Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Dogen, une perle brillante (paraphrase)

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    Dogen, une perle brillante (paraphrase) - Page 2 Empty Re: Dogen, une perle brillante (paraphrase)

    Message par Kaïkan Sam 12 Mar 2016 - 14:05


    Je me sens aussi vraiment mal si je suis trop en arrière. Également, de trop cambrer m'a amené, en tant que débutant, bien des désagréments, il faut donc faire avec sa propre morphologie et trouver des solutions adaptées.
    Sitôt assis sur le zafu avec les jambes croisées je regarde d'abord la verticalité par rapport aux côtés (droit et gauche) en faisant un mouvement de balancier avec les poings sur les genoux. Ce n'est pas de grande amplitude, comme j'ai vu certaines personnes faire, mais seulement un petit balancement décroissant jusqu'à la sensation de verticalité. Après je mets les mains en gassho et je m'incline franchement, puis me redresse lentement en profitant de cette action pour garder la cambrure lombaire en redressant la colonne vertébrale. C'est après que je pose les mains sur le giron dans le mudra cosmique : hokkai jo in.
    Ensuite je commence à expirer en lâchant bien les épaules et je laisse le corps faire de lui-même les mini-corrections qui font qu'on semble être immobile et bien droit. J'ai remarqué que le corps devient plus lourd de la base pendant l'expiration et plus léger du haut pendant l'inspiration. J'essaie de n'intervenir que si cela semble vraiment nécessaire, autrement je laisse sur pilotage automatique.
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    Dogen, une perle brillante (paraphrase) - Page 2 Empty Re: Dogen, une perle brillante (paraphrase)

    Message par lausm Sam 12 Mar 2016 - 14:34

    Faire l'exercice de l'arbre en qi gong, est un bon exercice pour travailler la sensation de verticalité, car on n'a pas la contrainte du zafu.
    Kin hin est très bien aussi, on peut lors des changements entre zazen et kin hin, à force d'affiner la sensation, prendre conscience de là où ça coince.
    Ne pas rester coincé aussi sur une hauteur fixe du zafu : parfois un ou deux centimêtres de plus ou de moins changent tout.
    Pour cela, j'ai la combinaison zafu et couverture en dessous. Parfois je la plie en quatre, parfois en deux, je peux moduler la hauteur.
    Et en ce moment, je la joue même à la taoiste, c'est à dire en tailleurs simple. J'ai un genou qui commence à jouer des castagnettes, comme je veux le ménager, j'évite quelque lotus que ce soit.
    Autre apprentissage.
    Cela dit, si je pratiquais mon propre enseignement (mais un peu la flemme!), je mettrais des petites cales sous les genoux pour ne pas rester en suspension dans l'air et soulager les lombaires de cet effort.
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    Dogen, une perle brillante (paraphrase) - Page 2 Empty Re: Dogen, une perle brillante (paraphrase)

    Message par tangolinos Sam 12 Mar 2016 - 20:53

    Bonsoir
    au risque de passer pour un hérétique, je dirais que peu importent les consignes...ce qui importe est d'arriver à faire abstraction de sa condition manifestée.
    Autrement dit, entre ce que proposent les maitres et ce que notre corps nous impose, il s'agit de trouver la juste formule pour que le corps se taise.

    Pour exemple, il m'est arrivé de faire zazen sur un zafu bien trop haut, ou bien trop bas...et ma question a été de me dire que dois-je faire ?...changer de zafu ou changer d'attitude face à cette préoccupation ?

    J' ai pour l'instant, toujours choisi l'attitude de me satisfaire de la situation présente, et de privilégier l'abstraction de cette situation.

    En fait ce qui me semble prioritaire et/ou fondamental c'est de considérer que notre véritable nature insaisissable recherche désespérément notre attitude de renoncement pour se révéler dans notre conscience.

    Scusez-moi encore pour toutes ces sottises. albino
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    Message par lausm Dim 13 Mar 2016 - 22:49

    C'est pas idiot, ce que tu dis.
    Mais en fait, en te lisant, je me rends compte que ce qui marche le mieux pour moi, c'est de faire comme toi : abstraction de la condition manifestée.

