Si on fait le zen en toutes circonstances, c'est à dire si on est toujours en méditation, quelle que soit la posture, c'est zazen.
Bonjour Khät, qu'entends-tu par le terme méditation. Que veut dire, être toujours en méditation?
Si on fait le zen en toutes circonstances, c'est à dire si on est toujours en méditation, quelle que soit la posture, c'est zazen.
Fa a écrit:Zazen est la question que pose le Zen.
Il faut entrer soi-même dans la question,
Pour trouver la réponse,
Fa a écrit:et la réponse n'est pas d'ordre conceptuelle,
Ce type de réponse, sera toujours frappée d'incomplétude.
par la non reponse definitive au questionFa a écrit:La complétude, c'est d'entrer entièrement dans la question,
Pour que notre vraie nature soit révélée...
et non il ne faut pas chercher de reponse...
Hui Neng, le 6ème patriarche, disait qu'assis en Dyana (ce qu'on peut traduire par être en zazen) signifiait simplement n'être troublé par aucune pensée (ce qui ne veut pas dire qu'on ne pense pas). Vous imaginez à quel point il est difficile, pour un laïc, d'être toujours en méditation.
khât ! a écrit:Vous imaginez à quel point il est difficile, pour un laïc, d'être toujours en méditation. Cela m'a gêné un temps et en ai même parlé à Jyoji. Sa réponse a été claire et m'a redonné confiance. En gros : "Quand on fait zazen, on fait zazen. Quand on ne fait pas zazen, on fait autre chose. La vie humaine est bien faite. Elle sait faire aussi autre chose que zazen car le zen n'est pas tout" . Sympa, non ?
Que veut dire, être toujours en méditation?
Cela veut dire vivre dans la question...
Ne peut -on pas philosopher en faisant zazen, ?
IM:
Dans votre livre, vous discutez de l'attitude du doute comme l'un des
éléments de base de la pratique du Zen. Comment décririez-vous
cette qualité de doute, et comment est-il cultivé ?
SB:
D'abord je pense qu'il faut distinguer entre le doute en tant qu'obstacle
et le doute en tant que partie du chemin spirituel. Dans la tradition
bouddhiste Zen, qui utilise couramment le terme, il y a une claire conscience
que si vous êtes dans un état d'hésitation ou d'incertitude
sur ce que vous êtes en train de faire lorsque vous vous asseyez
pour pratiquer, alors ce doute est un obstacle. Mais le genre de doute
dont je parle dans mon livre consiste plus en une perplexité essentielle
sur la nature de la vie. Quand il était prince, le Bouddha devint
perplexe devant les dures réalités de la vie : la maladie,
le vieillissement et la mort. Nous perdons parfois de vue ce qui nous
a réellement motivés à nous engager dans la pratique
: souvent un doute profond ou un questionnement fondamental de nos vies.
Si nous perdons cela de vue tombons très facilement dans un système
de croyances et de techniques et perdons contact avec les profondeurs
de notre existence spirituelle.
IM:
Beaucoup de gens seraient d'accord avec vous que le doute est une motivation
puissante pour la vie spirituelle. Mais certains enseignants diraient
aussi que si vous vous asseyez et questionnez, vous arriverez finalement
à une compréhension de la nature des choses, ainsi que le
Bouddha a proclamé l'avoir fait.
SB:
Le doute que je décris est un complément à la foi.
Dans le Zen, il y a l'idée d'une grande foi et d'un grand doute
qui sont comme des piliers soutenant la pratique spirituelle. Les trois
aspects principaux de la pratique du Zen sont la Grande Foi, le Grand
Doute et le Grand Courage. Habituellement nous avons tendance à
considérer la foi et le doute comme opposés ; nous devons
nous débarrasser du doute et nous accrocher à la foi, sans
nous rendre compte que nous ne pouvons avoir l'un sans l'autre. Le genre
de doute dont nous parlons dans le Zen n'est pas quelque chose qui vous
conduit à un point de vue nihiliste ou purement cynique, mais plutôt
ce qui maintient la foi en une possibilité d'éveil. Il y
a réellement une correspondance directe entre la profondeur et
l'étendue de notre perplexité et la profondeur et l'étendue
notre illumination ou de notre compréhension. Si notre doute est
simplement intellectuel ou philosophique, alors il ne donnera lieu qu'à
un éveil intellectuel ou philosophique. Mais si notre doute est
existentiel, au niveau des tripes, ce qui est ce dont je parle, alors
c'est quelque chose qui résonne dans tout notre corps et notre
esprit. Ce doute sera le point central pour un éveil équivalent
qui va lui aussi raisonner dans tout notre corps et notre esprit.
