Je pose volontairement cette question ainsi.
Plus le temps passe (déjà 5 ans de pratique dans un dojo de l'AZI) plus je me dis que ce zen est à côté de la plaque, faisant plus japonais que les japonais.
Deshimaru fut mal traduit, mal compris.
Quand ils présentent Deshimaru quasiment comme un Dieu, ils en arrivent à proférer des propos dithyrambiques en donnant libre cours à une logorrhée emphatique assez impressionnante.Yudo a écrit:Personnellement, je pense que son souvenir serait bien plus positif et productif qu'il ne l'est actuellement si ceux qui font profession de l'admirer le voyaient pour ce qu'il était: un être humain. Parce qu'à le voir comme une espèce de surhomme, parfait et sans défauts, à en faire un dieu vivant (mort par ailleurs), on passe à côté de l'homme. Et ce n'est pas par hasard si le Bouddhisme dit toujours que les humains valent mieux que les dieux.
tangolinos a écrit:Perso, j' apprécie beaucoup la lecture des textes de Deshimaru...j' y retrouve une profonde résonance avec certains aspects de mes convictions...
Qu'il ait mal écrit ou qu'il ait mal été traduit, j'en doute...dans le sens qu' on ne peut écrire que des sottises...oui que des sottises !...l' Absolu ne peut se dire tel qu'il est...on est obligé de le faire tomber dans la dualité manifestée...et suite à cette chute, le résultat peut être interprété dans tous les sens...alors certes chacun s'y retrouvera tel qu'il est...mais il faut aller au-delà des mots...
Au sujet du zen à la française, je dirais que nous sommes imprégnés par notre culture occidentale de l'habitude de saisir les choses....et qu' à mon sens, il faudrait apprendre à se laisser saisir...
Comme diraient les indiens d' Amérique= "la nature ne nous appartient pas, c'est nous qui sommes sa propriété"
merci pour ta reconnaissance qui semblerait souvent être "tabou" dans ce milieu...lausm a écrit:Il est difficile de mieux écrire au sujet de l'écriture!
Je suis bien d'accord avec cette idée...lausm a écrit:D'ailleurs, on ferait mieux d'enseigner le zen comme un art, et pas une discipline. L'un n'empèche pas l'autre, mais seulement l'autre empèche l'un, et l'Un!
ça me rappelle Georges Guérin qui me demandait ce que je pensais de ses rituels...ma réponse a été de dire que tout cela n' était que de la décoration, mais que j'avais bien aimé sa façon d'animer le retour du grand voyage.lausm a écrit:Quand aux discours dythirambiques, ça me fait rire: l'autre jour quelqu'un me confiait aller dans un temple, mais juste pour le cadre. Il me dit : "quand X se met à causer pour enseigner, alors là, je zappe complet!"....peut-être a-t-il trouvé le bon usage de la chose, à la fin?
lausm a écrit:La pratique ne devrait servir à rien d'autre qu'à sauver de la souffrance. Tout le reste est dérisoire : entrer du pied gauche ou droit, tourner comme ci, faire comme ça......cela, est-ce le point fondamental? Non. Si les formes servent le but ultime recherché, ok.
Yudo a écrit:Alors, que s'est-il passé? J'émets l'hypothèse que, devant l'adulation et l'excessif respect qu'entraîne une quelconque position de prestige, il est très facile de dévier, de dériver, parce que cela se produit petit à petit, sans qu'on n'y prenne garde. C'est (si je ne me trompe pas là-dessus) une enième manifestation de ce que je disais ailleurs à propos du racisme: si on croit qu'on ne peut pas être raciste ("Mais je suis de gôôôôche!"), alors on ne prendra jamais garde à celui-ci lorsqu'en nous il se manifeste. Idem pour l'orgueil.
Lausm a écrit:Faut être honnète, j'aimerais tant qu'on me dise que j'ai atteint l'éveil!
Si j'étais un papillon!