boudda, le Dharma lui prodiguera certainement son aide. Même les imbéciles, sur la terre comme au ciel, peuvent reconnaître la véritable sincérité. Serait-il possible que le vrai Dharma du Bouddha ne réponde pas profondément à la sympathie de tout être ? Même le sol, le sable et les pierres ont la faculté de ressentir la sincérité. Mais si notre sincérité pénètre le sol, le sable et les pierres, ils éprouvent certainement une grande sympathie envers vous.

    Si vous rencontrez un vrai Maître, vous devez le servir respectueusement et lui offrir la meilleure nourriture qui soit. Avant sa naissance le Bouddha Shakyamuni avait donné son corps à une tigresse. Le démon lui avait dit : « Toutes les existences sont impermanentes. Comment résoudre ce problème ? »

    Si votre esprit devient vraiment calme, vous pourrez obtenir un monde éternellement tranquille, Ku. Le Bouddha réalisa ce moment éternel sous l'arbre de la Bodhi en faisant zazen après avoir pratiqué de multiples mortifications et rencontré de nombreux érudits.

    sunny
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    Le Maître dans le Zen (sôtô) Empty Re: Le Maître dans le Zen (sôtô)

    Message par Invité Dim 19 Juin 2011 - 8:20

    Bonjour,

    « De quel droit les mâles seuls sont-ils nobles ? Le ciel vide est le ciel vide ; être une femelle est exactement la même chose. »
    (Dogen : Taisho, vol.82)

    Dogen fut obligé de remonter à l’époque préconfucéenne pour convaincre ses disciples que les femmes étaient capables d’instruire les hommes. Il utilisa des exemples inspirés de son séjour en Chine :

    Myoshi-ni eut dix-sept moines pour disciples et c’est grâce à elle, qu’au cours du IXe siècle, ces moines obtinrent l’éveil.
    Si c'est moi qui l'avais dit, je suis sûre que des mauvais esprits auraient répondu que c'est mon ego qui parle (comme y dit FB: "... un titre pour vous y croyez, le même qui en a aucun et qui vous direz la même chose vous le rejetterez.") à cause de ma réalité conventionnelle de "femelle" de l'espèce. Mais là, c'est Dogen, on fait plus les petits malins ! Very Happy
    hé oui ! c'est des idées préconçues de croire que y'a que des femmes dans le MLF !

    Dire ou penser que le mâle est noble et pas la femelle, c'est du sexisme, que le blanc est noble et pas le noir, c'est du racisme etc.
    Le Yin est ausi noble que le Yang et dans le courant alternatif, le + n'est pas plus "noble" que le -. Il y a d'ailleurs l'expression "un mal pour un bien", c'est parlant ça ! ça arrive qu'un homme rate son train pour un rdv important et rencontre dans la gare, la femme de sa vie !

    Et la pluie, qui tombe du ciel, est-elle pour autant plus noble que la terre, d'où s'élèvent les plantes ?
    Et qui est plus noble ? un prince décadent qu'en fout pas une dans son palais ou le paysan qui va travailler sa terre tous les jours ?

    Siddhartha est sorti de son palais... pour aller voir. Et Jésus a guéri des aveugles qui n'avaient pas d'yeux et a aussi dit des pharisiens, qui avaient des yeux, qu'ils étaient aveugles.
    Ce n'est pas d'avoir de l'or ou des yeux qui fait voir plus, c'est la transparence (et non l'opacité).
    Peu importe que le Maître ait la forme d'un homme ou d'une femme ... il doit seulement être au-delà de tout, être Imma-Nin, l'homme du satori, un homme absolu, vrai et sincère.
    Je ne sais pas comme ça se fait, mais je pense que celui qui est "vrai et sincère" attire le "vrai et sincère" dans l'invisible, même si ce n'est pas flagrant dans le visible.
    C'est peut-être un peu le principe des aimants...

    Le Maître dans le Zen (sôtô) Magnet8

    Bon dimanche

    ps:
    Le Bouddha Shakyamuni a dit : «Lorsque vous rencontrez un vrai Maître qui parle du Satorï Suprême (Anutara Sammyaku Sambodhi), vous ne devez vous préoccuper ni de son statut social, ni de sa classe, ni de sa nationalité, ni considérer son visage et son apparence. Vous ne devez pas haïr ses fautes, ni vous occuper de son comportement.
    Vous devez être hautement respectueux de sa sagesse. Aussi faut-il lui offrir tous les jours de la bonne nourriture, d'une valeur de cent ou mille rya d'or et des fleurs célestes. Trois fois par jour, vous devez faire respectueusement sampai devant lui et ne pas préoccuper son esprit. Si vous faites ainsi, vous serez probablement sur la Voie du satori ".
    TROIS rois d'Orient, guidés par une étoile, sont venus "faire respectueusement sampaï" et "offrir" des cadeaux... à un bébé (qu'ils ne connaissaient ni d'Adam, ni d'Eve) né dans une étable.



    ps 2:
    et bonne fête des pères !
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    Message par Kaïkan Jeu 23 Juin 2011 - 18:12


