khât ! a écrit:
Jyoji m'avait fait la réponse suivante (qui n'est pas nécessairement reproductible pour un autre) : "Ne pensez pas qu'il n'y a rien à chercher en vous car vous n'êtes que la partie visible de l'iceberg. Vous devez éclairer l'autre partie, invisible, la rendre actuelle. Quand vous l'aurez trouvée, vous pourrez dire que vous n'aurez plus rien à chercher. En attendant, cherchez sans relâche".
Je pense Jyoji donne la réponse la plus réaliste au dilème de Dogen.
Ayant débuté dans la tradition Soto, je n'ai aussi été confronté à ce dilème. C'est d'ailleurs ce qui m'a conduit à passer par l'étude des koans et l'investigation (vipashyana) méthodique de la nature de l'esprit selon la tradition du Mahamudra qui reste très proche du Ch'an de la dynastie Tang.
A l'époque, il n'y avait rien à faire en shikantaza, mais je ne savais pas pourquoi.
Maintenant, il n'y a toujours rien à faire en shikantaza, mais je sais un peu plus pourquoi.
Et c'est normal. Dogen avait d'ailleurs longement pratique l'alternance de samatha et vipashyana en tant que moine Tendai, avant de pratiquer l'examen des koans avec Eisai. Ce n'est qu'en Chine qu'il a découvert la non-méthode de l'illumination sillencieuse caodong. A noter d'ailleurs que cette méthode pronée par Hongzhi a très vite été abendonnée dans l'école Caodong (Soto chinois), pour revenir au "Wu" de Zhaozhu (Mu de Joshu).