IM:
Diriez vous que l'éveil est la fin du doute ?
SB:
Pas vraiment. Le doute dont je parle est aussi un mystère, et je
ne crois pas que l'éveil démystifie le monde. Au contraire,
il le rend plus mystérieux, plus merveilleux, et plus redoutable.
C'est le sens dans lequel ce doute-perplexité évolue.
IM:
Le doute dont vous parlez est sans doute plus prégnant et cultivé
dans les écoles zen que dans les autres écoles du bouddhisme.
Dans le Theravada, par exemple, on encourage une attitude investigatrice,
mais très tôt on vous donne un cadre pour la pratique. Ainsi
vous savez ce que vous cherchez. On vous demande de noter l'impermanence
et le vide du soi. Vous êtes dirigé vers ces aperçus.
Pensez-vous que le Zen favorise plus le doute ?
SM:
Le Zen donne un cadre à la pratique à sa manière,
de façon subtile. Par exemple on trouve de nombreux termes qui
correspondent aux concepts d'impermanence, de vacuité et ainsi
de suite. Par exemple des mots comme "esprit vrai"
ou "personne vraie" ou encore "Nature de Bouddha".
Dans les enseignements des maîtres Zen ces mots reviennent sans
cesse. Mais en pratique vous abandonnez toute attente d'obtenir quelque
vision ou expérience spécifiques que ce soit.
Fred a écrit:Que veut dire, être toujours en méditation?
Cela veut dire vivre dans la question...
Hello Fa,
Je voudrais te poser une question: Ce que tu affirmes au sujet de la méditation est-il vrai, juste?
D'où provient cette difficulté à ton avis?
Qu'est-ce que tu en penses ?
L'important n'est pas de savoir si ce que j'affirme au sujet de la méditation est vrai, et juste...
L'important est de savoir si ce que je dis sonne juste...et si cela résonne.
Sinon ce ne sont que de vaines paroles...non ?
C'est effectivement une question importante vu que les avis divergent
ici où là. Dans le zen rinzaï (celui que je connais le mieux par la
pratique), zazen est la posture qui accompagne (est associée à) la
méditation. La méditation, c'est le zen. Si on fait le zen en toutes
circonstances, c'est à dire si on est toujours en méditation, quelle
que soit la posture, c'est zazen. Mais, comme en règle générale, il
n'est pas habituel que l'on soit toujours en méditation, surtout les
laïcs, zazen est la posture dans laquelle on décide de se plonger en
méditation et cette posture est généralement la posture assise en lotus
(ou demi lotus).
Pour certains, zazen est seulement la posture
(c'est à dire le lotus). Ce qui n'est pas très orthodoxe car on peut
être dans la posture et pas dans le zen. Mais comme on insiste
beaucoup, surtout dans le sôtô, à prendre une posture correcte, il
semble que la posture ait un statut privélégié au point qu'il n'y ait,
pour certains (comme il est dit parfois ici) "rien à chercher, rien à
trouver...". Je réfute, personnellement, une telle opinion. Le zazen de
Çakyamuni fut une intense recherche et aucun maître ayant eu le satori
ne s'est privé de cette recherche. Il existe des tonnes de textes
relatifs à cette question de la recherche intense qu'il ne me paraît
pas utile d'y revenir.
Zazen c'est être là; pas besoin de posture et pas besoin d'investigation, juste être là et c'est tout.
Un morceau de bois mort flottant sur les vagues, c'est le zen.
L'exercice méditatif c'est de constater cela partout en toute chose.
Pourquoi croire qu'il faille absolument se pler les jambes en quatre
immobile devant un mur pour connaitre la nature du bois, de la vague et
de la mort ?