Leela, qui juges qui?? Attention toi aussi à ne pas rajouter du jugement au jugement, c'est comme rajouter de la pensée à la pensée!!
Perso, j'ai dit à Peacefull non pas ce que je pense, mais ressenti à la lecture de ce qu'il dit de moi. En gros une subjectivité assumée, qui correspond à aimer mon ego à moi aussi! Parce qu'effectivement j'ai essayé de me mettre sur le plan de sa communication, c'est à dire essentiellement sur une zone au-dessus du cou, et que j'ai vu que ça ne passait pas...conclusion éminemment personnelle qui pourra de toute façon être jugée d'erronée, fondée sur un défaut de compréhension, sur le fait que je n'ai pas bien lu, cherché à comprendre, et tout ce qu'on veut...mais de mon fait et bien sûr moi seul! Donc j'assume mon indigence, je me prosterne!
Mais quand je dis ce que je sens, c'est étonnamment pour me renvoyer à mes pénates, à savoir que c'est moi qui ne comprend pas.
A vrai dire, de l'expérience en com, j'en ai eu un petit peu. Genre quand tu as en prison un détenu à qui tu donnes ses comprimés, qui a sa porte qui reste ouverte dix secondes car tu es avec un surveillant qui t'ouvres les portes, les refermes et qui speede, pour aller à la porte suivante, et qui te dis qu'il va pèter les plombs et qu'il faut faire quelque chose (genre prévenir un risque suicidaire)...tu as dix secondes pour trouver la réponse avec les mots justes...je peux te dire qu'il faut tout rassembler, et oublier son ego, sa concentration observation, et farfouiller au fond de ses tripes pour trouver le mot juste en s'ancrant dans son hara. Pareil quand tu as des patients cancéreux en fin de vie, et que le service est tellement dysfonctionnant que tu n'as pas les données te permettant de savoir où il en est, et que les familles t'appellent au tél, ou arrivent te poser des questions. Je ne cause pas de quand l'interne, à 22h, après que tu aies eu deux décès coups sur coups, et que tu devrais être parti depuis 20h, te plante en laissant l'annonce à faire aux familles.
Et je ne cause pas des expériences où tu es enfermé avec quelques schizos qui peuvent te pèter dans les doigts, et que tu essaies de rassurer, sachant que tu ne leur raconteras pas d'histoires à la con car ils sentent tout, et surtout quand tu flippes...mais que là aussi tu dois aller au fond de toi pour les rassurer à partir de ton propre rassemblement.
Donc j'ai essayé, et j'ai échoué, donc je m'incline.
Cela dit, Peacefull, je te sens effectivement coincé là haut. C'est pour ça que tu ne parviens pas à réaliser ce que tu veux faire : pour pouvoir prendre conscience de tes pensées, il faut les reconnaître.
Or avec moi, dans la relation, tu m'entraines dans une fusion dont tu m'accuses, et où tu ne questionnes aucunement ton positionnement. Taxant, comme tu vas le faire possiblement avec ce que j'écris à l'instant, mes dires de projection et d'interprétation personnelle. Là où tu ne retournes pas ton questionnement.
En fait je me demande si ton désir n'est pas en fin de compte de réaliser l'échec de toute réponse, en retournant les arguments comme tu l'entends, avant de les entendre profondément. J'ai le sentiment que tu ne te laisses pas toucher par mes mots, donc je ne vais pas prétendre te faire comprendre quoi que ce soit si tu n'as pas envie que ça t'atteigne.
En ce sens, tu as raison de mettre toute réponse en défaut, en échec : je pense que ta question n'a pas de réponse possible autre que de la fermer et s'asseoir, comme le fait remarquer Zenoob.
Effectivement, c'est normal que tu ne repères pas tes pensées : je ne sens pas du tout que tu m'écoutes (je ne parle que pour moi) et là c'est ce que je sens avant même de le penser, ce que je te dis : tu t'en empares avec ton intellect, le dissèques à coup de rouleau compresseur analytique, puis prend ce qui t'arrange et rejette ce qui ne t'arrange pas. Or reconnaître ses pensées, c'est comme s'écouter, c'est s'écouter. Or tu veux saisir la chose, avec l'idée d'un truc à saisir et c'est à mon avis exactement le pourquoi tu perds conscience, parce que justement tu ne veux pas que ça t'échappe. Or ça ne peut que t'échapper, esprit conscient ou inconscient, car c'est exactement la même question de l'oeil qui peut se voir, et de la main qui peut se toucher elle-même. Tout le bouddhisme ne cesse de dire que l'esprit est insaisissable, comment saisir une pensée??
