Ce que je fais aussi, mais un peu sans faire exprès, c'est que je me marre. A un moment je vois à quel point je suis pris dans des petits problèmes, et à quel point j'en fais une montagne énorme. Et ça me fait marrer d'être là, petit humain de rien du tout, assis, à pleurnicher sur mon sort comme si c'était la chose la plus importante de tous les temps.
Enfin, il y a aussi l'amour que je ressens, qui fait beaucoup de bien. Ca, je sais pas trop comment ça vient, je crois que je peux le provoquer. Mais je sens ça dans le bas ventre : un amour total de ce qui se présente, y compris de la douleur et de la souffrance. Ca fait énormément de bien.
Il y a aussi une technique dans le bouquin de Les Fehmi ("La pleine conscience"), qui se fonde sur les représentations spatiales ; il s'agit de s'immerger complètement dans la douleur, puis de la diffuser en s'imaginant l'espace entre le point douloureux et d'autres points du corps. Ca me fait un peu penser à ce qui se passe en zazen quand la concentration sur un point s'étend et englobe tout le corps.
PS : merci pour vos interventions, c'est très intéressant. C'est super chouette, quand même, de se dire que même les difficultés de la vie nous font progresser, avancer, rechercher sur nous mêmes et sur la vie.
PPS : Tertullien, je te trouve tout à fait lucide et parfaitement au clair avec ta propre façon de gérer ta douleur. Tout ce que tu décris me semble relever de l'action juste, celle qui repose sur une connaissance lucide de soi même. Cela donne de l'espoir pour ceux qui souffrent au quotidien !