Qui voit une seule chose a la vision de toutes les choses.
La vacuité d'une seule chose est la vacuité de toutes.
Par une seule chose connue, il connaît tout.
Par une seule chose vue, il voit tout.
En lui l'ivresse du moi ne surgit pas,
Quelque abondantes que soient ses imaginations.
citation(s) / poeme(s) n° 781: Candrakirti, (fin VIe siècle), moine
et philosophe indien, Bouddhisme, Mahayana, Madhyamaka
Catuhsataka et Samadhirajasutra, cités dans le Mulamadhyamikakarikavrtti
(ou Prasanapada), p. 128, cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources
du Bouddhisme, Fayard, p.173
Ainsi tous les profanes à l'esprit puéril ne discernent pas
que [les deux extrêmes se rejoignent], l'extrême du désir
et l'extrême du non-désir : effrayés par l'extrême
du désir, ils cherchent l'évasion dans l'extrême du non-désir;
et de même pour l'aversion et l'erreur.
citation(s) / poeme(s) n° 703: Candrakirti, (fin VIe siècle), moine
et philosophe indien, Bouddhisme, Mahayana, Madhyamaka
Mulamadhyamikakarikavrtti (ou Prasanapada), I, p. 464, cité et traduit
par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.183
L'illusion que nous enseignons est un antidote à la croyance obstinée
à la réalité du monde; mais les mystiques n'ont pas besoin
d'un tel antidote, eux qui ayant atteint le but n'appréhendent rien qui
puisse être une illusion ou son absence. Il n'y a donc plus pour eux ni
action ni devenir. Mais si la réalité des choses n'est qu'illusion,
celle-ci peut néanmoins produire souillure et purification comme l'apparition
magique d'une belle femme inspire le désir à qui n'a pu réaliser
sa nature, ou comme l'apparition évoquée par le Bouddha purifie
ceux qui s'adonnent aux racines de vertu.
citation(s) / poeme(s) n° 415: Candrakirti, (fin VIe siècle), moine
et philosophe indien, Bouddhisme, Mahayana, Madhyamaka
Mulamadhyamikakarikavrtti (ou Prasanapada), I, p. 44-46, cité et traduit
par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.183
Ainsi les yogin qui demeurent dans la vision de la vacuité ne perçoivent
plus les éléments, les agrégats, les sphères sensorielles
comme des essences, et ne les percevant plus comme des essences réelles,
ils surmontent le bavardage (1) et de ce fait ils ne discriminent plus, car,
par la suppression du bavardage, on s'abstient de pensées discriminatrices.
citation(s) / poeme(s) n° 253: Candrakirti, (fin VIe siècle), moine
et philosophe indien, Bouddhisme, Mahayana, Madhyamaka
Mulamadhyamikakarikavrtti (ou Prasanapada), p. 351, cité et traduit par
Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.170
(1) Prapanca, tout le déploiement différencié qui n'est
que discours.
Manjusri, qui voit tous les dharma comme ne naissant pas connaît parfaitement
la douleur. Qui voit tous les dharma comme ne surgissant pas élimine
l'origine de la douleur. Qui voit tous les dharma comme parfaitement éteints
réalise l'arrêt tranquille. Qui voit les dharma comme vides pratique
mystiquement le chemin ; qui voit ainsi les quatre vérités mystiques
ne forge rien: ni douleur à reconnaître, ni origine à éliminer,
ni arrêt à réaliser, ni chemin à pratiquer..., car
il n'accepte ni ne repousse aucun dharma et en conséquence sa conscience
ne s'attache à rien... Sa conscience est comparable à l'espace;
il ne voit plus ni le Bouddha, ni la Doctrine, ni la communauté; voyant
que tous les dharma sont vides, il n'a plus de doutes, il ne s'approprie plus
rien, il en donc complément éteint.
citation(s) / poeme(s) n° 178: Candrakirti, (fin VIe siècle), moine
et philosophe indien, Bouddhisme, Mahayana, Madhyamaka
Mulamadhyamikakarikavrtti (ou Prasanapada), p. 517, cité et traduit par
Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.182-183
La vérité empirique, pratique ou de surface qui porte sur
la connaissance et son objet cache la réalité des choses.
En effet le Sens absolu [paramartha] doit être intérieurement éprouvé
par les mystiques en une expérience personnelle au-delà de tout
discours, elle ne peut être ni enseignée ni même connue :
Non appréhendée par l'aide d'autrui, paisible, qui ne se déploie
pas en discours,
Indifférenciée, dénuée de sens multiples, telle
est la définition de la Réalité absolue.
citation(s) / poeme(s) n° 140: Candrakirti, (fin VIe siècle), moine
et philosophe indien, Bouddhisme, Mahayana, Madhyamaka
glose des sqq. 1 à 15 du Madhyamakarika de Nagarjuna, p.493, cité
et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.180
Comme nous ne pouvons faire comprendre ce qu'est la nature propre sans recourir
à des paroles, nous en parlons à l'aide de métaphores du
point de vue de la vérité mondaine, afin de nous conformer à
la connaissance des gens à convertir et en nous exprimant à la
façon de ce sutra. Nous ne déclarons donc pas que tout est vide
ni que tout est non vide puisqu'il y a existence, non-existence et la voie du
milieu."
citation(s) / poeme(s) n° 92: Candrakirti, (fin VIe siècle), moine
et philosophe indien, Bouddhisme, Mahayana, Madhyamaka
Mulamadhyamikakarikavrtti (ou Prasanapada), p. 443-444, cité et traduit
par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.178
En vérité, toutes les choses sont ineffables, indicibles,
vides, apaisées et pures. Ceux qui les voient ainsi sont [dignes] d'être
nommés bouddha et bodhisattva.
citation(s) / poeme(s) n° 86: Candrakirti, (fin VIe siècle), moine
et philosophe indien, Bouddhisme, Mahayana, Madhyamaka
glose du Madhyamakarika, chap XXV, sqq 24 de Nagarjuna, cité et traduit
par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.194
La plus élevée des Réalités est en même
temps la vacuité absolue. Mais alors, à quoi bon enseigner les
vérités mystiques, l'enchaînement causal, les données
empiriques... puisqu'ils ne correspondent pas au Sens absolu et qu'il faut rejeter
ce qui n'est pas la Réalité absolue ? C'est que, sans cet enseignement,
on ne saurait enseigner le Sens absolu ni le pénétrer ni parvenir
de ce fait à l'extinction.
citation(s) / poeme(s) n° 82: Candrakirti, (fin VIe siècle), moine
et philosophe indien, Bouddhisme, Mahayana, Madhyamaka
glose des sqq. 1 à 15 du Madhyamakarika de Nagarjuna, chap XXIV, p.493,
cité et traduit par Lilian Silburn, Aux sources du Bouddhisme, Fayard,
p.180