Kōan
Le kōan fondamental du zen sôtô.
L'école sôtô n'est pas adepte, comme dans le rinzai, d'une pratique axée sur l'étude des kōan surtout pendant zazen. Pourtant les sutras étudiés par les pratiquants sont émaillés de kōan, et si on ne les comprend pas et bien on ne comprend pas les sutras.
De plus, bien qu'il ne soit pas recommandé d'étudier les kōan pendant zazen, si le godo ou le maître utilise le kusen (enseignement verbal pendant zazen) et se réfère à des sutras pleins de kōan, soit on ne comprend rien et on laisse passer, soit on essaie de comprendre et c'est exactement le contraire de ce qui est préconisé pendant zazen.
Alors existe-t-il une pratique du kōan dans les zen sôtô ? La réponse est oui. Il y a un kōan fondamental c'est hishiryō (japonais→ 非思量).
D'après l'enseignement de Dōgen « Pendant zazen, automatiquement, naturellement, inconsciemment, nous suivons l’ordre cosmique. Penser sans penser, hishiryō, au-delà de la pensée. Aller de pensée en pensée entraîne l'agitation (sanran), de non-pensée en non-pensée la somnolence (kontin). Si l’on se concentre sur la posture on oublie de penser et l’inconscient se manifeste. On va de pensée en non-pensée, puis de non-pensée en pensée. Courir ou s’échapper de quoi que ce soit n’est pas bon. L’état naturel, originel correspond à hishiryō. […] Cette conscience originelle, hishiryō, est la pensée cosmique en harmonie avec tous les mouvements de l’univers ; cette pensée cosmique signifie l’intuition de la profonde sagesse spirituelle. Hishiryo n’est pas une condition spéciale de l’esprit, un état particulier, c’est simplement l’état naturel, la pensée originelle qui ne rejette rien, ne saisit rien et laisse passer tous les phénomènes de l'univers. »