Dans l’enseignement du zen, il y a bien sûr les kaï (les préceptes), mais il n’y a pas de "leçons de morale", et on pourrait se demander pourquoi ?
C’est tout simplement parce que la pratique de zazen fait remonter le subconscient en surface, ce qui permet de ne pas rester dans la fausse impression que nous avons de nous-mêmes en tant que personne vertueuse et sans défauts. D’habitude ce sont les autres qui ont des défauts et jamais soi-même, tant nous sommes enveloppés d’un fatras de vertus imaginaires, comme une momie dans ses bandelettes.
Lorsqu’on est suffisamment habitué, de façon physique, aux douleurs de débutant, il y a l’observation du fonctionnement mental qui prend sa vraie mesure. Les remontées du subconscient permettent de voir plus profondément notre côté obscur, souvent refoulé, et de se rendre compte que nous avons une grande difficulté à être et demeurer paisible, lorsqu’on est tiraillé par des conflits, des rancunes, un orgueil chatouilleux etc.
On privilégie d’ailleurs, les stagnations voir les fixations sur ce qui nous apparaît positif dans nos pensées, en rejetant ce qui nous dérange.
Mais en insistant, par la répétition de la pratique et notamment pendant les sesshins (périodes intensives de pratique), on est finalement obligé de constater que comme tous les êtres humains nous avons qualités et défauts, le Bouddha lui-même est moitié noir, moitié blanc (c’est une métaphore, pas une couleur de peau).
Accepter ce côté désagréable de nous-mêmes nous ouvre à la compréhension de tous les individus, ceux qui sont dans la Voie et ceux qui suivent aveuglément les cycles de mort-renaissance, qui je le rappelle, surviennent à chaque instant.
La vie de chaque moment est et reste toujours la rencontre avec des difficultés, c’est l’attitude envers les problèmes rencontrés qui sont une opportunité de créer plus d’Éveil ou plus d’illusions.
Si vous sentez l’envie de réagir sur cette vision, surtout n’hésitez pas...