par tangolinos Sam 5 Mar 2011 - 9:32
kaïkan a écrit:
Bonjour,
Cette phrase soulève (et résout) la fameuse controverse entre le subit et le graduel. Le zen soto privilégie le satori subit. C’est l’école du satori immédiat (voir le Shodoka).
Dès le premier zazen le satori est là donc plus besoin de le chercher. La pratique quotidienne va le révéler. Ainsi graduel et subit sont réconciliés.
Ah ben voilà, enfin on peut dédramatiser le sacrilège d'avoir eu ou de ne pas avoir eu le satori...
Je comprends mieux pourquoi ne pas en parler...
En effet si un maître l'authentifiait trop tôt, l'élève pourrait alors avoir des illusions d'aboutissement qui le bloqueraient dans son ascension vers la réalisation...
Il me semble même que l' actualisation de la réalisation du satori ne puisse jamais aboutir, et, qu'elle devienne le prétexte essentiel de la vie.
Sais tu que l' expérience que j'ai eu, reste pour moi l'expérience clé de ma vie... qu'on la nomme satori ou pas, m'importe peu, ça ne changera pas la consistance de ce que j'ai vécu. Quand ça m'est arrivé, il y a 22 ans maintenant, je ne savais même pas qu'il s'agissait d'une expérience spirituelle... ce sont petit à petit mes rencontres qui m'ont fait mettre le doigt dessus... en effet certains pratiquants de diverses doctrines ont reconnu en moi une élévation que j'ignorais. Et à chaque fois que je leur disais ne pas avoir suivi d'enseignement, il ne me croyaient pas. J'ai donc poursuivi mon chemin solitaire, sans vraiment être conscient de suivre une intention.
Oui, on peut réconcilier le subit et le graduel, le chemin est permanent. Avoir eu ou ne pas avoir eu le satori, n'a aucune importance, ce n'est pas sur lui que nous devons porter notre attention, seul le chemin doit être notre préoccupation... ce chemin qui nous amène vers la réalisation du chemin lui-même... comme s'il s'agissait seulement de le laisser se révéler.