Peut-on être conscient de soi si c'est soi qui regarde le soi?? Tu as parfaitement le droit d'évacuer la question en disant qu'elle ne te concerne pas, mais elle est, cette question, et donc comme je peux la dire, la penser, parce que je l'ai sentie, elle peut apparaître ici devant les yeux de tous et susciter toutes les réactions du monde, rejet, adhésion, ou rien de spécial. Mais elle est. Et ne pas vouloir qu'elle soit en disant qu'elle n'est pas le problème, c'est à mon sens ce qu'est l'ignorance en termes bouddhistes. Le fait de ne pas vouloir voir. Ce n'est pas un jugement, ce n'est ni bien ni mal, c'est une règle mécanique, quasiment..à laquelle personne n'échappe, et que les anciens et les connaisseurs me bastonnent si je dis une connerie, ils feraient bien...Yudo, Kaikan, ou d'autres anciens pourront me juger à l'aune de leur expérience.
et je vais reprendre ce passage de ton post qui me semble tout résumer : "Bon, puisque vous insistez, allons-y. Vous semblez considérer que je pose ma question à partir d’un certain dualisme et, franchement, je ne vois pas où il se situe. Car cette question, je la pose à partir d’un constat que je fais : il y a des pensées que je ne repère pas et qui provoque des réactions émotionnelles chez moi. D’où ma question : comment faire pour les repérer plus facilement ? Dites-moi où vous voyez de la dualité ici. "
Justement, le problème est que quand tu éconduis telle ou telle chose à laquelle on te renvoie, comme la question de l'ego, ou quoi que ce soit, tu refuses un pan d'un point de vue d"'observation possible. Je ne peux d'ailleurs t'en dire plus, ma réponse a déjà été donnée dans tous les points de vue que tu as dits ne pas être le sujet, ne pas être ta question, ne pas être ton problème. Donc je n'en redirai pas plus.
Effectivement, il y a des pensées que tu ne repères pas, car c'est comme les questions que tu n'as pas envie de traiter, ou les commentaires que tu penses à côté de la plaque (pour ne pas dire juger, car je pense que là c'est du jugement), si tu ne veux pas en entendre parler, tu ne les entendras pas. C'est pareil pour ces pensées : si tu n'as pas vraiment envie de les laisser apparaître, elles seront inaccessibles. Peut-être en fait n'as-tu rien d'autre à faire que de te rendre compte qu'à certains moments, tu sombres dans l'inconscience. Ce n'est ni bien ni mal, c'est un fait, c'est une observation. Peut-être en fait n'y a-t-il aucune pensée dont prendre conscience derrière, et que ce que tu crois inconscience est en fait quelque chose qui est aussi l'état de non pensée. Ce serait presque plus simple.
Je pense même que tu refuses qu'il s'exprime, du coup tu t'attaches à la pensée, et le dualisme est savamment entretenu ainsi que l'impossibilité de le voir.
Il y a déjà suffisamment à faire avec ce qui est là sans rien cherche d'autre! Et si ça se trouve tu accèderais alors à cette partie de toi qui semble te manquer, et peut-être même voir que ce n'est pas ce que tu croyais. Je ne te dis rien de nouveau sous le soleil que le zen n'ait déjà dit.
Parce que la réalité n'est pas ce qu'on croit : elle est ce qu'elle est.
Donc si tu as la certitude qu'il y a un problème de communication, après en avoir émis l'hypothèse, très bien. Cela dit, ta façon de le présenter n'explique en aucun cas si tu considères qu'il vient de toi ou de moi, et encore moins la nature réelle de ce problème, et là un bon communiquant n'hésiteras pas à reformuler et ne répondra pas en disant qu'il l'a déjà dit plus haut. Tu pourras toujours me rétorquer que c'est pourtant ce que je fais plus haut par mon refus de ne pas te rappeler ce que je t'ai déjà dit, mais je l'ai fait plusieurs fois, sans que tu veuilles l'écouter avant que de le contester.
J'ai pour ma part la certitude que tout problème de communication peut trouver une solution, pour autant qu'on en ait envie de chaque côté. Et que toute hypothèse, est forcément subjective, et ne peut se confirmer qu'en prenant le risque de la communication, de la relation, et donc le risque du problème...qui peut donc devenir le risque de le résoudre!
"Qui" pense, "qui" respire, "qui" est là??? une histoire personnelle? Ou quelque chose de bien plus vaste que ça qui accepte de ne plus seulement se définir?
Et je viens de lire ta réponse à Yudo : fais gaffe, sur le plan intellectuel, il est largement plus calé que ce que tu sembles supposer! S'il a écrit ce qu'il a écrit, ce n'est pas seulement par parti pris pour moi, mais parce qu'il a dû lire ce qu'il y avait! Faut pas juger trop vite! Car là tu n'as rien vu de ce qu'il peut déployer comme arguments!