par lausm Dim 4 Sep 2011 - 21:37
Comme dis Buso, certains s'emploient à rendre le truc complexe, et tu trouverais plein de maîtres pour te dire que c'est indispensable d'en avoir un...sous entendu et non dit, eux-mêmes.
Guide, maître, à la fin, peu importe, pourvu que tu aies une relation qui t'aide à éclairer et avancer.
Le contexte de la relation maître disciple dans le bouddhisme prenait le plus souvent place dans un cadre monastique. Je pense que notre époque a fait exploser ce cadre, et cela crée deux types de réactions : ceux qui tiennent à tout prix à en recréer un, et ceux qui pensent que le cadre de la pratique est la vie quotidienne telle quelle.
En fait, la vie monastique posait des règles de comportements et des limites qui faisaient que dans ce contenant, la pratique, ses contraintes, la discipline, pouvaient amener le disciple à faire sortir ses différents aspects refoulés et inconnus, y compris les pires...donc à en prendre conscience et à travailler dessus. Le livre sur les temple zen des Shibata parle bien de cela : un moine pouvait par exemple développer ses qualités de compassion en étant responsable de l'accueil des moines et nouveaux...ou développer ses qualités plus masculines en étant responsable de la discipline.
C'est donc une question de cadre, et je pense que la question de l'éducation dans le zen est grandement liée au rapport à ce cadre.
après, les dérives c'est quand les temples deviennent une planque pour ceux qui fuient la société, et où ce qui compte c'est l'argent que le temple gagne.
Chez nous, je pense que l'image du maître et de la transmission est construite sur beaucoup de malentendus culturels que notre génération de pratiquant devra élucider. La relation de maître à disciple est de l'ordre quasiment de la filiation, dans le zen en tous cas. Avec tout ce que ça génère d'affectif. On la présente souvent sous son jour sévère, mais il y a aussi cela. Je dis ça de lectures et de récits de pratiquants.
Après, le maître peut prendre de multiples visages: celui qui donne l'ordination, celui qui t'éduque dans la vie quotidienne, celui qui donne la foi dans la pratique...ce qui peut être un seul ou trois personnes.
Après, si quelqu'un te paraît fiable, au sens que sa pratique semble s'incarner dans son quotidien, cela est à mon avis un critère, et il faut se fier aussi à ce qu'on sent. Un titre ne veut pas dire qu'un maître l'est vraiment dans son quotidien. Il peut y avoir des maîtres qui n'ont pas travaillé sur leur egoisme. et il peut y avoir des pratiquants sans titres qui peuvent être de grands maîtres. et aussi, peuvent être des maîtres des gens qui ne pratiquent pas, tous les messages de la vie peuvent nous enseigner.
Le maître qui tire la couverture à soi, qui ne favorise pas l'autonomie sauf à travers sa seule personne, méfiance...et ça peut se faire sous forme subtile.
UN vrai maître n'élude pas le questionnement, il accepte le dérangement. Il peut néanmoins ne pas accepter la violence.
Il amène à devenir plus libre avec sa conscience, et à être son propre maître.
N'oublie donc pas d'écouter ce que tu sens de la personne. Un vrai maître ne te proposera pas une expérience que tu ne puisses assumer.