    Les femmes et la Voie :


    En Chine, dans certains temples, sous la Dynastie Sung, certaines nonnes sont devenues célèbres par leur pratique et leur réalisation du Dharma. Certaines sont devenues Maîtres de grands monastères à la demande de l'Empereur et ont fait de nombreuses conférences sur l'autel du Bouddha (1), dans la salle du Dharma. A ce moment-là, le chef du temple et tous les autres moines devaient se réunir dans la salle du Dharma et écouter respectueusement la nonne proclamer le Dharma. Et pendant les mondos, menés à la manière des moines, on posait aussi des questions auxquelles elle devait répondre. C'est la règle traditionnelle. Si quelqu'un atteint le Dharma, c'est-à-dire devient un véritable Bouddha, nous ne devons pas penser aux rencontres qui eurent lieu avec cette personne avant qu'il ou elle devienne Bouddha.
    Si une nonne transmet le Shobogenzo (le trésor du Vrai Dharma fut aussi honoré et enseigné par les Arakan : les moines arhat du Bouddhisme Hinayana qui avait atteint le satori) aux trois sages et dix saints, ils doivent faire raihai devant elle.
    Pourquoi un homme peut-il être noble et non pas une femme ? Une femme est aussi noble qu'un homme. Car le cosmos est le cosmos, les quatre éléments (la terre, l'eau, le feu et l'air) sont les quatre éléments, et les go un (shiki ju so gyo shiki) sont les go un (五蘊). Il en est de même pour les femmes. Un homme comme une femme peuvent atteindre la Voie. C'est une base essentielle de la suprême et merveilleuse Voie du Bouddha.


    ______________________________________________________________________________

    (1)

    • - L'autel du Bouddha : Dans les temples zen, la salle du Bouddha est réservée aux sermons et cérémonies.
    • - La salle du Dharma pour les mondos et les conférences.
    • - La salle des moines: C'est le dojo où l'on pratique zazen et où le Maître fait ses kusens.
    • - Dans la salle du Dharma se trouve l'autel du Bouddha. en face duquel le Maître est assis sur un siège élevé pour les conférences et mondos. A ce moment-là, on tire le rideau devant la statue de Bouddha et le Maître devient Bouddha.



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    Message par Yudo, maître zen Jeu 23 Juin 2011 - 18:15

    Kaïkan a écrit:(...)(le trésor du Vrai Dharma fut honoré et enseigné par Arakan, un moine arhat du Bouddhisme Hinayana qui avait atteint le satori)(...)
    "Arakan" est la prononciation sino-japonaise de "arhat" ou "arahant"...
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    Message par Kaïkan Jeu 23 Juin 2011 - 18:23

    Yudo, maître zen a écrit:
    Kaïkan a écrit:(...)(le trésor du Vrai Dharma fut honoré et enseigné par Arakan, un moine arhat du Bouddhisme Hinayana qui avait atteint le satori)(...)
    "Arakan" est la prononciation sino-japonaise de "arhat" ou "arahant"...
    Bonsoir,
    (Merci Yudo)
    Petite erreur de traduction que je viens de rectifier.


    Petite lecture pour Yudo : http://www.portedumoinezen.com/page5.html

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    Message par Ho Jeu 23 Juin 2011 - 18:34



    Dernière édition par Ho le Jeu 4 Aoû 2011 - 14:21, édité 2 fois
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    Message par Franck Barron Jeu 23 Juin 2011 - 20:44

    Kaïkan a écrit:
    Yudo, maître zen a écrit:
    Kaïkan a écrit:(...)(le trésor du Vrai Dharma fut honoré et enseigné par Arakan, un moine arhat du Bouddhisme Hinayana qui avait atteint le satori)(...)
    "Arakan" est la prononciation sino-japonaise de "arhat" ou "arahant"...
    Bonsoir,
    (Merci Yudo)
    Petite erreur de traduction que je viens de rectifier.


