@Lausm : ahah, ne fantasmons pas, il n'y a rien d'extraordinaire dans la façon dont je vis tout ça, et ce n'est pas une partie de plaisir ! Je ne sais pas bien si ce que je dis et décris correspond à une réalité, c'est juste comme ça que je ressens les choses pour l'instant. Si ça se trouve je n'intègre rien du tout et tout ça est une vaste blague. Mais bon ça aurait au moins le mérite d'être marrant ! En tout cas, ce que je décris là de mon expérience est assez banal, le moindre bouquin de témoignage d'analysants (et d'ailleurs d'étudiants de zen) regorge de trucs de ce genre. Je t'accorde que ce n'est pas banal à vivre, quand ça nous arrive.
@Kaïkan : je ne sais pas si pratiquer me rend heureux ou pas, en tout cas, ce que je sais c'est que pour l'instant je pratique et c'est comme ça, je ne sais pas vraiment bien pourquoi. Mais si j'ai un objectif pour l'instant, c'est plutôt ce que tu décris, Kaïkan : être bien dans ma vie et en être pleinement responsable. Je n'ai pas (plus) envie de fuir les difficultés. En même temps, souvent, je les crée moi même. Alors oui, pratiquer est une joie, mais si je suis parfaitement honnête, c'est une joie un peu bizarre, juste celle de se retrouver à se coltiner ce qui se passe au moment où ça se passe, et c'est parfois désagréable, ce qui en fait quelque chose d'un peu maso quand même...
En tout cas, j'essaie d'éviter de me réfugier dans quoi que ce soit, y compris dans le zen ; c'est assez facile pour l'instant vu que souvent en ce moment la pratique, surtout en dojo, est difficile, et que je ne m'y rends pas toujours de gaieté de coeur. Mais en fait plus j'ai peur d'y aller, plus j'ai envie d'y aller pour m'assoir avec cette peur et essayer d'apprendre d'elle. Là encore il y a un piège, faut pas non plus que je devienne masochiste...
Pour ce qui est des nombreuses lectures que je fais, j'ai aussi l'habitude dans mon boulot de lire plein de choses qui, à chaque fois, peuvent bouleverser ce que je croyais jusqu'alors ou en tout cas le modifier fortement. J'ai l'habitude de ça et c'est même pour ainsi dire mon travail que de remettre en cause tout le temps ce qu'on me dit et ce qui est écrit dans les bouquins. Je crois que ça m'aide un peu à garder une certaine distance critique par rapport à ce que je lis. En même temps j'essaie de garder les pieds sur terre et de comparer ce qui est dit ou écrit à mon expérience de vie. Il y a tout de même des moments où je me sens complètement paumé, et paradoxalement c'est là qu'on apprend le plus même si c'est difficile.
Enfin, tu as raison (et je te remercie de souligner cela) en ce qui concerne les critiques et les bons points. Je pense être assez lucide à cet égard mais mieux vaut entendre cet avertissement deux fois qu'une. Là c'est aussi la psychanalyse qui aide, je trouve, parce que le psychanalyste n'émet jamais aucun jugement, ne donne pas de bon point, pas de pitié, pas de critique non plus. A force de parler à quelqu'un qui ne juge jamais, on finit aussi par savoir se juger tout seul et par ne plus rechercher à être aimé, détesté (ben oui ça existe les gens qui cherchent à être détestés), plaint ou quoi que ce soit. L'auto dépréciation, comme l'auto congratulation, cessent ou tout du moins s'équilibrent un peu. C'est un peu la même expérience en zazen, je trouve ! Il faut que je finisse le petit article que je rédige sur ces deux pratiques, si ça se trouve ça pourrait intéresser quelqu'un !
Bonne nuit à tous et merci encore pour tous ces échanges ! Et pardon à Madenn, on est en train de piquer son sujet !