Je suis d'accord avec ça.
Mais après c'est une question de confiance, et d'histoire avec l'institution.
Ces histoires-là ,ne sont pas nouvelles.
si j'ai bien compris, la soto shu est née pour fédérer le zen lorsque soji-ji et eihei-ji se mettaient sur le nez, non?
Ici c'est pareil, quand les anciens disciples de Deshimaru s'entendaient relativement, pas besoin de structure...maintenant que des liens se sont distendus, on fait appel à une méta structure pour fédérer le tout.
Mais le poids médiatique fait qu'en terme de représentativité, ils peuvent griller des gens.
Je sais que la préoccupation de Tokuda serait d'avoir un lien officialisé avec Eihei-Ji.
Je pense qu'en terme de pratique, il n'a rien à prouver, en tous cas pas à moi.
Mais comme c'est une petite structure, avec un très petit nombre de personnes, et qu'il n'est pas un pro de la relation politique, avoir cette étiquette officialisée, est un moyen de couper court à tout commentaire ou contestation possible.
Sinon, à ce titre, Deshimaru n'aurait fait aucune démarche au Japon pour officialiser sa mission. Mais il l'a fait quand même.
D'ailleurs, sur le site des deux versants, je crois, il y a un article intéressant de Denis Boureau, qu'il a fait au moment de la commémoration des 40 ans de la venue de Deshimaru en France.
A ce moment, était pondu par l'AZI le fait que les relations avec le Japon avaient été désertées, inexistantes, après la mort de Deshimaru et la certification d'Etienne, Roland, et Stéphane en 84. Et que les renouer était devenu une nécessité.
Denis Boureau raconte une toute autre histoire qui montre l'aspect construit a posterioiri, et le fait que c'est un argument servant à justifier une attitude politique, qui est contraire à celle que Deshimaru prônait, à l'instar de Nishijima : une indépendance à l'institution, en tous cas ne pas la prendre pour la pratique elle-même.
Je crois que Tokuda bataille aussi avec ça, mais je crois que son attitude est de ne pas faire contre, de ne pas s'opposer au système, mais composer avec en essayant d'y créer un espace de liberté. C'est pas facile, mais à la limite, je comprends cette façon de faire.
Deshimaru a eu une attitude, on voit à la fin que la plupart de ses disciples n'ont pas réussi à la tenir, et ceux qui l'ont fait sont marginalisés.
Il y a donc là un immense koan à résoudre, qui est à sortir la spiritualité des églises, et à retrouver la vraie forme de la transmission, la forme qui relie le fond.
Je crois que c'est un vrai koan, une question à aborder comme un koan. Sans réponse facile ni rapide. Un truc au fond duquel aller.
le défi est de déjaponiser le zen, de trouver l'essence, de l'identifier, sans rejeter le fait que le zen est passé par le Japon, donc est chargé culturellement.
Je crois que cela ne peut passer que par un dialogue qui permettra d''extraire les éléments, la quintessence.
Deshimaru souhaitait que la Gendronnière devienne un lieu de dialogue entre Orient et Occident, je crois que c'était là une des clés.
Il incarnait le zen, était très japonais, mais était avide de connaître la culture occidentale.
Sauf qu'il digérait mal notre nourriture (eh oui, on ne change pas comme ça!)
Mais depuis quelques années on a amplifié le mythe du zen japonais, on vend même des réordinations avec l'argument que sans cela, on ne peut entrer dans les temples au Japon (ce dont je n'ai personnellement que faire, mais ça marche auprès de certains, pour dire).
Donc voilà l'état des lieux.
On doit comprendre ce que signifie la transmission.