    Mais j'y arrive mieux quand je respire bien, que je n'ai pas mal aux guiboles, ni au dos...et pour ce faire, un zafu à la bonne hauteur ça marche mieux pour moi!
    Et changer d'attitude face à cette situation, a été parfois pour moi de changer la hauteur du zafu quand toutes les autres ressources ont été épuisées.
    Et parfois, alors, le sentiment de retrouver de l'espace dans le corps est comme un miracle!

    MAis en fait, aucune approche n'est la meilleure.
    Le meilleur truc c'est ce qui fait qu'on en cesse avec la souffrance!
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    Dogen, une perle brillante (paraphrase) - Page 2 Empty Re: Dogen, une perle brillante (paraphrase)

    Message par tangolinos Lun 14 Mar 2016 - 20:39

    Bonsoir lausm

    bien sur que si nous choisissons la position physique la plus favorable, il nous sera plus facile d'en faire abstraction.
    Or je reste persuadé que quelle que soit la position, on pourrait toujours en faire abstraction.
    Il est en effet souvent évoqué que, dans les périples des pèlerins spirituels, les obstacles soient de plus en plus durs à surpasser.

    Cette idée de souffrance m'interroge...doit-on forcément payer, d'une manière ou d'une autre, toute jouissance ?
    La dualité semblerait évoquer que sans souffrance pas de jouissance.
    L' Absolu semblerait évoquer que la dualité est nécessaire à toute manifestation.

    Autrement dit, l'opportuniste n'obtiendra jamais ce après quoi il court.
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    Message par Lumpinee Mar 15 Mar 2016 - 8:44

    Si tu ne souffres pas, comment peux tu apprécier la joie à sa juste valeur? Celui qui connait la vraie valeur de la liberté, c'est le prisonnier.

    Pour ce qui est de la position, je pense qu'un maitre me taperait sur les doigts: je m'assoie sur mon lit, en demi lotus, adossé sur mon oreiller (et une serviette en plus pour le bas du dos) contre le mur. C'est surement pas très orthodoxe, mais je suis super à l'aide de méditer comme ça. Aucune douleur, hormis les jambes qui tirent quand je reste trop longtemps en zazen.
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    Message par Zenoob Mar 15 Mar 2016 - 10:47

    Je pense qu'il faut souffrir pour se rendre compte de ce qu'est la souffrance (je ne parle pas ici de la douleur, qui relève d'un autre paradigme) et comprendre qu'elle est de notre fait et qu'on en est responsable. Mais pour ça il ne faut pas TROP souffrir non plus, car trop de souffrance annihile nos capacités à vivre. Zazen est une bonne pratique pour ça : ça permet de se confronter tranquillement, jour après jour, à notre fonctionnement d'être fabriquant de souffrance, et à apprendre à l'aimer et à faire avec...

    On est souvent confronté en zazen à l'insatisfaction, ce qu'on fuit d'ailleurs la plupart du temps en nous réfugiant dans des rêveries et autres. Cette confrontation là est fondamentale car elle nous révèle les mécanismes de réaction qu'on adopte face à elle et nous permet de nous assouplir doucement, et d'être satisfait d'être insatisfait.

    Les postures d'équilibre en général favorisent ce genre de travail car on constate que le corps bouge toujours, il n'est jamais parfaitement aligné, l'équilibre se perd puis se retrouve dans une infinité de micro mouvements. Si on est vraiment attentif à la posture, on se rend compte qu'elle n'est absolument jamais conforme à l'image qu'on en a : pire, la posture "vécue" est complètement différente de toute image qu'on peut en avoir. Cette simple confrontation entre l'image de la posture et les sensations réelles que l'on éprouve relève déjà d'un travail sur une forme de souffrance. C'est pour ça qu'on ne peut pas faire zazen n'importe comment à mon avis, et c'est aussi pour ça, entre autres, qu'il est recommandé de pratiquer tous les jours.

    Il n'y a de souffrance ou d'insatisfaction que lorsqu'on les fabrique, en fait.
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    Message par Kaïkan Mar 15 Mar 2016 - 16:35

    Lumpinee a écrit:Pour ce qui est de la position, je pense qu'un maitre me taperait sur les doigts: je m'assoie sur mon lit, en demi lotus, adossé sur mon oreiller (et une serviette en plus pour le bas du dos) contre le mur. C'est surement pas très orthodoxe, mais je suis super à l'aide de méditer comme ça. Aucune douleur, hormis les jambes qui tirent quand je reste trop longtemps en zazen.