    Petite lecture pour Yudo : http://www.portedumoinezen.com/page5.html

    Laughing

    Les adeptes du mahayana qui méprisent les adeptes du petit véhicule alors qu'ils ne sont même pas des arahants et se prennent pour des boddistavas cela me fait bien rire.
    Si tu es un arahant tu n'as pas besoin que l'on t'explique la nature de bouddha.
    Nagarjuna a son corp d'illumination (???) qui a l'apparence d'une pleine lune, mais à qui il veut faire croire cela. Je rappel que quand on venait voire Siddhartha on n’arrivait pas à le reconnaitre quand il était avec ses propres moines. C'est comme les 32 marques du bouddha, tous cela sont des superstitions ridicules. S'il avait s'agit d'un véritable bouddha il n'aurait pas eux besoins de marquer sa différence en scindant en deux le bouddhisme entre le petit et le grand véhicule mais d'expliquer ce qu'il en était vraiment.
    Tous les êtres sensibles n'ont pas la nature-de-Bouddha, cela veut dire que la nature de bouddha est vacuité, elle n'a pas de soi donc on ne peut pas la définir, mais cela veut dire aussi que la nature de bouddha est permanente, à cause de cette absence.
    Tous les êtres ont nature de bouddha cela veut dire que seul nos voiles, notre ignorance, l'empêchent de la réaliser qui est l'état permanent de non pensée, un non état, de non fermentations mentales, de sans égo. La nature de toute chose est l'impermanence et par conséquence l'absence de soi, de nature individuel des choses qui sont conditionnés et interdépendantes.
    L'éveil est le même pour tout le monde, seul un être qui est parvenu à l'éveil par ses propres moyens est supérieur parce qu'il a le pouvoir d'enseigner à tout le monde.
    Il n'y a pas d'éveil supérieur dans le grand véhicule sauf dans le cas cité précédemment.
    Quant as dire que le petit véhicule est plus égoïste, le fait d'être un arahant prouve le contraire, il perdrait son éveil s'il renonçait a aider les autres (car l'éveil cela peut se perdre).
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    Message par Kaïkan Jeu 23 Juin 2011 - 22:18


    Koji Daishi


    Exemple suivant : En Chine, certains Koji qui n'ont pas renoncé au social et qui ont seulement reçu l'ordination de bodhisattva, sont néanmoins de grands hommes dévoués à la Voie du Bouddha. Il y a aussi des célibataires et des couples qui habitent dans de simples maisons en pratiquant une vie claire et pure au milieu des souillures et de la souffrance du monde social. Mais tous ces gens essaient d'éclaircir les mêmes choses que les moines, et se réunissent pour étudier, faire sampai et revoir l'enseignement. Qu'ils soient hommes, femmes ou bêtes ne fait aucune différence.
    Ceux qui n'ont jamais vu le Dharma du Bouddha même dans leurs rêves (dans ceux-là sont même inclus cent vieux moines ou bikkhus) ne  peuvent pas dépasser les kojis ou daishis (les femmes qui ont reçu l'ordination de Bodhisattva) qui ont atteint le vrai Dharma; ils ne doivent pas être respectés. Ils ne peuvent que recevoir une salutation comme celle d'un invité à son hôte. Tous ceux qui pratiquent et atteignent la vraie Voie du Bouddha, même s'il s'agit d'une fille de sept ans, seront le chef et le père compassionné de tous les moines, nonnes, kojis, daishis et des êtres sensibles.
    Dans le Sutra du Lotus, il est dit que la fille du dragon devint un Bouddha. Elle devait être vénérée, honorée et respectée comme tous les Bouddhas et Tathagata (L’éveillé). C'est une ancienne pratique du Bouddhisme. Ceux qui ne connaissent pas cela et manquent à la véritable transmission sont vraiment pitoyables …

    Ecrit par un jour lumineux, en mars 1240,
    au temple de Kannon-Dori-Kosho-Horin.



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    Message par Ho Jeu 23 Juin 2011 - 23:03



    Dernière édition par Ho le Jeu 4 Aoû 2011 - 14:22, édité 1 fois
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    Message par lausm Ven 24 Juin 2011 - 1:30

    Peut-être surtout et enfin que la distinction entre moine et laic, et entre maitre et simple disciple, doit cesser d'être entretenue, pour que la Voie existe vraiment en ce monde???
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    Le Maître dans le Zen (sôtô) Empty Re: Le Maître dans le Zen (sôtô)

    Message par Yudo, maître zen Ven 24 Juin 2011 - 11:21

    Ho a écrit:C'est super intéressant Koji Daïshi, merci Kaïkan. J'aimerais bien qu'un jour les adeptes des traditions japonaises reconnaissent qu'ils ne sont pas moine mais qu'il n'y a pas de honte à ça et qu'aucun n'est un Maître au sens noble du terme mais qu'il n'y a pas de mal à ça et qu'il y a bon espoir qu'un jour quelqu'une ou quelqu'un en soit digne.
    A part ça c'est affligeant ces gens qui au lieu de trouver ce qui réunit s'évertuent à triturer les mots pour inventer ce qui sépare.
    Au Japon, on ne parle pas de "moines" mais de "bonzes" (litt., "celui qui a une chambre"). C'était déjà Eric Rommeluère qui avait averti, sur le fameux forum "Butsudo", qu'il n'y avait pas de moines (bhikhus) dans le bouddhisme japonais.
    Cela n'empêche qu'il y ait, contrairement à ce qu'en dit Ho, des moines et des nonnes au Japon, au sens de "communauté monastique". Il est vrai que pour ceux qui s'adonnent à la vie monastique, il est rare que cela dure toute la vie. Mais cela existe néanmoins. A l'ère Meiji, la permission de mariage n'avait pas été étendue aux nonnes non plus.

    Quant à la réalité de la chose, je sais que le même Eric Rommeluère mène une vie monastique, même sans les voeux de bhikhu, et Kengan Robert, lui, considère qu'on ne peut pas être bonze sans s'en tenir au célibat. Vous constaterez donc que le tableau est un peu plus nuancé.

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