par lausm Mar 1 Mar 2011 - 18:49
Quand on sait que par zazen on expérimente une libération authentique, au sens de le vivre, la question des moyens utilisés par les autres traditions est peu importante.
Sinon on veut faire croire que zazen est la seule pratique véritable.
Elle est la seule véritable pour celui qui a choisi, qui choisit, qui rechoisit, de l'étudier, de l'explorer, de l'épuiser, de chercher par ce moyen-là.
Mais sous entendre que les autres ne peuvent pas accèder à la libération parce qu'ils ne connaissent pas zazen, c'est un point de vue limité, voire sectaire, avec lequel je ne peux être d'accord en tant que pratiquant.
Carl Bielefeld, un américain, a fait une conférence sur le bouddhisme qui a eu lieu à la Gendro, lors d'un récent colloque sur l'enseignement du bouddhisme, où il explique clairement que le discours que Dogen avait, en son temps, sur la valeur absolue de la pratique de zazen, était dicté par les circonstances de son époque : il y avait différentes écoles, différents discours, et surtout une intrication du bouddhisme en tant qu'institution, dans le monde économique et politique, voire même ritualisant la vie temporelle et spatiale des gens, qui faisait que ce discours fort voire extrème avait une raison bien claire d'être.
Deshimaru a eu ce genre d'attitudes, quand il disait que le maître devait critiquer le bouddhisme tibétain, etc...mais cela par rapport à l'attitude de ses disciples concernant leur engagement dans la pratique, etc.....et cela ne l'empèchait pas d'avoir des liens cordiaux avec ses représentants.
Mais on ne peut singer ces attitudes de façon mimétique, sans les replacer dans le contexte d'aujourd'hui, sinon on court droit dans le mur de la dérive sectariste, et d'un discours vidé de son contenu originel. Et le mur, faut rester devant, pas rentrer dedans!
Les temps changent, faut en tenir compte, on ne peut utiliser les mêmes slogans sans les remettre en cause.