    Tu pourrais essayer de faire une pratique (10mn) en étant vraiment droit, sans mur ni dossier pour t'appuyer. Tu risquerais, si tu t'en abstenais, de passer à côté de quelque chose de très intéressant. La verticalité nous oblige à rectifier à chaque instant et donc on à moins l'occasion de rêvasser ou de s'endormir. Beaucoup on commencé assis sur une couverture pliée plusieurs fois ou sur un petit banc et même sur une chaise (sans utiliser le dossier). Tu mettrais juste cet effort quotidien en plus sans rien supprimer d'autre. Tu verras alors une nette différence et peut-être même tu auras l'impression de ne pas méditer de cette façon. Par contre tu seras bien plus concentré. Il faut bien sûr que les genoux soient sur un support confortable, un bon tapis bien épais par exemple.  Smile
    La posture que tu décris c'est plutôt quand on est très malade ou pour ceux qui sont grabataires. Autrement il est préférable d'adopter une attitude plus dynamique, ça permet à l’énergie (le ki) de se manifester plus aisément.
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    Message par Frédérique Mar 15 Mar 2016 - 20:27

    Concernant la position du lotus, elle devient de plus en plus confortable, pour mon cas...
    Après erreur ou pas, zazen quotidien dans cette position, douleur ou pas, parfois c'est sans, parfois avec, mais plus souvent sans, et si avec, eh bien je reste concentré sur cette gêne...jusqu'à ce qu'elle disparaisse (bien entendu je ne souffre pas d'un handicap physique chronique)
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    Message par zanshin Mer 16 Mar 2016 - 6:48

    Alors je fais plutôt le contraire. C'est-à-dire que lorsqu'il y a des douleurs je me concentre sur autre chose. Chacun a ses petites méthodes. flower
    En fait, je pense que la douleur c'est aussi la perle brillante. Il faudrait ni la fuir ni l'entretenir. Smile
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    Message par Kaïkan Ven 18 Mai 2018 - 17:09

    Kaïkan a écrit:
    Je me sens aussi vraiment mal si je suis trop en arrière. Également, de trop cambrer m'a amené, en tant que débutant, bien des désagréments, il faut donc faire avec sa propre morphologie et trouver des solutions adaptées.
    Sitôt assis sur le zafu avec les jambes croisées je regarde d'abord la verticalité par rapport aux côtés (droit et gauche) en faisant un mouvement de balancier avec les poings sur les genoux. Ce n'est pas de grande amplitude, comme j'ai vu certaines personnes faire, mais seulement un petit balancement décroissant jusqu'à la sensation de verticalité. Après je mets les mains en gassho et je m'incline franchement, puis me redresse lentement en profitant de cette action pour garder la cambrure lombaire en redressant la colonne vertébrale. C'est après que je pose les mains sur le giron dans le mudra cosmique : hokkai jo in.
    Ensuite je commence à expirer en lâchant bien les épaules et je laisse le corps faire de lui-même les mini-corrections qui font qu'on semble être immobile et bien droit. J'ai remarqué que le corps devient plus lourd de la base pendant l'expiration et plus léger du haut pendant l'inspiration. J'essaie de n'intervenir que si cela semble vraiment nécessaire, autrement je laisse sur pilotage automatique.

    Je reviens sur ce balancement du début de zazen, car je voudrais souligner l'importance de ce petit geste quasiment anodin. Lorsqu'on l'effectue discrètement, sans une trop grande amplitude, on éveille en nous le sens de la verticalité, comme si nous étions traversé par une ligne verticale invisible de haut en bas. Cette ligne invisible est en fait le centre de la colonne vertébrale que les yogis appellent sushumna (Suṣumṇā en skt.).
    C'est le long de ce canal central que se font les échanges d'énergie entre les chakras, et permet à l'énergie soit de monter du sacrum jusqu'au dessus de la tête, soit de descendre dans l'autre sens.
    En refaisant chaque jour ce balancement en début de zazen, on réactualise la conscience sur cette verticalité, de la même façon qu'on refait raisonner une cloche en la frappant avec le battant. Par conséquent, ce geste n'est pas si inutile qu'on pourrait le penser et c'est aussi une pratique salutaire que de répéter quotidiennement un geste qui nous paraît, de prime abord,  sans aucune importance particulière.


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